lundi 31 juillet 2023

Femmes de Loire : Lucie-Félix-Faure-Goyau

 

Lucie-Félix-Faure-Goyau





Lucie-Rose-Séraphine-Élise est la fille du Président de la République Félix Faure et de Marie-Mathilde Berthe Belluot. Son père doit sa notoriété à son décès dans l'exercice de ses fonctions le 16 février 1899, à l'âge de 58 ans au Palais de l'Élysée en galante compagnie.

Lucie-Félix et sa sœur Antoinette sont amies de jeunesse de Marcel Proust ; il est même question un temps de l'union de Lucie et Marcel. C'est le scandale provoqué par la mort président qui met un terme à ce projet.


En 1903, Lucie Faure épouse Georges Goyau : un intellectuel né à Orléans en 1869, grand spécialiste de l'histoire religieuse. Ne se contentant pas de rester dans l'ombre de son mari Lucie fonde la « Ligue fraternelle des enfants de France » tout en se consacrant à l'écriture sous le nom de plume de « Lucie Félix-Faure Goyau » Très croyante, la plupart de ses écrits portent sur des sujets catholiques même si on lui doit :

    • La vie et la mort des fées.

    • L'arbre des fées

    • Ombres et paysages d'Amboise

Elle sera jurée du premier prix Femina, Femme très cultivée, elle lit le latin, le grec, l'anglais ; elle voyage beaucoup même si elle est toujours restée très attachée à Amboise et à la Loire.




« La Loire traverse le paysage d'Amboise, comme un signet traverse une page de missel, un beau signet d'or où seraient incrustées des turquoises. Le sable dessine le cours du fleuve. Il y reste assez d'eau pour refléter des nuages, de grands morceaux d'azur, la dentelle blonde des peupliers.

De cette page, le château formerait la vignette avec ses bases formidables, ses toits légers, dont les dents aigues mordent en plein ciel.

Malgré ses fabriques, Amboise a toujours l'air de se reposer. Elle est fière d'offrir au soleil le miroir de son fleuve, la corbeille de ses jardins, la draperie onduleuse et verdoyante de ses treilles …



Le quai d'Amboise file entre sa bordure de maisons, de jardins, de terrasses et la Loire, la molle et paresseuse Loire.

Il y a des visions d'Îles, de coteaux, de peupliers ; dans le recul de ses perspectives, il laisse deviner de jolis caprices, des enfoncements vaporeux …



Autour du château s'étirent quelques ruelles sombres et fraîches comme des couloirs ? Des siècles ont défilé entre leurs murs ; au clair de lunen elles prennent des airs de mystère, presque inquiétants. Les murailles géantes du château qui, de son rocher, domine la ville, contrastent avec ces vues lilliputiennes ; et là-haut, comme une fleur posée sur une armure, la fine chapelle ajoute à ses grâces – si délicates, si suaves, si aérienne, que sa flèche a l'air de s'élancer pour échapper aux vulgarités d'ici-bas ... »




Pour ces quelques lignes exhumées ici, elle a sa place dans ce panthéon des femmes de Loire.

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