samedi 31 décembre 2022

Et surtout la santé !

 

Les Vœux en question …





Pourquoi ne fait-on pas vœu de décence le soir de la Saint Sylvestre ?

Parfois ne vaut-il pas mieux un aveu sincère que des vœux hypocrites ?

Faut-il être au lit pour formuler un vœu pieux ?

Pourquoi pense-t-on magiquement qu'un jour de plus peut changer notre destin ?

Quand on nous promet la Santé, est-ce de la prison dont on parle ?


Les cotillons sont-ils indispensables au réveillon sylvestre ?

Combien de microbes sont-ils ainsi échangés à minuit ce jour-là ?

Minuit : Est-ce l'heure de l'intime ?

Pourquoi notre président se pense-t-il obligé de jouer les hypocrites à la télévision ?

La liesse universelle doit-elle nécessairement enrichir les opérateurs téléphoniques ?

••

Les agences de notation oseront-elles nous promettre la prospérité ?

Au douze coups de minuit, n'est-ce pas possible qu'on m'oublie un peu ?

Deux réveillons en une semaine, veut-on nous préparer aux vaches maigres à venir ?

Est-ce prémonitoire que cette année débute par une bien vilaine migraine ?

À la rigueur, peut-on faire vœu d'austérité ?


Pourquoi tous ces vœux de bonnes damnées m'atterrent ?

Le serpentin est-il venimeux ?

Pourquoi les dames mettent-elles une robe de soirée pour commencer l'année ?

Qui y-a-t-il écrit dans les bulles de Champagne ?

Faut-il trinquer un soir quand on va trinquer toute l'année ?


De quel calendrier dispose notre président pour faire ses vœux un mois durant ?

Mais qui paie toutes ces cérémonies officielles de vœux qui ne servent à rien ?

Nos élus ne pourraient-ils pas faire enfin vœu de sobriété au lieu de se rincer à nos frais ?

Pourquoi nous promettre la Lune quand notre chandelle est morte ?

Quel est votre vœu le plus cher ? Hélas, je n'en est pas les moyens …


Quand un politique prétend vouloir exaucer nos vœux, pourquoi sourit-il ?

Le pire en janvier n'est-il pas la première journée de travail ?

Ne dit-on pas : qui trop embrasse mal étreint ? Alors, pourquoi ai-je le feu aux joues ?

Le président fera-t-il économie de ses vœux ?

Pourrais-je vous avouer un vœu de faiblesse ?


Pourquoi est-ce seulement la nuit de Saint Sylvestre que les langues de belle-mère ne médisent pas de nous ?

Santé, Prospérité, bénédicité … N'y a-t-il pas de rimes en « ard » ?

Faut-il marcher sur la tête pour entrer dans la nouvelle année avec un chapeau pointu ?

Ne peut-on pas se planter en proposant un vœu pieux ?

Ne faudrait-il pas mieux dire « Je veux » ?


Que peut-on encore souhaiter à une nation à l'agonie ?

Une nonne peut-elle prononcer d'autres vœux ?

Est-il souhaitable de suggérer l'improbable ?

Qui a osé : « Le président dit je vœux et le peuple lui répond, nous votons ! » ?

Peut-on s'exonérer de vœux couteux ?


Pourquoi n'a-t-on jamais songé à une mère Sylvestre ?

Pour remplacer ces belles paroles, des étrennes ne seraient pas pas plus judicieuses ?

Peut-on étrenner une année sans vœux ?

Est-il facile de marcher sur des vœux ?

Puis-je garder le vœu de la faim pour la bouche bouche ?

•••


 

vendredi 30 décembre 2022

Elle a remplacé les doigts

Fourchette




Drôle de prétention que de remplacer les doigts

Pour les humains qui jusque-là mangeaient ainsi

Curieuse volonté de faire comme il se doit

En passant à table avec tous nos amis


Pour moi, il y a quelque chose qui cloche

Puisque la dame se munit de quatre dents

Pour nous glisser dans la bouche, que c'est moche

Ce que nous aimions prendre à pleine main avant.


Se posant à la gauche de votre assiette

Finit souvent par passer dans la main droite

Lorsque les conventions tombent en sucette

Devant une assemblée assez peu adroite


Seul l'usage du couteau la remet en place

Pour couper la viande comme il convient

Elle se plante alors fourche dans la farce

Pour découper la portion qui va bien


Puis elle modifie soudain sa dentelure

En passant alors à un tout autre filet

Car pour le poisson, elle n'a pas la dent dure

Quoiqu'elle nécessite grande dextérité


Petite sœur domestique de la fourche

A déserté l'étable pour la cuisine

Trouvant ainsi en compagnie de la louche

Son rôle avant de finir dans la bassine


Hélas pour elle au rugby se fait vilaine

Lorsque les yeux ne sont plus dans le potage

Le méchant fautif montre alors sa haine

Éborgnant qui a justifié sa rage


Si la fourchette vaut alors l'exclusion

La cuillère au contraire de sa camarade

Mérite alors toutes nos félicitions

Quand elle arrête un joueur d'une bourrade


Remettons de suite les petits plats dans les grands

C'est à la lumière de quelques chandelles

Que même au rugby en troisième mi-temps

Tous les couverts ont toujours la part belle


Mangez couverts est donc sage précaution

Au pays de Rabelais, les gourmands sont rois

Tandis que de la table faisons dévotion

Au risque permanent de la crise de foie


•••

 

 

Petite et fort utile




`

De la fourche à la fourchette, l'humanité a fait soudain un grand pas vers la cuisine. Doit-on considérer que ce fut un progrès décisif ? Je ne m'aventurerai pas sur ce terrain d'autant plus que les usages en sont fort différents.


Mais revenons à l'origine de ce transfert de compétence, de l'étable à la table. La fourche qui soulevait des montagnes de foin et de fumier s'offrit soudain une forme de respectabilité en entrant dans la demeure des gens. Elle débuta timidement la chose, se contentant de deux dents, histoire de devoir le respect à sa grande sœur qui en disposait de trois.


Puis piquant dans le vif ou le gras de la viande, la demoiselle eut la folie des grandeurs, mettant les petits plats dans les écuelles, elle voulut asseoir son emprise en se parant de trois dents. Elle entra ainsi dans les palais comme dans les masures quoique des accidents domestiques firent grand bruit à l'époque sur les réseaux sociaux.


Puis arriva le temps des jacqueries et des révolutions. La fourchette aimait à piquer les mauvaises têtes qu'elles fussent de veau ou de cochon. Le trident fleurait trop l'outil du diable, elle se dit qu'il serait temps de passer à quatre pour ne pas piquer les verres. La mesure eut un succès immédiat !


La fourchette s'imposa et mit définitivement à pied les doigts qui jusqu'alors avaient rempli cet office. Les innocents comme les coupables pouvaient avoir les mains pleines sans qu'elles fussent sales. Le repas prenait de la distinction tandis que l’étiquette imposa un code d'usage. La fourchette dans la main gauche pour que le couteau puisse tailler dans le vif.


Guy Degrenne prétend avoir introduit le beau dans la chose. Si jusqu'à lui, l'ustensile était second quoique parfois en argent, après lui, mettre le couvert c'était afficher son entregent et sa bonne fortune, celle qui ne dépend pas du pot et encore moins de l'impôt. Comme les jardiniers sont tout comme les cordonniers, les plus mal chaussés, la jardinière est réservée aux grosses légumes.


Les mots ont souvent double usage tandis que la fourchette ne s'use que d'une seule manière. L'assertion pour générale qu'elle puisse être, ne tient pas compte de particularismes locaux ou familiaux. Ce n'est pas avec le dos de la cuillère mais bel et bien avec le manche de la cuillère, que chez certains, on mange le fromage blanc ou l'on touille le sucre dans le café.


Les ethnologues noteront cette particularité qui échappe à nombre d'entre vous qui préfèrent la petite cuillère. Si ceci est un détail pour vous, il n'est pas anodin pour qui est ainsi renvoyé à des souvenirs d'enfants, quand l'assiette retournée servait de réceptacle au dessert. J'avoue à ce stade du récit, ne plus savoir comment conclure ce billet indigeste.


La langue me fourche et les mots me manquent pour aller plus loin dans ce défi qui me réclamait de vous imposer un pensum sur un sujet aussi essentiel à la compréhension de notre mode de vie. Je vous abandonne donc, je dois désormais penser au prochain texte sur ces objets essentiels à notre mode de vie à l'occidental. Mais avant, il convient de ne pas omettre la fourchette du Rugby qui, tout comme la cuillère, évoquent des gestes qui laisseront les béotiens sur leur. faim


À contre-emploi.


 

jeudi 29 décembre 2022

Un marin posthume.

 


La légende du Grand Saint Nicolas

 


 


Il est des légendes comme des réputations : elles sont souvent sujettes à caution ; elles s’amusent à détourner un fait ou une anecdote pour parer la réalité de la magie des croyances. L’évêque de Myre en Turquie a hérité de la dévotion de tous les marins sans qu’il soit établi qu’il ait voyagé sur les eaux. C’est sans doute parce qu’il avait du vent dans sa soutane et le cœur sur la main qu'il se trouva propulsé Grand Timonier de gens qui vont en embarcation.


Tout a commencé pour lui le jour de son baptême. L’eau pour lui serait toujours bénite : voilà un sort qu’il convient de lui envier. Le chérubin se sentit immédiatement le pied marin et, pour participer pleinement à la consécration, se dressa sur ses deux jambes dans le baptistère. Si Jésus avait marché sur les flots, Nicolas s’y tint debout pour servir de vigie divine. Il venait de mettre le pied dans la légende …


Né dans une bonne famille, le petit Nicolas gravit rapidement les échelons de la hiérarchie religieuse pour devenir évêque de la bonne ville avunculaire. C’est fou le nombre de saints recueillis par des oncles évêques dans la légende dorée ... Il fut encensé à Myre et couvrit d’or trois pauvres demoiselles qu’un père ruiné souhaitait prostituer. Un Roi magicien en somme, capable de pitié et de générosité. Générosité d’âme également quand il intercèda auprès des autorités pour sauver du gibet trois officiers, des marins sans doute. Là est la source de la légende des enfants extirpés du saloir : l’image représentant la scène, montrait un Nicolas bien plus grand que les malheureux soldats.


Les persécutions ne lui furent pas épargnées. C’est une des conditions pour réussir sa future carrière de saint. Les empereurs Dioclétien et Maximien se chargèrent de lui faire cet honneur et Nicolas connut les routes de l’exil et les joies de la torture. Martyr en bonne et due forme, il n’avait plus qu’à s’accorder quelques miracles pour marcher sur les sentiers de la gloire.


La mer et les bateaux lui furent alors d’un précieux secours. Des navires transportant du blé avaient fait escale dans sa bonne ville. La famine y sévissait et Nicolas, toujours prompt à sortir de sa manche quelques bourses remplies d’or, acheta du blé aux marchands. Les navires repartirent et, comme le brave évêque le leur avait promis, leur voyage se déroula sans encombre. Mieux même : à leur arrivée à destination, les stocks de blé s’étaient miraculeusement reconstitués. Nicolas faisant alors mieux que son modèle : il multipliait les grains de blé plutôt que les petits pains. Par la suite, il se recycla dans le pain d’épices : son fonds de commerce en somme.


Les gens sont hélas souvent difficiles à convaincre. Il leur faut toujours plus de manifestations miraculeuses pour enfin croire à l’improbable. Nicolas se trouva affublé du don d’ubiquité tout autant que de l’art de la manœuvre. Ainsi, lors d’une terrible tempête, il vint au secours de marins en détresse qui avaient évoqué son nom, les sauva de la noyade et prit la barre pour ramener le navire au port, s’empressant de disparaître à l’approche de la terre. Il venait de créer la société des sauveteurs en mer !


Cette fois, sa réputation navale était acquise. Il allait désormais voguer sur un flot de prières et de prodiges liés à la mer. Nicolas avait trouvé son créneau, son cœur de cible et sa mort devait renforcer encore sa vocation de voyageur maritime. On l’enterra dans sa Turquie natale en lui fichant la paix quelques centaines d’années. Puis la notoriété vint leur chatouiller les restes !


C’est alors que du côté de l’Italie, on se mit en demeure de vouloir offrir une sépulture chrétienne à ce pauvre Saint, désormais en territoire d’islam. L’idée était louable, certes, d’autant que beaucoup d’eau avait coulé sous les ponts du Bosphore et que nul n’était plus là pour honorer son corps. L’ennui dans l’aventure c’est que deux cités italiennes avaient eu la même envie et qu’il y eut une course de vitesse sur la Méditerranée pour ravir avant les autres les restes du saint homme.


Ce sont les marins de Bari qui rugirent de plaisir en triomphant de leurs homologues de Venise. Nous sommes en 1087 et la première course au large vient de se dérouler. Soixante-deux marins réussissent cet exploit et, toutes voiles dehors, conduisent les reliques en territoire chrétien. La course aux nonnes venait de voir le jour. Nicolas fut consacré prince des voyageurs en bière. L'Alsace ne demandait qu’à lui tendre les bras.


Il va se mettre en quatre pour mériter cet honneur. On va s’empresser de découper ses restes afin de les disperser dans toute l’Europe. La foi a besoin de preuves tangibles et quoi de mieux qu’un humérus ou bien une phalange pour sentir le souffle de Dieu, un cheveu ou bien un poil pubien pour tisser une légende ? Les cendres des saints martyrs ne connaissent jamais le repos éternel , ces personnages ayant fâcheuse tendance à se disperser ; Nicolas tenant, en la circonstance, le ruban bleu de l’éparpillement.


Ne lui en voulons pas : il est d’abord le protecteur des enfants même s’il se retrouve souvent flanqué de son camarade le Père Fouettard. Qui aime bien châtie bien ; Saint Nicolas respecte à la lettre la formule et distribue bons et mauvais points, pain d’épices et coups de trique. Il n’était pas encore venu le temps de l’enfant-roi qui est noyé sous les cadeaux sans véritablement les mériter tous. Saint Nicolas relève encore de la vieille tradition de la juste récompense.


Voilà vous savez tout de l’origine de ce culte qui a donné naissance à la légende du père Noël sous le truchement de la firme Coca Cola. Voilà bien les fantaisies de l’histoire et l’incroyable crédulité des hommes.


Photo de Christian Boucher



mercredi 28 décembre 2022

Verres et verroterie

 

Verres


Qu'importe sa forme ou sa taille

Il joue de la transparence

Alors que vaille que vaille

Il soulage l'appétence


Flute, bock, ou bien chopine

Conserve belle contenance

Lorsque copains et coquines

Se refusent à l'abstinence


Quand bien même il va trinquer

Euphorie ou bien griserie

Pour cette noble assemblée

Condamnée à l'ivrognerie


Abandonné sur un comptoir

Il avait du vague à l'âme

Il passait pour l'amer à boire

Picon-bière pour le quidam


Tout au fond de cette échoppe

Remontent de tristes plaintes

Quand se fracassent les chopes

Des demis qui se font pintes


Quoiqu'il se fasse trémousser

Dans l'agitation de l'endroit

Fut honteusement renversé

Orangina comme il se doit


Sans faire le moindre éclat

L'effervescence de l'instant

Fera miroiter les bulles

De ce si délicat crémant


Redoutant alors de rouler

Sous la table de ce bouge

D'un cul sec sera avalé

Le petit ballon de rouge


Se mélangeant tous les pinceaux

Bien qu'il ne vinsse pas à pied

Du shaker comme d'un ruisseau

Jaillit le cocktail apprécié


La nuit tombée, n'y voyant goutte

Dans ce récit alambiqué

Pour l'eau de la vie, sans doute

Le dernier verre de la soirée

 



mardi 27 décembre 2022

Autodafé en 2022

 À brûler le 28 décembre 2022

 


Polar de Loire


« Le poisson mange le poisson et le héron les mange tous les deux »


Toute ressemblance

pourrait bien

n’être que facétie de Loire ...

 


 


Préambule


« La plume blesse plus sûrement que l’épée »




Un homme important fit un jour grand écritoire : « Attention, la Loire est Capricieuse ! ». L'édification du peuple ne justifie pas pareille offense à notre rivière ! On peut dire en somme bien des choses différentes pour exprimer la complexité d'une grande dame. Mais user à dessein d’un adjectif que l'on accole aux enfants en bas âge quand ils ne savent pas ce qu'ils veulent ou bien qu’on sert aux femmes quand elles n'acceptent pas nos requêtes, est un outrage sans nom.


Mais ne faisons pas ici procès d'intention, la complexité de la dame Liger laisse parfois sans voix. Ses incroyables variations, ses changements d'état ne peuvent justifier ce terme univoque. Si la Loire se joue de nous, elle le fait en maniant l'art complexe des contraires.


L'objet de notre dévotion se complaît dans les comportements duels. Tour à tour « Sauvage » et « Docile », elle passe subitement de la luxuriance anarchique des campagnes à la sagesse tristounette de nos villes. Mais ne vous y trompez pas, même quand vous pensez la dompter, elle peut encore se jouer de vous. Elle passera alors de « Charmante » à « Brutale » le temps de faire les grosses eaux, de rouler sa colère et de tout emporter devant (avec ?) elle.


Vous pensez l'apprivoiser, vous allez goûter à sa bienfaisante fraîcheur estivale. Gare à vous, quand vous la croyez « Accueillante », elle peut se faire « Traîtresse ». Il faut apprendre à lire ses chausse-trappes, ses feintes et ses vilains tours qui ont perdu tant de pauvres gens. Alors, pour vous couvrir, vous la décrétez « Dangereuse » alors qu'elle n'est que « Piégeuse » et qu'il est possible de la déchiffrer en la regardant attentivement.


L'été, il vous arrive de la trouver « Doucereuse ». À son étiage, elle se traîne en un mince filet d'eau. Mais que des orages viennent subitement assaillir les Cévennes et soudain elle se fait « tumultueuse », emportant tout sur son passage. Vous vous offusquez, vous la montrez du doigt, vous voulez endiguer le cours de cette « Brutale ». Le temps de réagir et la dame est retournée dans son lit pour jouer la « Charmante ».


L'hiver, elle se plaît à rouler des muscles, elle charrie, elle fait la forte. Ses eaux sombres grondent. Vous la pensez « fougueuse » et « farouche » quand le lendemain, elle vous fait les yeux doux, redevenue la drôlesse « Calme » et « Silencieuse ».


Il n'est pas que femme qui varie, la Loire se plaît à changer de visage tous les jours et en tous lieux sans qu'elle ait besoin de se grimer. Ici, vous la pensez « tranquille » quand à la tournée de ce bras, elle vous apparaîtra « Imprévisible ». Dans ce goulet elle se fait « Impétueuse » alors que juste derrière, le long de cette langue de sable, elle sera « Langoureuse ».


Ne sachant plus que dire, ne voulant plus la qualifier, vous n'aurez alors d'autre choix que de la chérir. Elle vous émerveillera, vous étonnera, vous emportera en une folle aventure. N'espérez rien en retour, elle ne se donne pas, elle se prête simplement à votre admiration.


 Chapitre 1

 

Chapitre 2

 

Chapitre 3

 

Chapitre 4

 

Chapitre 5

 

Chapitre 6

 

Chapitre 7

 

Chapitre 8

 

Chapitre 9

 

Chapitre 10

 

Chapitre 11

 

Chapitre 12

 

Chapitre 13

 

Chapitre 14

 

Chapitre 15

 

Chapitre 16

 

Chapitre 17

 

Chapitre 18

 

Chapitre 19

 

Fin

 


 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Polar de Loire


« Le poisson mange le poisson et le héron les mange tous les deux »


Toute ressemblance

pourrait bien

n’être que facétie de Loire ...

 


 


Préambule


« La plume blesse plus sûrement que l’épée »




Un homme important fit un jour grand écritoire : « Attention, la Loire est Capricieuse ! ». L'édification du peuple ne justifie pas pareille offense à notre rivière ! On peut dire en somme bien des choses différentes pour exprimer la complexité d'une grande dame. Mais user à dessein d’un adjectif que l'on accole aux enfants en bas âge quand ils ne savent pas ce qu'ils veulent ou bien qu’on sert aux femmes quand elles n'acceptent pas nos requêtes, est un outrage sans nom.


Mais ne faisons pas ici procès d'intention, la complexité de la dame Liger laisse parfois sans voix. Ses incroyables variations, ses changements d'état ne peuvent justifier ce terme univoque. Si la Loire se joue de nous, elle le fait en maniant l'art complexe des contraires.


L'objet de notre dévotion se complaît dans les comportements duels. Tour à tour « Sauvage » et « Docile », elle passe subitement de la luxuriance anarchique des campagnes à la sagesse tristounette de nos villes. Mais ne vous y trompez pas, même quand vous pensez la dompter, elle peut encore se jouer de vous. Elle passera alors de « Charmante » à « Brutale » le temps de faire les grosses eaux, de rouler sa colère et de tout emporter devant (avec ?) elle.


Vous pensez l'apprivoiser, vous allez goûter à sa bienfaisante fraîcheur estivale. Gare à vous, quand vous la croyez « Accueillante », elle peut se faire « Traîtresse ». Il faut apprendre à lire ses chausse-trappes, ses feintes et ses vilains tours qui ont perdu tant de pauvres gens. Alors, pour vous couvrir, vous la décrétez « Dangereuse » alors qu'elle n'est que « Piégeuse » et qu'il est possible de la déchiffrer en la regardant attentivement.


L'été, il vous arrive de la trouver « Doucereuse ». À son étiage, elle se traîne en un mince filet d'eau. Mais que des orages viennent subitement assaillir les Cévennes et soudain elle se fait « tumultueuse », emportant tout sur son passage. Vous vous offusquez, vous la montrez du doigt, vous voulez endiguer le cours de cette « Brutale ». Le temps de réagir et la dame est retournée dans son lit pour jouer la « Charmante ».


L'hiver, elle se plaît à rouler des muscles, elle charrie, elle fait la forte. Ses eaux sombres grondent. Vous la pensez « fougueuse » et « farouche » quand le lendemain, elle vous fait les yeux doux, redevenue la drôlesse « Calme » et « Silencieuse ».


Il n'est pas que femme qui varie, la Loire se plaît à changer de visage tous les jours et en tous lieux sans qu'elle ait besoin de se grimer. Ici, vous la pensez « tranquille » quand à la tournée de ce bras, elle vous apparaîtra « Imprévisible ». Dans ce goulet elle se fait « Impétueuse » alors que juste derrière, le long de cette langue de sable, elle sera « Langoureuse ».


Ne sachant plus que dire, ne voulant plus la qualifier, vous n'aurez alors d'autre choix que de la chérir. Elle vous émerveillera, vous étonnera, vous emportera en une folle aventure. N'espérez rien en retour, elle ne se donne pas, elle se prête simplement à votre admiration.


 Chapitre 1

 

Chapitre 2

 

Chapitre 3

 

Chapitre 4

 

Chapitre 5

 

Chapitre 6

 

Chapitre 7

 

Chapitre 8

 

Chapitre 9

 

Chapitre 10

 

Chapitre 11

 

Chapitre 12

 

Chapitre 13

 

Chapitre 14

 

Chapitre 15

 

Chapitre 16

 

Chapitre 17

 

Chapitre 18

 

Chapitre 19

 

Fin

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

lundi 26 décembre 2022

Le voyage d'un couteau

 


Couteau



Un couteau rentrant de Suisse

Soudain déposa les armes

Sans se taper sur les cuisses

Lorsqu'il versa quelques larmes


Émoussé par son voyage

Tout en ayant perdu le fil

Voulut un bon affutage

Lui qui était hémophile


La vue du sang horrifiait

Cet outil à l'âme blanche

Une pierre se proposait

Qu'il se caresse à sa tranche


Comment allez-vous me Payer ?

Lui dit la bonne nature

La fine lame de répliquer

Ce sera en p'tites coupures …


Ayant retrouvé son mordant

Se soucia de son manche

Car pour sa corne c'est navrant

C'est son vernis qui calanche


Voulut se rendre à Thiers

En empruntant l'autocar

Un bouchon quelle misère

Immobilisa ce tocard


Pour échapper au piège

Sortit une spirale infernale

Qui s'enfonce dans le liège

À la moindre bacchanale


Ayant fait sauter l'obstacle

Il reprit sa longue route

En souhaitant un miracle

À l'heure du casse-croûte


Fort de sa taille de guêpe

Il se servit de ses guiboles

Allant ramasser des cèpes

Du côté de Laguiole


Puisqu'il ne dispose pas de dents

Il devra rester sur sa faim

Un coup de fusil dans l'instant

Veut que l'histoire tire à sa fin




dimanche 25 décembre 2022

Guirlande réfléchissante …

 

Noël en question !






Pourquoi faut-il que les aiguilles de pin me mettent les nerfs en pelote ?

Un sapin a-t-il les boules quand on le coupe ?

Quelle bêtise a commis un sapin qu'on enguirlande ?

Faut-il couper la buche avec une scie ?

Pourquoi met-on ses deux chaussures sous un sapin qui n'a qu'un pied ?


Les rennes du père Noël aiment-elles la galettes des rois ?

Faute de mieux, qui veut bien faire l'âne ?

Qui se charge de changer la paille dans l'étable ?

Est-ce pour supporter les odeurs de chaussures que le père Noël porte une hotte ?

Est-ce sa tournée qui barbe ainsi le père Noël ?


Peut-on téléphoner au père Noël en PCV ?

Pourquoi le traîneau du père Noël passe-t-il au rouge ?

Peut-on écrire sans faute au père Noël ?

Les huîtres croient-elles aussi à la magie de Noël ?

Pourquoi faut-il qu'un sapin domestique clignote ?


Pourquoi le chapon ne trouve-t-il aucun charme à la dinde ?

Le paquet n'est-il pas plus important que le cadeau ?

Les enfants font-ils des listes par crainte d'oublier Noël ?

Peut-on avancer la messe de minuit à une heure plus chrétienne ?

Le pape croit-il aussi au père Noël ?


Le petit Jésus portait-il vraiment une culotte de velours ?

Un réveillon peut-il tourner au cauchemar ?

Marie eut-elle le temps de préparer le repas ce jour-là ?

Les rois mages apportèrent-ils le mir pour faire la vaisselle ?

Par où passe le père Noël quand il y a un chauffage par le sol ?


Jusqu'à quel âge le père Noël va-t-il croire en lui ?

Le petit Jésus a-t-il été pistonné pour obtenir une place dans une crèche ?

Le père Noël et le pape sont-ils de même essence ?

Est-ce parce qu'il porte une pelisse que le père Noël n'est jamais inquiété par les agents ?

Peut-on considérer que la crèche est une niche maritale ?


Certains finissent sur la paille mais que dire de celui qui commence ainsi ?

Peut-on faire un cadeau quand on est sans-papiers ?

Les pères Noëls de nos super-marchés ne sont-ils que de pâles copies ?

Pourquoi le père Noël n'a-t-il pas préservé son droit à l'image ?

Pourquoi tous ces réveillons me laissent-ils sur ma faim ?


Pourra-t-on encore croire au père Noël en 2023 ?

Est-ce que le père Noël se charge aussi des cadeaux fiscaux de Macron ?

Peut-on imaginer que le père Noël fasse grève sans qu'il soit remplacé par des policiers ?

Le réchauffement climatique incommode-t-il le père Noël et son équipage ?

Faut-il illuminer votre maison pour signaler votre présence au livreur de cadeaux ?



Si vous commandez des pizzas pour cette nuit là, viennent-elles en traineau ?

Que peut bien faire le père Noël le reste de l'année ?

Pourquoi dit-on la magie de Noël puisque le père Noël n'a ni chapeau ni baguette ?

Dans les magasins, faut-il mettre le paquet uniquement sur Noël ?

Me ferez-vous le cadeau d'un commentaire pour cette aimable plaisanterie de la nativité ?




Le mystère de Menetou.

  Le virage, pour l’éternité. Il est des régions où rien ne se passe comme ailleurs. Il semble que le pays soit voué aux...