lundi 28 février 2022

Scorpion se pique d'un terrible venin

 

Scorpion

 

 




Si j'ai la tête dans les étoiles

C'est à la recherche de mon signe

Les humains me jettent un voile

Faisant de moi un danger insigne


Sorti de l'océan depuis longtemps

Un des plus vieux habitants du monde

J'ai bravé les catastrophes et le temps

Pour porter la terreur à la ronde


Je me pique d'un terrible venin

Qui sème la mort au bout de ma queue

On me redoute tout autant qu'on me craint

Sans me considérer, c'est malheureux


Pourtant j'en pince pour les belles dames

Tour celles qui sont nées en novembre

Leur donnant un supplément à l'âme

De la vitalité dans la chambre


Moi le scorpion qu'on foule au pied

Me redresse afin de me défendre

Vous injectant sans animosité

Le poison qui pourra vous pourfendre

 


Chassé-croisé entre deux extrêmes

Je suis le maléfique pour beaucoup

Alors que pour celles que l'on aime

Mon image devient un bijou


Je n'ai rien demandé à quiconque

Poursuivant mon misérable chemin

Mon existence serait quelconque

Sans ces deux odieux présents du Malin


Sur mon accouplement on se gausse

Les plus retords en font gorges-chaudes

Affirmant bien des remarques fausses

À repousser d'une chiquenaude


Ma femelle nullement me dévore

Sont vilains propos de misogynes

Qui insinuent, ces maudits pécores

Qu'elle devrait rester dans sa cuisine


Laissez donc en paix les créatures

Qui partagent cette belle planète

Leur existence dans la nature

Se dispense de toutes vos sornettes

 


 

dimanche 27 février 2022

La dame blanche

 Chouette effraie

 

 



Mon nom relève de l'oxymore

Quand ma réputation sème la peur

En tant que messagère de la mort

Moi qu'on surnomme la dame blanche


Si je demeure dans tous vos clochers

Ce n'est certes pas pour sonner le glas

J'ai trouvé refuge et sécurité

Perchée bien plus haut que tous vos tracas



J'ouvre les yeux sur vos turpitudes

Veillant la nuit à l'abri des regards

De mon perchoir j'ai la certitude

De votre folie à bien des égards


Vous prétendez à longueur de journée

Que tout ce qui vous distrait est chouette

Quand la nuit, le sommeil ajourné

Vous effraient vos pensées sous la couette

 



Il suffit un petit coup dans l'aile

Pour me faire l'envoyée du diable

Quand ma présence parmi les mortels

Devient menace effroyable


Moi la chouette effraie, je vous souris

En me gaussant de vos superstitions

Je mange mulots, campagnols et souris

Pour le bonheur de vos habitations



J'attends un peu de considération

Du respect et la fin des histoires

Qui tapissent vos conversations

Quand je me mets en chasse dans le noir


Qui ne se comporte comme vous

Est gratifié de tous vos fantasmes

Les véritables rapaces pour nous :

Les humains, un simple pléonasme



Prenez garde à ne jamais déformer

L'origine des noms vernaculaires

Autrefois Orfraie, vos langues ont fourché

Vous me faites effraie, quelle galère !


Je chasse en brisant les os des proies

À l'égal de nombres vos pratiques

Cela ne vaut pourtant pas que moi

L'on me prétende diabolique ...


 

samedi 26 février 2022

Spécial salon de l'Agriculture


1 : Drame bovin sur le Ségala.






Il était une fois deux fermes voisines sur le Ségala. Les familles y vivaient en paix, on peut même dire que la concorde et l'amitié régnaient en maîtresses des lieux. Tout allait bien, du moins en apparence, car comme souvent, le mal sournois de la jalousie ronge même les esprits les moins sujets à ce genre de stupide gangrène sociale.


Revenons à nos taureaux, car à défaut de moutons, c'est eux qui tiennent la vedette de cet épisode peu glorieux de la bataille ancestrale du dominant et du dominé. Pour la famille Coubyr, le taureau depuis des générations se nommait « Pompon ». Les injonctions bruxelloises pour identifier tous les animaux agricoles à quatre pattes n'y faisaient rien. Et même si ce Pompon là était né en une année en « A », qu'il avait papier officiel et numéro d'immatriculation sous le patronyme «d'Affreux », il était Pompon comme tous les autres …


De l'autre côté du fil barbelé, chez les « Malcou », il y a avait « Pataud ». Lui aussi était assigné à ce prénom charmant de père en fils, même si la génétique naturelle, depuis fort longtemps n'était plus responsable de la succession des générations dans ces fermes d'élevage du Haut-Ségala. L'autre était d'une année en « C », plus jeune, bien plus fougueux que son rival et voisin aveyronnais.


Les relations taurines eurent dû continuer ainsi comme le firent bien avant eux les premiers Pompon et Pataud de la longue succession qui les a précédés. Mais voilà que l'impondérable et les soucis sécuritaires dans l'élevage moderne ont apporté leur grain de sel. Pompon quand il était encore chez son éleveur sélectionneur fut privé de ses cornes. On le devinait agressif et chafouin, il fallait préserver le futur fermier qui l'aurait en charge !



De cette terrible ablation, Pompon ne s'était moralement jamais remis, d'autant plus que l'infâme Pataud, ce jeune paltoquet, en portait fièrement une belle paire sur la tête, à vous faire damner de jalousie. Chez les bêtes aussi, les questions d'apparence prennent des proportions énormes, nous allons bientôt nous en rendre compte …


Pompon, manifestement traumatisé, détourna son sentiment de frustration en une énorme agressivité contre son jeune rival. Leurs relations en permanence conflictuelles, vinrent sonner le glas de la belle harmonie historique qui régnait jadis entre les Pompons d'en haut et les Pataud d'en bas. Les familles Coubyr et Malcou ignoraient alors tout du changement d'époque qui était en train de se produire ...


Des regards de travers, des mouvements du sabot, des souffles vengeurs, des beuglements discourtois furent les premiers signes d'une guerre larvée. Pompon bénéficiait encore du bénéfice de l'âge et en profita l'an passé, pour mettre une belle rouste à ce jeune encorné. Mais la vengeance est un plat qui, chez les taureaux aussi, se mange froid. Ce qui devait advenir, advint en ces premiers jours d'août 2012.


À l'heure où l'éleveur fait rentrer ses bêtes à l'étable pour nourrir les veaux sous la mère, il manquait trois bêtes à l'appel … Pompon était des absents, ce qui ne manqua pas de l'alarmer même si le taureau n'est que de peu d'utilité pour nourrir les veaux, sa présence tutélaire rassure ses femelles et ses quelques rejetons. Beaucoup sont hélas les fruits de l'inséminateur, plus régulier que le brave géniteur …


Le père Coubyr, les soins aux veaux achevés, entreprit de s'enquérir des absents. Il ne tarda pas à retrouver ses bêtes et ce qu'il vit alors lui indiqua en peu de temps la nature du drame qui venait de se nouer. Les clôtures étaient sens dessus-dessous, le fil électrique jeté à terre comme un fétu de paille et pire, la solide quadruple rangées de barbelés totalement arrachée. Il y avait eu bataille titanesque à n'en point douter !


Pire, Pompon gisait au sol, mourant ou peu s'en faut. Incapable de la plus petite réaction, le solide limousin était sur le flanc, vaincu par son rival, humilié, fauché comme la seconde coupe de foin. Il n'était plus que l'ombre du fier et arrogant chef de troupeau. Il n'avait plus qu'à se laisser mourir tant la défaite avait été cuisante.


Car, non seulement, l'abominable Pataud lui avait mis une rouste dont on ne se remet pas au pays des mâles reproducteurs, mais pire encore, il avait emporté, pour trophée de sa victoire, deux des plus belles femelles du troupeau. Le forfait dont on ne peut se remettre quand on a de la dignité et de l'amour propre. Vaincu, passe encore mais cocu quand on n'a plus de cornes, comment garder la tête haute et revenir à l'étable ?


Voilà, vous savez tout ou presque de ce drame bovin. Les relations entre les deux fermes vont-elles pâtir de ce qui se noua sur la pâture ? Nous n'en savons rien, pour l'heure, c'est le duel des experts qui va prendre le devant de la scène. Pompon va fermer les yeux définitivement, l'euthanasie est sa seule porte de sortie.


Voilà comment finit la triste histoire d'un taureau à qui l'on a coupé les cornes. Que les hommes se souviennent qu'il ne faut pas se mêler de ce que la nature a fait, ils seront alors plus sages ! Il y aura un autre Pompon, qu'importe la lettre qui sortira du chapeau. C'est ainsi depuis toujours, il n'y a pas de raison pour que ça change dans ce petit coin de France !




À contre-temps


2 : Le dernier voyage du matricule 1261

 

 


 

 

 

Chaque jour dans nos beaux pays d'élevage, ceux qui respectent leur cheptel, le métier et l'environnement, se noue un drame afin que l'homme des villes industrielles puisse jouir à loisir de sa ration quotidienne de protéine animale. Ici le chapon perd son honneur, là le cochon se fait du mauvais sang, plus loin le veau abandonne sa bonne mère laitière.


Je vais vous narrer la triste et édifiante histoire du matricule 1261 qui se sacrifia à la gloire du label rouge et des derniers gastronomes qui ne supportent pas la viande hormonée. Cette histoire débute un jour de mars 2009. Un éleveur anxieux fait les 100 pas dans une étable du Ségala. La délivrance survient en ce petit matin brumeux et le bal des formalités administratives débute.


Dans un pays où plus rien ne doit échapper aux fourches Caudines d'un big brother informatique, le veau ne déroge pas à la règle générale. Encarté, fiché, suivi à la loupe, vacciné, …, l'anthropométrie nationale veille à ne rien laisser passer au travers de ses filets.


L'heureux naisseur envoie immédiatement un message électronique à un regroupement officiel pour signer l'heureux événement et recevoir en retour un feuillet informatique en 4 exemplaires pour lui signifier le matricule de baptême de son rejeton de veau. Cette bête de choix se nommera 1261 puisque les arcanes administratives en ont décidé ainsi !


Sa vie va suivre son cours sous sa bonne mère aimante, pas très loin de son père génétique bien indifférent, il faut le reconnaître à sa progéniture. Ici, l'inséminateur estampillé n'est pas le seul à jouir du privilège de l'engrossement. Il doit affronter la concurrence bovine d'un mâle souverain en son troupeau.


Les jours passent entre le pré à la belle saison et l'étable quand les jours raccourcissent. Il se pique de quelques caprices vétérinaires : une grippe qui s'impose à tous, humains récalcitrants qui conservent leur libre arbitre et bovins beuglants qui subissent sans représentation syndicale reconnue par nos autorités. Une fièvre Catharale, mal mystérieux venu sous les ailes d'un moucheron Corse, pandémie redoutable s'il en est, exige une campagne obligatoire et gratuite de vaccination pour tous les génitrices du troupeau.


Le seringue est devenue, il faut bien l'admettre un vecteur plus puissant et néanmoins pointu, pour favoriser l'enrichissement des laboratoires amis d'un pouvoir qui croie si peu aux vertus du libéralisme, qu'il impose par la loi, une multitude de dépenses incomprensibles.


Revenons à notre veau, quoiqu'il y est de moins en moins de différence entre un bovin et un brave citoyen aux yeux méprisants de nos gouvernants. Le 1261 en ce jour de décembre fait ses adieux à ses congénères. Son maître est entré dans l'enclos vêtu de son habit de lumière. Une magnifique côte à double passe-main qui vous libère de la chose comme une banane de sa peau. Je sais quelques libertines Belges qui fantasment à l'idée de dépouiller un éleveur sur d'accueillantes bottes de foin encore carrées ( la botte ronde a tué les amours fripons... ).


L'homme en question était arrivé au volant d'un 4x4 qui n'est pas rutilant. Véhicule utilitaire en cette région escarpée, il traîne une bétaillère et ne saurait se laisser conduire par une blonde peroxydée. Le brun musculeux entre dans l'enclos armé d'un solide bâton, repère le bon numéro qu'il isole de ses camarades de foin. Il a ouvert les vannes (pardon le van) et l'animal, ignorant tout de son triste sort, monte dans la charrette aussi digne que Marie Antoinette le jour de son marthyre.


Une tête de veau vaut bien mieux qu'une bouchée à la reine et la bête affiche sous la balance finale 422 kilogrammes. L'éleveur remet médaille et papiers d'identité à un maquignon satisfait qui jauge une croupe replète. Le veau s'en va vers son trépas, un label rouge vous donne de la dignité sur l'étal et du baume au cœur quand sa dernière heure a sonné.

 

À contre-jour



 


vendredi 25 février 2022

Les ricochets sur l'eau

 

Genèse d'un conte






Il m'était venu l'envie d'aller faire un tour du côté des fontaines miraculeuses. Même si elles portent toutes le nom d'un bienheureux ou d'une sainte de l'église catholique, elles étaient connues des gaulois bien avant que l'on leur accole un nouveau patronyme issu du calendrier. S'il n'est pas toujours simple de démêler le vrai du faux, il apparaît clairement que bien souvent le Saint en question n'avait jamais trempé ses lèvres dans le précieux liquide.


Là n'est pas la question. J'avais le dessein de raconter une histoire avec une eau qui apporte du réconfort pour un mal sournois, histoire sans doute de rappeler que la médecine avait par le passé d'autres formes d'action qui ne nécessitait pas une industrie chimique. J'effectuais ainsi, au hasard des recherches quand je tombai sur une fontaine Saint Julien au bord de la rivière Loiret dont les explications indiquaient que le sus dit personnage était également patron des mariniers.


La chose, vous n’en doutez pas attira mon attention. Voilà un nouveau nom dans la liste déjà longue des assures célestes qu'invoquaient les gars qui vont sur l'eau. Je voulus en savoir plus d'autant que ce brave garçon disposait encore d'autres compétences, étant patron de seconde main pour les voyageurs et les chasseurs. Un petit palmarès qui méritait de changer de projet.


J'allais donc fouiller dans la légende dorée, un puits sans fond de menteries toutes plus invraisemblables les unes que les autres. L'imagination des pères de l'église étant en la matière parfaitement débridée et peu soucieuse de la vraisemblance. C'est alors que je tombai sur l'évocation d'une légende qui avait eu l'honneur d'être reprise par un grand auteur : Gustave Flaubert.


Il en avait même fait un conte qui n'avait jamais être conçu pour être raconté tant il était long, descriptif et alambiqué. Je renonçais même à le lire, lui reconnaissant ça va de soi des qualités littéraires auxquelles je ne pourrai jamais prétendre mais l'absence du rythme qui fait la spécificité des histoires à raconter oralement. J'en savais assez pour tailler ma propre route en prenant deux ou trois éléments aux uns et à l'autre.


Il ne restait plus qu'à trouver un port d'attache à ce fameux Julien, chasseur, voyageur, parricide et hospitalier. Comme vous le savez, j'ai la spécialité de tout ramener à la Loire, encore fallait-il que cela colle avec les éléments incontournables du récit. Il me fallait compter sur la chance et trouver un lieu-dit qui allait servir la petite idée qui me trottait dans la tête.


Un logiciel cartographique remplit parfaitement sa mission en me permettant de trouver l'oiseau rare, un lieu-dit évoquant un animal qui se chasse. Le tour était presque joué, ne manquait plus que de mettre en scène la situation initiale qui allait mettre en branle le récit, justifier un voyage, expliquer faussement un nom de village tout en apportant des éléments véridiques pour donner de la consistance à cette menterie.


L'anthropomorphisme est en ce domaine fort commode pour déclencher le processus, assurer un rebondissement et éventuellement apporter le point final. Il n'était plus qu'à laisser glisser les doigts sur le clavier et oubliez totalement la fontaine miraculeuse qui n'avait servi que de déclencheur à ce curieux processus. Gustave Flaubert ne m'en voudra sans doute pas, son conte n'a au demeurant strictement rien à voir avec le mien.


Pour rester dans les gens de lettres, je plaçai un épisode aux Vernelles, la résidence de Maurice Genevoix, sans doute pour me faire pardonner cette honteuse manière non de plagier ou paraphraser mais bel et bien de jouer les flibustiers, pilleur de grands écrivains, vulgaire falsificateur du réel. Voilà vous savez tout de cette étrange alchimie qui prévaut à la rédaction d'une nouvelle Bonimenterie. « Sous le pierré, le plagiat ! »


Confessionnallement mien.


à lire en cliquant

jeudi 24 février 2022

Raton-laveur

 

Raton laveur





Jamais on n'observa animal plus soigneux

Avant de manger, il se lavait les pattes

Puis sa pitance trempait dans un bain aqueux

Des manières précieuses des plus délicates


C'est ce qui troubla cette lavandière

Qui vit en lui le plus idéal compagnon

La femme vivait au bord de la rivière

Justement là où se trouve son habitation

 



Gentil carnivore vivait dans un arbre creux

Placé, c'est étonnant à côté du lavoir

La laveuse pour amadouer ce ténébreux

Lui enseigna l'utilisation du bavoir


Raton laveur puisque c'est de lui qu'il s'agit

Comprit qu'ainsi il épargnait sa fourrure

Grâce à ce bon conseil il en fit son amie

Se mettant en quête d'un service futur



Observant la femme dans sa si rude tache

Il la vit s'épuiser en donnant du battoir

Pensa alors qu'il fallait qu'elle se détache

De ce dur labeur digne du purgatoire


Fort de ses relations parmi ses compères

Manda les castors d'apporter contribution

Leurs queues plates sortirent de la rivière

Pour permettre parfaite substitution

 



Sans user du tambour mais après trempette

Le linge devenait alors plus blanc que blanc

Le succès appela de nombreuses recettes

Pour la commère et son associé troublant


Raton-laveur épousa lavandière

Pour installer en ce lieu sa laverie

Seuls les castors firent quelques commentaires

Jugeant qu'il y avait là vilaine tromperie

 



Chacun exploite au mieux ses compétences

Les moins nombreux en tirent un excellent profit

Quand pour les autres, fâcheuse conséquence

La récompense n'est pas ce qui était promis




mercredi 23 février 2022

Quand Bardot fait l'âne

 

Bardot






À force de toujours faire l'âne

Lui prit des envies de cinéma

Sa mère qui était tzigane

Dans cette idée, l'encouragea

 



Son père, les pieds sur terre

Prenait ceci d'un mauvais œil

D'un fort mauvais caractère

Il ne voyait que les écueils

 



Né par un curieux hasard

Il était enfant de la balle

Bien qu'il fut pour tous un bâtard

L'objet de tous les scandales

 



Sa mère, magnifique jument

Reçut l'assaut d'un bourricot

Le fils tenait de sa maman

Ce qu'il remarqua aussitôt

 



Pour cet hybride, les seconds rôles

Constitueraient son seul espoir

Les personnages les plus drôles

Formeraient son répertoire

 



Qu'il fut pour tous un rigolo

Ne le privait pas d'ambitions

Après tout c'était un bardot

Un passeport sans condition

 



Hélas sa célèbre marraine

S'était retirée des plateaux

Moins vedette que citoyenne

Elle défendait les animaux

 



Ne tourna qu'un documentaire

Un court métrage, une émission

CV loin de satisfaire

Sa dévorante vocation

 



Avoir un nom dans ce milieu

Suffit parfois à réussir

Ce bardot, faute de mieux

Se contenta juste d'hennir !

 



mardi 22 février 2022

Palindrome

 

Ce reptile lit Pérec





Il est des jours vraiment étonnants,

Où tout va cul par dessus tête

Si la fin vaut le commencement

Chacun prend part à la fête


Une vipère montra la voie

Sorte de serpent à sornettes

Lisant la vie mode d'emploi

Dans une camionnette


Hélas, sauta une page

Alors qu'elle commençait sa mue

Coup fatal dans un virage :

Car l'auteur traversait la rue


De cette histoire tu retiendras

Qu'on ne peut lire que dans un sens

Le palindrome tu oublieras

Pour éviter le contre-sens


Quand ce vingt deux février

De l'an de grâce deux mille vingt deux

Tu n'es pas à te récrier

Par la faute d'un tête à queue


Que les langues de vipère

Redoublent de vigilance

Pour lire leur hebdomadaire

Sans la moindre incidence 


 

lundi 21 février 2022

Lasse de ramper misérablement

 

Limace





Lasse de ramper misérablement

Se mit en tête 4 tentacules

Afin d'ouvrir grands ses yeux maintenant

Tel deux périscopes qu'elle articule


Forte de ses envies altières

Partit à l'assaut d'un vaste pays

Glissant sur la carte routière

À la conquête d'une toute autre vie


Mais pour son malheur une coquille

Se mit hélas en travers du chemin

Des indications si futiles

Qu'elles en modifièrent son destin 

 



Se contorsionna vers une cité

Au cœur de la magnifique Touraine

Très connue, selon la publicité

Pour son Donjon dominant la plaine


Pensant qu'elle y trouverait des aigles

Désirait se rendre à Montrichard

Une confusion qui tourna vinaigre

Pour celle qui se rêvait en Icare


C'est plus prosaïquement à Loches

Que la pauvrette acheva son parcours

Quoiqu'elle ne fut jamais une loche

Son buste était bien trop court 

 



C'est au pied de la belle forteresse

Que limace finit sous un pied

Comble de la plus grande détresse

Sous la chaussure d'un sous-marinier


Ne connut jamais la vie de château

Sa destinée était toute tracée

La vie ne lui faisant pas le cadeau

De son apesanteur se libérer


Qui croit pouvoir changer de condition

Doit veiller à respecter la nature

Certaine de nos folles prétentions

Nous ferons payer grosse facture 

 


dimanche 20 février 2022

L'escadrille se rebelle

 

Faucon pèlerin





Un faucon pèlerin pour honorer son nom

Déclencha la croisade sacrée des oiseaux

Las de voir dans le ciel tous ces avions

Et depuis peu ces maudits drones par troupeaux

 



La pire menace, c'est certain, tournait dans le vide

Monstrueuses ailes n'ayant rien d'un moulin

D'une société de plus en plus avide

L'oiseau voulait ainsi préserver les siens !



Comment lutter contre eux à armes égales ?

La question constituait un point d’achoppement

Il cherchait une réplique acceptable

Afin de mettre à bas tous ces équipements

 



Ne disposant que de ses ailes et ses serres

C'est dans les airs qu'il livrerait la bataille

Pourvu que tous les autres oiseaux de concert

L'aide à provoquer la plus grande pagaille



Depuis longtemps les fientes sont dépassées

Elles tombent à plat, hélas, sans le moindre effet

L'escadrille doit absolument indisposer

Ces insupportables humains et leurs méfaits



C'est le modèle réduit qui est leur point faible

Cette cible deviendra la meilleure proie

Tous les rapaces lui briseront les ailes

En piquant sur ces engins, l'oiseau les foudroie ...



En adepte de la guerre de harcèlement

Le faucon prit la tête d'une révolution

Qui provoqua tant et tant de dérangements

Qu'en haut lieu on réclama des négociations



Pour les oiseaux ce n'est pas une sinécure

De préserver ainsi leur espace de jeu

Qu'ils soient de bons ou bien de mauvais augures

Le ciel depuis toujours est leur domaine à eux



Depuis on prétend sur cette belle planète

Que si le faux fut jadis l'ennemi du bien

Grâce au faucon, on peut en avoir le cœur net

Petits soucis n'arrêtent pas le pèlerin 


 

Albert, une tête d'étourneau !

  Albert Père siffleur renommé Albert, oiseau étourdi Quoique ainsi prénommé N'avait rien d'un colibri  À...