dimanche 31 juillet 2022

À notre bon Saint Aignan

 

Guêpes

 

 


En quittant notre essaim, un beau jour de juin

Nous vous sortîmes d'un détestable guêpier

Piquant de nos dards vengeurs ces monstrueux Huns

Les plus effroyables de tous les guerriers




Chaque grain de sable lancé par l'évêque

Devint par magie l'une de nos congénères

Pour arrêter l'assaut de ces maudits ouzbeks

Tous ces effroyables soldats sanguinaires

 



Votre cité libérée nous fûmes honorées

Longtemps les guêpes ornèrent votre blason

Tandis que Saint Aignan était commémoré

Durant fastueuse foire portant son nom

 



Quant une péronnelle à la taille fine

Vous délivra d'un prodige analogue

La gentille bergère, réaction indigne

Bouta notre Saint de votre catalogue

 



Nous venons ici exprimer notre dépit

Tout pour la Lorraine quand les guêpes sont oubliées

La mémoire est fort courte dans ce curieux pays

Qui finit par brûler ce qu'il a adoré

 



Pour notre salut, demeure ici des gens biens

Qui n'oublient jamais d'honorer ce miracle

Dussent-ils, à notre image, devenir guêpins

Afin de vous piquer en de cinglants oracles

 



Perçus alors comme d'odieux barbares

Ceux-là sont mis au ban de votre procession

Car dans le chenil de ces vertueux clébards

Seule Jehanne mérite la béatification 

 



Le ventre jaune rayé de noir, nous reviendrons

Vous insuffler une piqûre de rappel

L'histoire ne se résume pas au seul bourdon

D'une cathédrale célébrant la Pucelle





samedi 30 juillet 2022

Les animaux nous montrent le chemin ...

 Ménagerie

 


 



Les animaux ont montré le chemin

Vous n'avez qu'à observer leurs façons

À chaque bouteille tenue à la main

Imitez les avec modération


Tout comme le merle ou bien le pinson

Qui aiment à s'en mettre plein le bec

Soyez légers et joyeux en boisson

Un seul verre fera de vous un bon mec


Si par folie vous n'en restiez pas là

À la seconde tournée, imitant le coq

La boisson, hélas vous transformera :

Hâbleur agressif ou loufoque


Puis poussé par l'envie de picoler

Sans distinction vous voilà cochon

Dans la fange, au troisième godet

Vous n'êtes plus qu'un vulgaire pochetron


Vous n'arrêtez pas en si bon festin

Grimpant sur la table comme un singe

Votre mémoire se perdant dans le vin

Un pic vert caché dans vos méninges


Sans plus tarder, vous recommencerez

Beaucoup plus têtu qu'une bourrique

Jusqu'à la lie, épave devenez

Tout aux tréfonds de cette barrique


La face couverte de coupe-rose

Perdant alors toute contenance

Pour repousser les éléphants roses

La seule issue sera l’abstinence


Devenant dromadaire ou bien chameau

Comme ces grands coursiers du désert

Vous vous contenterez simplement d'eau

Afin d'oublier votre misère


Seul le chat échaudé craint l'eau froide

Quand l'ensemble de la ménagerie

Se méfie de toutes ces pochades

Qui vous conduisent à l’ivrognerie

vendredi 29 juillet 2022

Ses habits de lumière

 


Ses habits de lumière





Se glisse dans son lit

Majestueuse et docile

Se donne à vos envies

Quand elle se fait gracile


Vous chasse sans pitié

Coléreuse et farouche

Gronde le long des sentiers

Arrachant toutes les souches


J'aimerais tant vous parler d'elle

De ses habits de lumière

Ses reflets qui la font si belle

Dans le creux des sablières


Se répand sans retenue

Gracieuse et câline

Se montre toute nue

Pour une nuit coquine


S'refuse soudainement

Frondeuse et violente

Repousse sans ménagement

Qui la croyait dolente




J'aimerais tant vous parler d'elle

De ses habits de lumière

Ses reflets qui la font si belle

Tout le long de ses gravières



Se prélasse sans détour

Paresseuse et offerte

Cédant à votre amour

Sans avouer sa défaite


Vous chasse un peu plus tard

Plus rageuse et cinglante

Jurant sans aucun fard

N'être plus votre amante


J'aimerais tant vous parler d'elle

De ses habits de lumière

Ses reflets qui la font si belle

Au détour de la rivière


Vous l'avez bien compris

Ma merveilleuse Loire

Aimée à la folie

Passion à ne pas croire


Vous l'avez bien compris

Il vous faudra me croire

J'l'aime plus qu'à la folie

Ma douce et tendre Loire


J'aimerais tant vous parler d'elle

De ses habits de lumière

Des reflets qui la font si belle

Dans les yeux des lavandières


J'aimerais tant vous parler d'elle

De ses habits de lumière

Des reflets qui la font si belle

A mes envies marinières

jeudi 28 juillet 2022

L'écrit VIN

 

Divin




Dans un ballon rien ne bouge

Qu'il soit blanc ou bien rouge

Bois comme un trou dans une flûte

Pour finir par faire la culbute


Dans un godet pour trinquer

On célèbre l'amitié

Quand se vide la chopine

Même si tout se débine


Par distinction, un verre à pied

Quand tu reçois des invités

Dans une belle carafe

Si tu n'es pas encore paf


Sous la cannelle, mauvaise idée

Tu découvriras l'ébriété

Dans le tonneau, c'est plus ballot

Tu passeras pour un poivrot


Qu'importe le flacon pour ce nectar

Bien loin d'un mauvais pinard

Dans le gosier à p'tites lampées

Il te faudra le déguster

 



Car ce breuvage est divin

Pour le prophète et le devin

Et son action en pleine gloire

Nous incite à tous le croire


Dans un calice quel délice

Surtout pas un sacrifice

Dans une coupe bon sang

Pour nous autres les mécréants


Contentons-nous d'une gorgée

Par soucis de sobriété

Et pourquoi pas du crachoir

Si c'est déjà la mer à boire ...

 


 


mercredi 27 juillet 2022

Un âne, las de se faire tirer les oreilles ...

 

Chapeau bât !




Un âne, las de se faire tirer les oreilles

Se convainquit de se revêtir d'un chapeau

Mais quel couvre-chef pour lui et ses pareils ?

La question ne se réglerait pas en un mot


Cet animal se gratta longtemps la tête

Cherchant l’élément qui lui siérait le mieux

Dissimulant ce qui lui donnait l'air bête

Dans l'esprit des gens qui ne valaient pas mieux


Se comparant depuis toujours à un lapin

Il songea à s'affubler d'un haut de forme

Pour la baguette magique ce n'est pas malin

Sa queue ne correspondait pas à la norme


Pourquoi ne pas transformer ces deux pavillons

Par la grâce d'une belle capirote

En un trompeur mais splendide papillon ?

Songea-t-il dans sa si féconde jugeote


Repoussant cette métamorphose saugrenue

Voulut les entortiller comme une corne

Réalisant alors le vieux rêve des élus

D'être confondu avec une licorne


Mais le malheureux n'est hélas pas un aigle

Les deux ailes feraient défaut à sa panoplie

Pour voler il fallait respecter la règle

Tout ceci n'était qu'une bien triste lubie


Il se résolut à se couvrir d'un bonnet

C'était à ses yeux la chose la plus aisée

Il ne pouvait pas se douter, pauvre mulet

Des effets de ce qu'il allait réaliser


Dans toutes les écoles, des pédagogues

Jugeant fort mal ce si futé animal

D'une détestable pensée analogue

En couvrirent la tête de ceux qui travaillaient mal


Ces déplorables enseignants se firent plus sots

Que leurs pauvres élèves ainsi mis au piquet

Pour tous les ânes, mon dieu quel honteux fardeau

D'être comparés à des petits freluquets


Point n'est besoin de trouver dans la nature

Tous les travers qui n'appartiennent qu'aux humains

Les animaux qu'on met ainsi en pâture

Se montrent bien supérieurs à ces crétins





mardi 26 juillet 2022

Les trois copains

Le banc des souvenirs.

 

 



Il était une fois trois copains, trois amis, nés la même année, dans un petit village des bords de Loire. Philippe, Christian et Marc avaient grandi ensemble, inséparables. Ils avaient vite pris l'habitude de se retrouver sur un banc installé sur les quais. Ils admiraient le fleuve et passaient de long moments à converser de tout et souvent de rien, heureux d'être là.


Leurs premières conversations sérieuses, leurs premières rencontres sans la présence d'adultes eurent lieu alors qu'ils étaient à l'école communale. Philippe évoquait ses rêves, son désir d'aventure, de voyages lointains, de grands espaces. Christian parlait de sa passion pour la pêche, la nature, les animaux qui l'entouraient. Marc, lui, se montrait plus discret : il suivait ses amis sans se donner le droit de s'accorder de grandes ambitions.


Les années passèrent, le banc de bois vert fut remplacé par un banc en métal. Ils fumèrent leurs premières cigarettes lorsqu'ils se retrouvaient durant leurs années au collège. Philippe évoquait ses études, ses envies de réussite, son futur métier. Christian cherchait des formations pour exploiter son goût de la nature et vivre au pays. Marc s'interrogeait ; il n'était pas très doué pour les cours, il désirait simplement exploiter les trésors qu'il avait dans les mains.


Ils avaient petites copines ou bien épouses quand leurs parcours les séparèrent. Ce n'était plus que durant les vacances qu'ils se retrouvaient sur le banc, face à la rivière. Philippe prenait toujours la parole en premier ; il en mettait plein la vue à ses deux amis avec des études brillantes, des diplôme pompeux et des propos savants. Christian était devenu un garde des eaux et forêts ; il rayonnait dans son royaume, il parlait de protection des espèces en un temps où bien peu s'en souciaient encore. Marc vivait heureux de sa petite entreprise artisanale : il travaillait le bois avec passion et adresse.


C'étaient des pères de famille qui, de temps à autre, se retrouvaient là à deviser gaiement. La Loire coulait : beaucoup d'eau avait passé sous les ponts de leurs existences. Philippe déchantait un peu. Après une belle période de prospérité, les crises successives l'avaient contraint à en rabattre. Christian était devenu un militant actif de la cause animale. Il avait aussi découvert la marine de Loire et s'était lancé dans des recherches pour construire un chaland. Marc, tout heureux, lui avait proposé son aide et surtout son expertise menuisière.


Ils furent retraités ensemble. Ils aimaient à naviguer tous les trois sur la rivière. Marc avait pris les commandes ; le bateau, il l'avait construit, il voulait le piloter. Il était fier, capitaine sur cette Loire qu'il n'avait jamais quittée. Christian était sur le pont, des jumelles fixées à ses yeux. Tout pour lui était admiration et émoi. Philippe, taciturne, trouvait parfois le temps un peu long. L'inactivité lui pesait.


C'est ainsi que les jours passèrent. Toujours assis sur un nouveau banc, en béton celui-ci, ils admiraient la petite flotte qui était venue rejoindre leur désormais vieille embarcation. Marc était toujours gaillard ; il n'était jamais en reste pour venir donner un coup de main aux petits jeunes qui voulaient construire, eux aussi, un fûtreau. Christian encadrait des sorties « nature ». Il emmenait petits et grands à la poursuite du castor ou bien du balbuzard. Philippe se cherchait un peu, perdait ses mots, oubliait parfois de venir au rendez-vous de ses vieux amis.


C'est Marc qui comprit le premier ce qui arrivait à leur vieux camarade. Christian, avec ses jumelles vissées sur la poitrine, n'avait rien vu venir. Philippe, le plus brillant, le plus ambitieux, se perdait à lui-même. Il était atteint de ce mal terrible qui porte un nom étrange. La mémoire lui filait entre les doigts ; le présent s'effaçait avant d'avoir le temps de s'être imprimé.


Les trois copains se retrouvent désormais tous les jours. Marc et Christian, à tour de rôle, vont chercher Philippe. Ils se retrouvent sur le banc et, pour que leur bon camarade soit heureux l'espace d'une petite heure, ils se remettent dans les pas de leur enfance. Ils évoquent les camarades d'école, les parties de bille, les pêches à la barbotte. Ils chantent des chansons de ce temps révolu et Philippe retrouve le sourire et un peu de mémoire.


C'est si bon de garder des amis quand la redoutable maladie frappe l'esprit. C'est en plongeant dans le passé qu'on peut redonner vie à celui qui s'est perdu à lui-même. Philippe a eu cette chance : il s'assoit sur le banc et le vieux monsieur qu'il est redevient immédiatement un gamin en culotte courte qui court le long de la rivière avec deux autres chenapans. Il est heureux et il n'y a que ça qui compte. La Loire n'a pas changé et elle donne le change avec le sourire, elle aussi.

 

Mémoriellement sien.

Prochainement 

Mes Bonimenteries au fil de l'eau

 


 Distribution uniquement à la demande

lundi 25 juillet 2022

Dans la rivière de sable et de légendes !

 

La carpe miroir





Il advint un jour, le long d'une grande et majestueuse rivière une aventure étonnante. La Loire, de sa source à son estuaire transporte autant de légendes que de sable. Rivière redoutée pour ses débordements, appréciée grâce à la richesse de ses limons, elle interroge et inquiète à travers les histoires qu'elle a longtemps enfouies dans la mémoire des ligériens. Elle fut appelée « Liger » : la belle femme volage le long des rivages.


Quand roulent ses flots, elle réjouit ou inquiète les riverains, charrie cailloux et troncs d'arbres, transporte les rumeurs, libère l'imaginaire. Elle murmure alanguie, elle feule dans la fureur de ses colères, elle s'endort en ses étiages, elle se réveille brusquement au premier orage. Certains l'évoquent comme une belle capricieuse, d'autres plus respectueux disent d'elle, avec admiration et affection, qu'elle est mystérieuse et imprévisible. Tous malgré tout l'aiment d'une passion que les gens d'ailleurs peinent à comprendre.


Cette histoire n'a pas d'ancrage précis. Comme la Loire, elle est de partout à la fois, pourvu que la dame ait conquis le cœur de ceux qui la regardent couler. Tout au long de son cours, là où il y eut des fous manquant de sagesse pour tenter de la dompter afin de voguer sur ses eaux tumultueuses, irrégulières, dangereuses, incertaines, ce récit a pu se dérouler ... Prenez la peine de le suivre.




Petit Pierre était le dernier fils d'un bonhomme qui tentait de gagner sa pitance en se vendant comme gobeux : haleur qui tire la corde pour que passent les mariniers et leurs bateaux. Un labeur harassant qui dépendait du sens du vent. Quand le vent de Galerne était au rendez-vous, manquait l'ouvrage et surtout les moyens de nourrir les enfants.


Pitchoune comme l'appelait les siens était un enfant charmant, d'humeur toujours égale, prêt à rendre service à qui le sollicitait. Obéissant, il se pliait aux recommandations du père et de ses frères et sœurs. Il portait bien malgré lui la lourde responsabilité d'une mère couturière qui n'avait pas survécu à sa naissance. Un deuil qu'il portait comme un lourd reproche, faisant de lui le souffre-douleur des siens.


Quand Pitchoune atteignit l'âge de pouvoir s'enrôler dans la Navale, le père n'hésita pas un seul instant à se priver de celui qui chaque jour lui rappelait sa regrettée épouse. La marine de Colbert avait grand besoin de bras, un engagement assurait de quoi faire bouillir la marmite pour ceux qui restaient au pays. Des recruteurs sillonnaient le royaume pour convaincre des volontaires et surtout enrôler à leur insu des ivrognes ou obtenir l'engagement d'un gamin contre son gré. Pitchoune était du lot de ces malgré-eux qui constituèrent le gros de la troupe destinée à servir de chair à canon.


 


Pichoune devait embarquer au changement d'année quand il aurait l'âge requis. Son père lui avait annoncé la nouvelle tout comme il avait justifié cet engagement par son désir d'acheter une barque de pêche à ses deux frères ainés pour qu'ils deviennent pêcheurs de Loire. Toi le puîné, tu sillonneras le monde et vivras de belles aventures tandis que tes frères vivront chichement au pays. Ta pauvre mère aurait été heureuse pour toi !


Pitchoune n'avait plus qu'à obéir et attendre que les recruteurs ne viennent l'embarquer de force. Malheureux comme les pierres, il trouva refuge auprès de sa chère Loire, celle qui par sa douce présence, efface les peines et les chagrins. Il suffit de regarder l'eau couler pour que les mauvaises pensées filent avec son courant.


Sur son chemin, Pitchoune croisa Irène, la sorcière comme on disait dans le pays. La femme n'avait plus d'âge. D'elle, émanait un étrange mystère ; elle était à la fois repoussante par sa crasse et envoûtante par la puissance hypnotique de ses yeux plus clairs que la rivière. Elle venait de bauger sa brouette contenant ses merveilleux fromages de chèvre dans une boucheture profonde. Sans qu'elle n'ait besoin de quémander son aide, le gentil gamin releva la bérouette et alla quérir les délicieux crottins en se maculant de boue. 

 



Pitchoune ayant tout remis en ordre s'inquiéta de la cheville de la vieille femme qui avait trébuché sur une racine piégeuse. La voyant un peu enflée et connaissant les secrets de la nature, il lui fit un cataplasme d'argile. Puis Pitchoune poussa la bérouette jusqu'à la maison d'Irène, au cœur du bourg.


Touchée par tant de prévenance, celle qui était repoussée et crainte par tous les habitants de l'endroit remercia vivement son bienfaiteur. Avant qu'il ne la laisse seule, la birette s'adressa à lui : « Écoute-moi bien gamin ! Je connais ton histoire et surtout le dernier épisode de celle-ci. Tu ne veux pas quitter les bords de Loire. Les tiens te demandent de partir sans se soucier de ton attachement à notre pays. Personne ne peut t'aider, seule peut-être la mystérieuse carpe miroir qui se cache dans les flots et qu'on nomme Ondine ! »


La vieille femme lui offrit une tisane aux saveurs étranges, une préparation de la sorcière qui avait sans nul doute, des vertus magiques. Pitchoune but sans crainte, persuadé que dame Irène lui faisait offrande bienveillante. La birette continua : « Une nuit sans Lune, il te faudra trouver sous un saule, Ondine carpe qui réclame son amoureux. Elle saura bien sûr que tu n'es pas celui qu'elle cherche depuis si longtemps. Qu'importe, elle viendra réclamer tes caresses. Alors, elle te transmettra le pouvoir de changer le cours de ta destinée … ! »

 



Le gamin se sentit transformé en sortant de la masure. La boisson avait agi sur lui. Il était mu par une nouvelle détermination, inflexible cette fois : Personne ne le contraindrait à quitter ses chers bords de Loire ! Il se mettrait en quête de la carpe magique pour qu'elle lui transmette son secret et sa force.


Les nuits sans lune, le gamin sillonnait les berges à la recherche d'un saule et de la fameuse carpe. Nombreuses furent ses nuits infructueuses. Il sentait poindre parfois le découragement d'autant que la date fatidique du passage du recruteur approchait. Cependant, il savait au fond de lui que la vieille n'avait pas menti. Une nuit prochaine, il en était certain, sa bonne étoile le libérerait de cette terrible menace.


Ce moment-là arriva, quelques jours seulement avant la venue de l'envoyé du roi. Il vit un saule pleureur qui affleurait avec les flots. Il perçut aussi un mouvement dans l'eau, le dos d'un poisson qui venait se frotter aux dernières branches. De l'arbre semblaient monter des soupirs tandis que dans la Loire, une clarté émanait de la carpe. 

 



Pitchoune eut crainte d'interrompre une parade amoureuse. Il hésita longtemps avant que de signaler sa présence : « Pardon madame la carpe, Irène m'a dit que vous étiez la seule à pouvoir m'aider afin d'empêcher la terrible menace qui pèse sur ma tête ! » C'est alors que vint vers lui Ondine, la carpe miroir qui lui répondit : « La gentille sorcière que voilà. Elle connait les secrets de la nature. Je ne puis malheureusement rien pour toi mon gentil garçon. Tout ce qui peut advenir désormais ne dépend que de toi ! » Le garçon parut un moment sous le choc de ce qu'il prit pour un désaveu, un mauvais coup du sort ou encore la fin de toute espérance.


Ondine, la carpe, sentit son désarroi. Elle s'approcha plus encore de lui en prenant bien garde de se trouver face à Vénus, le corps céleste le plus brillant du ciel. « Regarde-toi dans les reflets de mes écailles. Tu trouveras la seule réponse qui vaille à ton problème ! » Pitchoune vit alors des images se refléter sur le corps de la carpe.


C'était incroyable, il se trouvait là, dans la maison familiale, devant son père et ses frères et sœurs. Il s'adressait à eux et plus incroyable encore il entendait ses paroles. La scène à laquelle il assistait avait quelque chose de surréaliste. Il ne parvenait pas à se reconnaître tout à fait. Il n'était plus ce gamin timide et effacé. Il parlait calmement certes mais avec une détermination inflexible. Tous l'écoutaient sans oser le contredire …

 



Après avoir regardé cette scène, Pierre remercia la carpe qui venait de lui ouvrir les yeux. Le reflet qu'il avait vu de lui l'avait transfiguré. Il rentra chez lui, le pas décidé et le cœur en joie. Le lendemain matin, quand son père le salua de son habituel : « bonjour petit Pierre » tandis que ses frères et sœurs le saluaient en le gratifiant d'un Pitchoune affectueux, le jeune homme prit la parole d'un ton ferme : « À partir d'aujourd'hui, vous m’appellerez tous Pierre car tel est mon prénom ! »


Tous rirent de cette saillie. Pierre pourtant ne se découragea pas : «  C'est fini le temps de ne voir en moi qu'un gamin qui vous doit obéissance et respect. J'ai atteint l'âge de décider par moi-même ce que sera ma vie tout autant que d'être respecté. Je n'irai pas à la Navale, je travaillerai au pays et je vous achèterai mes frères ce bateau que vous voulez à la condition que vous ne soyez jamais pêcheurs. Vous n'aurez qu'à devenir passeurs, nous en avons grand besoin ici. Quant à vous mon père, je ne vous coûterai plus un sou et bien au contraire, je subviendrai à vos vieux jours. »


Pierre quitta une demeure plongée dans le silence . Il se dirigea vers le port, fort de sa détermination nouvelle, il alla directement dans l'officine d'un marchand. Il demanda à être embauché et le fut sur le champ ; le marchand ayant été impressionné par l’aplomb du gamin. En peu de temps, il devint un rouage essentiel de cette grande maison de commerce, apprit à lire et à écrire et tomba follement amoureux de la fille du patron. La belle partagea cette passion et trois ans plus tard, Pierre était à la tête d'une riche entreprise de fret fluvial.

 



Il tint ses engagement envers les siens qui jamais plus ne l'appelèrent Petit Pierre ou Pitchoune. Une fois par mois, à la nouvelle lune, Pierre disparaissait nuitamment pour se rendre sous un saule pleureur. Quelques personnes prétendirent qu'il parlait à la rivière, d'autres qu'il s'adressait à l’étoile Sirius, beaucoup le pensèrent un peu dérangé.


Il venait simplement retrouver Ondine et lire dans ses écailles le cours de son destin. C'est ainsi qu'il n'y eut jamais marchand plus avisé que lui. Il ne fut jamais surpris par une crue, une embâcle ou un naufrage. Ses concurrents pensaient qu'il avait une sorte de sixième sens. Il s'en moquait bien ! Il n'oublia jamais non plus sa chère Irène à qui chaque semaine il achetait au triple de leur prix, des fromages de chèvre, onctueux à souhait.


La Loire coule toujours, elle file son destin entre sable et légende. Celle-ci n'est qu'une parmi des milliers. Ondine demeure cachée dans les flots. Elle peut, si vous avez assez de sagesse pour cela, vous donner à voir le cours de votre destin. Pour cela, il convient d'avoir un cœur pur et de nobles intentions. Dans le cas contraire, votre reflet risquerait de vous effrayer.


Réflexivement sien.

Tableaux de Claude Carvin 

 



 Ce conte figurera dans le prochain recueil confidentiel


Bonimentenries au fil de l'eau

dimanche 24 juillet 2022

Tout au fond d’une chopine

 

Tout au fond d’une chopine






Tout au fond d’une chopine

Il y a les monstres de mes nuits

Les illusions qui se débinent

Dans tous les tourments de ma vie


Tout au fond d’une chopine

M’attendent de pauvres catins

Que sans plaisir je lutine

Miteux amours sans lendemain


Tout au fond d’une chopine

Surgissent d’étranges fantômes

Aux morsures vipérines

Quand l’enfer m’ouvre son royaume


Tout au fond d’une chopine

Arrive un vieux loup de mer

J'ai le cœur qui s’illumine

Promesse d’un départ pour Cythère


Tout au fond d’une chopine

Je noie mes ultimes espoirs

D’une vie qui se ratatine

Derrière ce maudit comptoir


Tout au fond d’une chopine

La tempête m’emporte alors

Souvenir des Malouines

Sans jamais dépasser le port


Tout au fond d’une chopine

À chaque fois que je me noie

C’est ma vie qui dégouline

D’une affreuse gueule de bois


Quand au fond de ma chopine

L’ultime lampée devient fatale

Moi le buveur qui tombe en ruine

Je gis au pied de mon fanal

 


 

samedi 23 juillet 2022

Le petit homme à la barbe blanche

 

Le petit homme





Il était un petit homme

Qui avait une barbe blanche

Pas plus haut que trois pommes

Même s'il côtoyait les anges !



Il aimait chanter en public

De charmantes mélodies

Pour ce vieux barde celtique

La fête était son harmonie

Sa guitare nous entraînait

Sur des danses endiablées

Lui par dessus il aimait

Voir les couples tournoyer


Quelques phrases sur un papier

De pauvres rimes sans façon

Des vers boiteux dessus leurs pieds

Pour qu'ils en fassent une chanson

Quelques notes lui suffisaient

Pour que trottent dans les têtes

Un air que tous danseraient

Dans les bals et les fêtes


Lui demeurait impassible

Bien planté sous son fanal

Il ne bougeait pas un cil

Pour que tous les hôtes du bal

Par ses manières insidieuses

Se laissent ainsi enchaîner

À ses rengaines mélodieuses

Qu'il leur avait concoctées


Le petit homme souriait

Dans sa barbe bien fournie

Ce piège qui fonctionnait

Lui suggérait d'autres envies

Il se rêvait maître des rondes

Grand mélodistes du bonheur

Pour que les gens de ce Monde

Deviennent des danseurs


Quand la terre toute entière

Sera une piste de danse

Il n'y aura plus de guerre

Pour détruire l'espérance

Le musicien dans sa splendeur

Aura sauvé l'humanité

Sur son podium enchanteur

Tous les danseurs à ses pieds

 

Il était un petit homme

Qui avait une barbe blanche

Pas plus haut que trois pommes

Même s'il côtoyait les anges !

 


 

vendredi 22 juillet 2022

Faire des ronds dans l'eau

 

Le grand naufrage.





Viens sur mon bateau faire des ronds dans l’eau

Notre rivière se fera navigable

Pour vous quelques magnifiques photos

L'équipage est parfaitement présentable


C’est un matin comme on les aime bien

Le soleil s’invite à notre sortie

Le p’tit vent de galerne ne gâche rien

Pour naviguer sur la Loire entre amis

Oh qu’il est joli mon petit bateau

Quand il se prend pour un fier coursier

Il défie le courant comme un oiseau

J'aime à passer pour un marinier


Viens sur mon bateau faire des ronds dans l’eau

Notre rivière se fera navigable

Pour vous quelques magnifiques photos

L'équipage est ma foi fort aimable


Affublé d'mon magnifique chapeau

Je me figure grand capitaine

Voguant sous les remparts de ce château

Je rêve de destinations lointaines

Nous avons débouché quelques bouteilles

Le vin d’ici nous donne à croire

Que sur l’eau nous ferons des merveilles

Comme les flibustiers de l’histoire


Viens sur mon bateau faire des ronds dans l’eau

Notre rivière se fera navigable

Pour vous quelques magnifiques photos

L'aventure est des plus agréable




C’est alors que l’effroi survient des nues

Le ciel se charge de lourds nuages

L’orage claque, nous ne l’avions pas prévu

Nous n'échapperons pas au naufrage

Soudain c'est la panique à notre bord

Certains se mettent à prier les cieux

Les plus couards se voyant déjà morts

Quand tous les autres ne valent guère mieux


Viens sur mon bateau faire des ronds dans l’eau

Notre rivière se fera navigable

Pour vous quelques magnifiques photos

Avec un appareil imperméable


Dans un grand vacarme effroyable

Le rafiot se retourne d’un seul coup

Mes passagers, posture déplorable

Pleurent avec de la flotte jusqu’aux genoux

Mon galurin perdu dans la bataille

Pour sûr, je ne suis pas mieux lotis qu’eux

Ne riez pas, ce n’est plus un détail

Seigneur sur les flots, dans l'eau pauvre gueux


Viens sur mon bateau faire des ronds dans l’eau

Notre rivière se fera navigable

Pour vous quelques magnifiques photos

Et des souvenirs inoubliables


Pour votre serviteur quelle décadence

Me voilà perché sur une bérouette

Il me faut me rendre à l’évidence

Je ne suis qu’un marinier d’opérette

Au port, par miracle, personne n’a rien vu

Je m'en retourne parader sur mon quai

Ne croyez pas que pour moi c'est fichu

Mon prochain fûtreau est subventionné


Viens sur mon bateau faire des ronds dans l’eau

Notre rivière se fera navigable

Pour vous quelques magnifiques photos

Au frais d'ce pauvre contribuable

 



Leur vie est entre vos oreilles.

 

Un monde impitoyable.


Jeu de rive

 




Il était une fois une petite fille qui s’était prise d’affection pour les fourmis volantes. La chose peut paraître étrange même s’il faut bien le reconnaître, les chemins du cœur sont souvent énigmatiques. La belle enfant que ses parents avaient appelée Zoé, vouait pour toutes les créatures de la terre une affection sans borne. Elle passait ses journées, jumelles aux yeux, à observer la nature à proximité de chez elle et pour son plus grand bonheur, comme elle vivait en bord de Loire, elle n’avait de cesse de s’émerveiller chaque jour davantage.


Zoé avait appris lors de ses recherches que les fourmis volantes étaient munies d’ailes afin de pouvoir contribuer à la reproduction de la colonie en allant de par le vaste monde ligérien, trouver de nouveaux partenaires. Les mâles sont ainsi à la recherche d’une future reine pour donner naissance à une nouvelle colonie. Cette perspective enchantait l’enfant qui n'ignorait rien des lois naturelles de la procréation que trop de gens veulent taire à leurs rejetons.


Un jour qu’elle avait observé, non sans amusement les accouplements multiples d’une reine, gourmande tout autant que grande consommatrice de galants qui se brûlaient les ailes en un mortel ébat, elle vit avec effroi une ablette avaler d’une bouchée de la pauvrette qui avait pourtant constitué grand stock dans sa spermathèque.


En une bouchée, le petit poisson d’argent avait ruiné les efforts des sacrifiés et les espoirs de voir naître une nouvelle génération de fourmis. Zoé était à se désoler de cette malencontreuse rencontre quand elle vit surgir d’un nénuphar en fleur, une charmante grenouille qui venait elle aussi de percevoir la scène. L’enfant avait toujours aimé les grenouilles, elle n’était pas de ces gens indélicats qui se plaignent de la merveilleuse mélopée de nos amis les batraciens.


Elle en était là de ces réflexions quand elle vit plonger prestement la grenouille qui avait l’intention de manger la petite ablette. Si la pratique est exceptionnelle, elle n’en demeure pas impossible. La xénope lisse n’en est d’ailleurs pas à un forfait près. Redoutable prédateur invasif, venue clandestinement d’Afrique du Sud, elle fait des ravages dans la rivière.


Zoé était horrifiée. Voilà bien un animal qui modifiait considérablement le jugement qu’elle portait jusqu’alors pour les batraciens. Elle n’eut pas le temps de la vouer aux gémonies qu’un héron vint punir dans l’instant la méchante. D’un coup de bec fort habile, le bel échassier n’en fit qu’une becquée.


La petite fille, pour une fois se réjouissait d’être ainsi témoin d’une prédation. Elle appréciait beaucoup le héron, cet oiseau si malhabile quand il s’envole et si gracieux ensuite. Elle aimait par-dessus tout l’admirer quand il s’occupe de ses petits, tout en haut des peupliers, dans la héronnière.


Soudain, une flèche fondit sur l’animal, un autre oiseau, rapide comme l’éclair. Zoé poussa un hurlement d’effroi tant l’attaque avait été aussi soudaine que fatale. Un faucon pèlerin, espèce fort rare hélas, venait de briser la nuque de l’échassier dans un choc imparable. L’enfant était partagée entre l’admiration pour la vélocité incroyable de ce merveilleux rapace et l’émoi provoqué par la mort du héron.


Elle n’était pourtant pas au bout de ses émotions. Le faucon tout occupé à son festin ne vit pas jaillir sur lui une genette qui d’un coup de gueule lui fit son affaire. Le chasseur chassé, chacun venait de connaître le triste sort qu’il avait infligé à sa proie. Zoé, en bonne connaisseuse de la faune se dit que là était la loi immuable de la nature. Elle venait d’assister en peu de temps, à une chaîne alimentaire d’une incroyable diversité. Certes ce monde est impitoyable mais il en a été ainsi de toute éternité…

 


 

L’enfant n’eut pas le temps de philosopher plus longtemps. La chaîne fit apparaître le plus effroyable de ses acteurs. Des gamins, qu’elle connaissait d’ailleurs pour tous les forfaits qu’ils accomplissaient à l’école comme à la ville, se firent un malin plaisir de tuer ce merveilleux mammifère. Contrairement à ce qui s’était déroulé jusqu’alors, les gamins mirent dans leur meurtre toute la perversité dont seul l’humain est capable.


À distance, ils actionnèrent un piège qu’ils avaient installé là. Ils étaient en poste et voyant le succès de leur plan, ils approchèrent pour se saisir de l’animal pris entravé par un collet. La pauvre bête de débattait tandis que ses bourreaux la pendirent par la queue à un arbre avant que de l’achever par une effroyable lapidation.


Zoé en larmes, avait été incapable de réagir. Sidérée par l’atrocité de la scène, elle ne sut comment intervenir. Le pouvait-elle au juste ? Elle était de l’autre côté de la rivière, la distance et sa jeunesse la rendaient totalement impuissante. Elle maudissait ces maudits garnements mais que faire face au sadisme de ces méchants diables ?


Soudain, l’attention de la gamine fut attirée par un mouvement dans les fourrés proches d’elle. Quelque chose apparut, un petit personnage dont jusqu’alors, elle avait toujours refusé de croire en son existence. Un farfadet lui fit un geste amical, retirant son étrange chapeau pointu avant que de lui adresser la parole dans un français parfait dénué de tout anglicisme.


« Bonjour mon enfant. Tes larmes m’ont ému. J’ai assisté tout comme toi, à ce qu’on pourrait appeler la grande chaîne de la vie si ce n’était le dernier acte de ce drame. Que puis-je pour toi pour t’être agréable ? Je dispose comme tu dois le savoir, de pouvoirs magiques qui m’ont été accordés par mon gentil parrain, le mage Merlin ».


Zoé, revenue de son étonnement, répondit tout naturellement à cet être minuscule qui semblait surgir d’un conte de fées. Elle avait tant observé dans la nature que rien désormais ne pouvait la surprendre. Elle savait que rien n’était impossible pourvu qu’on y mette tout son cœur. Elle demanda tout naturellement au personnage sorti de son imaginaire de redonner vie à tous les animaux qui venaient de la perdre sous ses yeux.


Le farfadet lui répondit avec un grand sourire : « Je ne suis pas surpris de ta requête. Je te reconnais bien là moi qui t’observe depuis très longtemps sans que tu ne t’en sois aperçue jusqu’alors. Je ne doute pas de ta sincérité mais pour te satisfaire, il convient que ce soit ceux qui ont assisté à ton récit de décliner dans l’ordre tous les acteurs de cette tragédie du quotidien ! »


Ainsi donc c’est à vous, chers lecteurs ou bien auditeurs de restituer la grande chaîne de la vie et de la mort qui vient de vous être narrée pour peu que vous nous ayez prêté attention. Nous ne vous demandons pas de nommer exactement chaque acteur mais bien de le restituer dans son espèce et son ordre d’entrée sur scène. Si vous n’y parvenez pas, je crains que vous soyez complices de ces jeunes canailles d’une férocité gratuite qui n’appartient qu’aux humains.


À vous de jouer, c’est de vous que dépend le retour à la vie de ces malheureux animaux. Ils sont au nombre de six. Je vous demande de répondre dans l’instant. Vous avez leur vie en vos mains.

 

1 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

2 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

3 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

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5 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

6 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _


Bravo à vous, ils peuvent reprendre leur ronde même s’il y a de fortes chances que pour certains ce ne soit pas pour longtemps. Quant aux méchants gamins, contre eux, il n’est hélas rien à faire. Ils ne méritent même pas d’être morigénés. Ils n’en valent pas la peine.


Chaînallimentairement leur.


 

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