samedi 22 juillet 2023

Femmes de Loire : les servantes

 

Les servantes





Madame hôtess' vint nous demander

De queu douzil velez-vous goûter ?

Madame hôtess' vint nous demander

De queu douzil velez-vous goûter ?

Du meilleur de la cave

Pre moi z'et l'camarade

Nous faut du vin

Nous faut du vin

Du vin nous faut


Nous étions trois mariniers

Qui voulions nous amuser

En venant de Nantes

Villes très commerçante

Nous faut du vin

Du vin nous faut


Madame hôtess' vint nous demander

De queu fricot velez-vous manger ?

De la bonn 'miche blanche

O fait du bien au ventre

Nous faut du vin

Du vin nous faut


Madame hôtess' vint nous demander

De queu fricot velez-vous manger ?

In canard à la broche

Ine andille en mat'lotte

Nous faut du vin

Du vin nous faut



La servante doit rester dans la taverne sinon le risque est grand qu'elle se laisse envoûter par les propos charmeurs des matelots. Sur les bords de la Loire bien de pucelles y perdirent leur fleur, virent la feuille à l'envers et se retrouvèrent parfois avec un drôle de polichinelle.


Les filles se retrouvent alors le bec dans l'eau tandis que le bel oiseau s'est envolé. Ce folklore n'est certes pas à la gloire des mariniers d'alors, mais il correspondait vraisemblablement au grand péril qu'il y avait pour les demoiselles à côtoyer d'un peu trop près les tavernes et les abords des quais.


Bien moins évoquées que les belles et nobles dames qui vivaient dans les châteaux de Loire, ces femmes du peuple sont l'essence même de l'âme de ce pays. C'est surtout à travers les lavandières que Yves les évoqua, elles doivent trouver leur place ici avant que les grandes dames ne viennent accaparer les pages suivantes.


Elles n'eurent pas toujours la part belle et pour quelques-unes d'entre-elles, ce sont les bordeaux, ces maisons au bord de l'eau pour un petit service très intime destiné aux mariniers partis loin de chez leurs épouses, qui accaparèrent leur existence. Yves vécu sur la fin de son existence à deux pas d'une Venelle et invita même les artistes à venir raconter cette Loire à ses voisins. Cette chanson trouve ainsi sa place ici.


Sur les bords de la Loire




La belle se promène, au fond de son jardin (bis)
Au fond de son jardin, sur les bords de l'île
Au fond de son jardin, sur les bords de l'eau
Tout au long du ruisseau.

 


Elle voit venir une barque de trente matelots (bis)

De trente matelots sur les bords de la Loire
De trente matelots sur les bords du ruisseau
Tout près du vaisseau.
Charmant matelot.

Le plus jeune des trente chantait une chanson (bis)
Chantait une chanson sur les bords de la Loire
Chantait une chanson sur les bords du ruisseau
Tout près du vaisseau.
Charmant matelot.

Votre chanson est belle, je voudrais la savoir (bis)
Je voudrais la savoir sur les bords de l'île.
Je voudrais la savoir sur les bords de l'eau
Tout au long du ruisseau.

Montez dedans la barque et je vous l'apprendrai. (bis)
Et je vous l'apprendrai sur les bords de la Loire
Et je vous l'apprendrai sur les bords du ruisseau
Tout près du vaisseau.
Charmant matelot.

Quand elle fut dans la barque, elle se mit à pleurer. (bis)
Elle se mit à pleurer sur les bords de l'île.
Elle se mit à pleurer sur les bords de l'eau
Tout au long du ruisseau.

Qu'avez-vous donc la belle, qu'avez-vous à pleurer? (bis)
Qu'avez-vous à pleurer sur les bords de la Loire
Qu'avez-vous à pleurer sur les bords du ruisseau
Tout près du vaisseau?
Charmant matelot.



Je pleure mon cœur en gage que vous m'avez volé. (bis)
Que vous m'avez volé sur les bords de l'île.
Que vous m'avez volé sur les bords de l'eau
Tout au long du ruisseau.

Ne pleurez pas la belle, car je vous le rendrai. (bis)
Car je vous le rendrai sur les bords de la Loire
Car je vous le rendrai sur les bords du ruisseau
Tout près du vaisseau.
Charmant matelot.

Ça n'se rend pas, dit-elle, comme de l'argent prêté. (bis)
Comme de l'argent prêté sur les bords de l'île.
Comme de l'argent prêté sur les bords de l'eau
Tout au long du ruisseau.



Les riveraines de la Loire courent un grand danger tant les mariniers sont des coureurs de jupon pour lesquels nul confiance ne doit être accordée. Légende ou réalité, la vérité doit se trouver à mi-chemin. Toujours est-il que les récits évoquent de sacré lurons qui firent bien des misères aux dames de la berge. D'autres femmes par contre savaient mieux se défendre, à coups de langue ou bien de battoir, elles tenaient la dragée haute aux gars qui vont sur l'eau

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