Les servantes
Madame hôtess' vint nous demander
De queu douzil velez-vous goûter ?
Madame hôtess' vint nous demander
De queu douzil velez-vous goûter ?
Du meilleur de la cave
Pre moi z'et l'camarade
Nous faut du vin
Nous faut du vin
Du vin nous faut
Nous étions trois mariniers
Qui voulions nous amuser
En venant de Nantes
Villes très commerçante
Nous faut du vin
Du vin nous faut
Madame hôtess' vint nous demander
De queu fricot velez-vous manger ?
De la bonn 'miche blanche
O fait du bien au ventre
Nous faut du vin
Du vin nous faut
Madame hôtess' vint nous demander
De queu fricot velez-vous manger ?
In canard à la broche
Ine andille en mat'lotte
Nous faut du vin
Du vin nous faut
La servante doit rester dans la taverne sinon le risque est grand qu'elle se laisse envoûter par les propos charmeurs des matelots. Sur les bords de la Loire bien de pucelles y perdirent leur fleur, virent la feuille à l'envers et se retrouvèrent parfois avec un drôle de polichinelle.
Les filles se retrouvent alors le bec dans l'eau tandis que le bel oiseau s'est envolé. Ce folklore n'est certes pas à la gloire des mariniers d'alors, mais il correspondait vraisemblablement au grand péril qu'il y avait pour les demoiselles à côtoyer d'un peu trop près les tavernes et les abords des quais.
Bien moins évoquées que les belles et nobles dames qui vivaient dans les châteaux de Loire, ces femmes du peuple sont l'essence même de l'âme de ce pays. C'est surtout à travers les lavandières que Yves les évoqua, elles doivent trouver leur place ici avant que les grandes dames ne viennent accaparer les pages suivantes.
Elles n'eurent pas toujours la part belle et pour quelques-unes d'entre-elles, ce sont les bordeaux, ces maisons au bord de l'eau pour un petit service très intime destiné aux mariniers partis loin de chez leurs épouses, qui accaparèrent leur existence. Yves vécu sur la fin de son existence à deux pas d'une Venelle et invita même les artistes à venir raconter cette Loire à ses voisins. Cette chanson trouve ainsi sa place ici.
Sur les bords de la Loire
La
belle se promène, au fond de son jardin (bis)
Au fond de son
jardin, sur les bords de l'île
Au fond de son jardin, sur les
bords de l'eau
Tout au long du ruisseau.
Elle voit venir une barque de trente matelots (bis)
De trente matelots sur les
bords de la Loire
De trente matelots sur les bords du
ruisseau
Tout près du vaisseau.
Charmant matelot.
Le plus jeune des trente
chantait une chanson (bis)
Chantait une chanson sur les bords de
la Loire
Chantait une chanson sur les bords du ruisseau
Tout
près du vaisseau.
Charmant matelot.
Votre chanson est
belle, je voudrais la savoir (bis)
Je voudrais la savoir sur les
bords de l'île.
Je voudrais la savoir sur les bords de l'eau
Tout
au long du ruisseau.
Montez dedans la barque et je vous
l'apprendrai. (bis)
Et je vous l'apprendrai sur les bords de la
Loire
Et je vous l'apprendrai sur les bords du ruisseau
Tout
près du vaisseau.
Charmant matelot.
Quand elle fut dans la
barque, elle se mit à pleurer. (bis)
Elle se mit à pleurer sur
les bords de l'île.
Elle se mit à pleurer sur les bords de
l'eau
Tout au long du ruisseau.
Qu'avez-vous donc la belle,
qu'avez-vous à pleurer? (bis)
Qu'avez-vous à pleurer sur les
bords de la Loire
Qu'avez-vous à pleurer sur les bords du
ruisseau
Tout près du vaisseau?
Charmant matelot.
Je pleure mon cœur en
gage que vous m'avez volé. (bis)
Que vous m'avez volé sur les
bords de l'île.
Que vous m'avez volé sur les bords de l'eau
Tout
au long du ruisseau.
Ne pleurez pas la belle, car je vous le
rendrai. (bis)
Car je vous le rendrai sur les bords de la
Loire
Car je vous le rendrai sur les bords du ruisseau
Tout
près du vaisseau.
Charmant matelot.
Ça n'se rend pas,
dit-elle, comme de l'argent prêté. (bis)
Comme de l'argent prêté
sur les bords de l'île.
Comme de l'argent prêté sur les bords
de l'eau
Tout au long du ruisseau.
Les riveraines de la Loire courent un grand danger tant les mariniers sont des coureurs de jupon pour lesquels nul confiance ne doit être accordée. Légende ou réalité, la vérité doit se trouver à mi-chemin. Toujours est-il que les récits évoquent de sacré lurons qui firent bien des misères aux dames de la berge. D'autres femmes par contre savaient mieux se défendre, à coups de langue ou bien de battoir, elles tenaient la dragée haute aux gars qui vont sur l'eau
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