samedi 29 juillet 2023

Femmes de Loire : Hubertine Auclert

 

Hubertine Auclert






Un livre sur les femmes sans la présence d'une militante de la cause féministe eut manqué à son devoir. Il se trouve que l'occasion est belle de rendre hommage à une des pionnières nationale de ce juste combat. Née en 1848 au sein d’une famille aisée de l’Allier, Hubertine Auclert est rapidement envoyée suivre ses études dans les couvents de Montluçon avant que de partir pour Paris.

Marquée profondément par un discours de Victor Hugo en 1872, comparant les femmes à des esclaves tout en déplorant qu'elles n'aient pas accès à la citoyenneté, elle consacre son existence à l'intégration des femmes dans la vie civique ce qui fera d'elle l'une des premières suffragettes.

Elle meurt meurt en 1914 sans avoir jamais vu la concrétisation de sa principale revendication : le droit de vote des femmes. Elle a su néanmoins imposer le sujet des droits civiques et politiques des femmes dans le débat public en France.

Elle est l'une des premières militantes françaises à revendiquer le terme de féministe. Hubertine Auclert ouvre la voie aux combats de ses successeures par l’inventivité et l'opiniâtreté qu'elle met dans ses modes d’action. Elle ne se contente pas de discours et de manifestes, elle se lance dans des gestes militants particulièrement subversifs qui seront les moyens qui finiront pas faire plier plus tard les hommes. Elle se comporte comme une combattante de la cause, effectuant des recours en justice, éditant de timbres promouvant les droits des femmes, renversant les urnes de vote, interromptant de la lecture du Code lors d’un mariage civil. Elle boycote le recensement : « Si nous ne comptons pas, pourquoi nous compte-t-on ? » et refuse de payer les impôts « je ne vote pas, je ne paie pas d’impôts ».

 



« Il n’y aura de bonheur pour l’humanité que dans l’égalité des droits pour tous, et l’équitable répartition des fonctions entre tous, hommes et femmes indifféremment. »

« Beaucoup de femmes, sous prétexte qu’elles n’ont ni domaines, ni maisons de rapport, ni titres de rente, omettent, en se mariant, de passer un contrat. Elles ont cependant, plus encore que les favorisées de la fortune, intérêt à sauvegarder leur modeste mobilier, leurs vêtements et les ressources que produisent leurs dix doigts. Or, pour voir échapper à la confiscation maritale leurs hardes et leur salaire, pour se soustraire à la communauté légale, où tout ce qui appartient à la femme est la propriété du mari, où rien de ce qui appartient au mari n’est la propriété de la femme, elles doivent - n’auaient-elles absolument que le produit de leur travail - elles doivent, en se mariant, passer le contrat de séparation de biens. »

Un caractère bien trempé qui en fait indubitablement une femme de Loire et d'Allier


 

 

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