jeudi 4 juillet 2019

9° Festival de LOIRE

Suivez le guide ...





Ils sont citadins, on grandit dans les rues et les cités en regardant de fort loin ce ruban bleu qui coupe notre ville en deux. De la Loire, ils ignorent à peu près tout, n'ont plus appris à l'école qu'elle prenait naissance au Mont Gerbier de Jonc, ne savent pas plus qu'elle poursuit sa route vers Nantes et Saint Nazaire pour se perdre dans l'Océan Atlantique.

Ils grandiront sans y avoir trempé le petit orteil, la peur tenace des grands leur a inculqué que le fleuve était dangereux. La prudence et la méconnaissance ont contraint d'interdire la baignade quand dans le même temps, les stations d'épurations ont rendu son onde fréquentable. Mais apprendre le lit complexe de la dame, comprendre ses changements d'humeur, découvrir les pièges qu'elle propose serait apprentissage trop long à ses enfants du bitume.

Pour leurs parents et plus tard pour eux, s'ils restent ici, la barrière aqueuse est un barrage infranchissable. Quatre ponts seulement leur autorisent le passage et chacun comprend que la chose est délicate quand il faut patienter longuement pour franchir le pas. Aux heures de pointe, les autos font la queue et rares sont les passagers qui jettent un œil aux flots d'en dessous.


Longtemps ses abords furent abandonnés à la reine automobile. Vaste parking désordonné, les quais étaient ignorés de tous, abandonnés à ce rôle subalterne. Nul ne leur prêtait attention sauf si la colère du fleuve, bien rare, il faut l'avouer, contraignait les usagers à trouver autre emplacement moins mouillé pour leur chère voiture.

Un ancien maire, élu avisé et visionnaire, a changé la donne, a souhaité que la ville se tourne enfin vers celle à qui elle tournait le dos. S'il a commis quelques maladresses, son action vaut qu'on la salue. Les orléanais ont enfin ouverts les yeux et constaté que la Loire en majesté, coulait à leurs pieds. Il fallait leur rappeler que la fille Liger a façonné l'histoire des lieux, quand, en ses heures de gloire, elle était le nœud marchand du royaume de France.

De vilains garçons aux mœurs un peu rudes, cherchaient alors à dompter les fantaisies de la belle à bord de bateaux en bois. Le moteur n'avait pas encore fait son apparition et la force des bras, des chevaux ou bien et celle du vent faisaient alors l'affaire. Sur les quais, l'agitation était extrême, sur l'eau les trains de fûtreaux, les chalands et les toue montaient ou descendaient le fleuve.


Il y avait danger à chaque franchissement de pont, la navigation n'était pas toujours possible, le vent contraire et les flots parfois hostiles. La ville vivait du souffle violent d'une vie marine, les affaires allaient bon train et les tavernes ne désemplissaient pas. Gare aux demoiselles d'Orléans, tous ces hommes aventureux, boucle à l'oreille et front fier, avait le sourire facile et les mains bien lestes. Rares étaient alors celles qui restaient pucelle !

C'est de cette histoire pleine de vie et de fantaisie, de drames et de bonheurs certains que nous devons entretenir le souvenir et l'héritage. Des gars à la grande goule arpentent les quais, la guitare à la main et la chanson à gorge déployée. D'autres gonflent le torse sur leurs bateaux de bois pour faire risette à la foule piétonnière. La Loire se fera belle, elle renait lors de cette agitation navale qui se tiendra du 18 au 22 septembre 2019.

Les enfants y découvriront ce qui fut jadis, la vie de la cité. Pour attirer le chaland : celui qui tape de la semelle sur les pavés disjoints, un programme de festivités à vous couper le souffle et l'envie de regarder la télévision est proposé à la foule toujours plus nombreuse. La Loire sera aussi prétexte à d'autres performances culturelles.

Qu'importe, si toute cette agitation donne la main aux béotiens, les tournent vers celle que les géographes appellent fleuve et que beaucoup qualifient à tort de sauvage. L’essentiel est ailleurs, ouvrez les yeux et votre cœur, découvrez et aimez cette Loire majestueuse, le plus beau de tous nos trésors, le plus merveilleux cadeau que la nature nous ait octroyé. Nous la chérissons tant celle qui pour nous serons toujours « La RIVIÈRE ! » que nous aimerions partager ce bonheur avec tous ceux qui viendront attirés par la curiosité, un ami ou bien guidés un Bonimenteur arpenteur de ses rives.
Programmatiquement vôtre.

Pour en savoir plus : https://www.tourismeloiret.com/fr/decouvrir/teste-pour-vous/embarquez-pour-le-festival-de-loire

Un maire de substitution, moins visionnaire, a choisi cette inesthétique affiche qu'il faut bien proposer à votre admiration béate

 
Festival de Loire


Quand notre Loire, en habit de Lumière
Revit au rythme de son glorieux passé
Des amoureux aux mœurs marinières
En Orléans aiment à se retrouver

Tous ces mariniers au grands chapeaux
Se pressent sur le quai pour célébrer
La belle dame Liger au fil de l'eau
Pour un festival de l’amitié
Pour les visiteurs, leurs vieux bateaux
Parés de leurs habits de fête
Invitent la foule des badauds
À tenter de faire leur conquête

Ici tous les marins sont d'eau douce
Ils ont des voyages plein les yeux
Capitaine, matelot ou bien mousse
Dans cette foule, ils font des envieux
Ils accueillent sans trop de manières
Tous les curieux sur leurs gréements
Offrant des récits peu ordinaires
Qui abolissent à jamais le temps

Des chansons entraînent les curieux
Sur des refrains tous à la gloire
De ces seigneurs qui étaient les gueux
De notre glorieuse marine de Loire
Si nos bons vins se laissent boire
Tous les coteaux de nos régions
Libèrent des récits qu’il faudra croire
Lors de soirées sans modération

S’ils se donnent ainsi en spectacle
C’est pour que vous ayez le tournis
Car sur la Loire, maudit tabernacle
On n’a pas à subir le roulis
Les amoureux de notre Loire
Sur la rivière vont se réunir
Pour que bien loin de nos déboires
Chacun puisse à son tour la chérir

Quand notre Loire en habit de Lumière
Revit au rythme de son glorieux passé
Des amoureux aux mœurs marinières
En Orléans aiment à se retrouver






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