samedi 31 août 2019

La Tamise, berceau des bateaux à vapeur.

Révision avant le Festival de Loire



Rendons à Albion ce qui lui revient de droit car en effet c’est un ingénieur anglais, Thomas Newcomen, qui imagina l’exploitation commerciale de la puissance de la vapeur en 1712, faisant entrer le monde dans ce qu’on nommera « La Révolution Industrielle ». Le mariage du feu et de l’eau dut cependant attendre un siècle pour convoler sur les flots avec le premier bateau à vapeur, le PS Comet. C’est à un autre anglais : Henry Bell que l’on doit cette invention. Nos amis londoniens furent ainsi les premiers à jouir de ce nouveau mode de propulsion sur l’eau.
Les premiers « Vapeurs » commerciaux virent le jour sur la Tamise qui dès 1815servit de fonds baptismaux pour cette nouvelle marine. Durant plus de 25 ans, ce fut d’ailleurs le moyen de transport de passagers le plus couru à Londres. En cette période, il était possible de dénombrer jusqu’à 80 bateaux à vapeur en activité sur le fleuve.

Les britanniques, soucieux d’établir des règles édictèrent en 1819 le « Steamboat Act » afin de codifier les règles de sécurité pour l’usage de ce nouveau mode de transport. Les vapeurs de l’époque, naturellement en bois, disposaient de roues à aubes pour transformer l’énergie en mouvement. Pour le transport de passagers dans l’estuaire de la Tamise, ils se montraient plus rapides et efficaces que les bateaux à voiles ou les canots à rames. À Londres, le premier service passager fut assuré par le SS Margery, un vapeur naviguant sur la Long Ferry route, entre Gravesend et Londres.
À l’époque, il était possible d'identifier trois axes principaux de transport de passagers. La Long Ferry route, la ligne reliant Londres à Richmond et la troisième de Londres à Margate, à la pointe de l’estuaire de la Tamise. Cette dernière route était la préférée des voyageurs venus du continent ou des riches Londoniens qui gagnaient les côtes du littoral.

Ces trois voies fluviales dataient du 17e siècle. Avant les navires à vapeur, elles étaient exploitées pour le transport des passagers par bateau à voile (des hoys) ou par canot à rames (des tilt-boats). Généralement ces embarcations pouvaient embarquer 40 passagers pour un voyage très inconfortable dès que les vagues se mêlaient de l’affaire.
Au début du 19e siècle, jusqu’à 20.000 personnes faisaient le trajet Londres – Margate durant la belle saison. L’arrivée des bateaux à vapeur constitua pour les opérateurs en place un véritable danger commercial. Les exploitants des bateaux à voile et des canots à rame réagirent férocement à ce nouveau concurrent: les navires furent nettement améliorés et on renforça les équipages pour améliorer la qualité du service à bord sur les différentes routes.

Les vapeurs prirent naturellement le dessus sur ces anciens modes de transport. Des embarcadères leur furent dévolus tout au long de la Tamise. En dépit de nombreux accidents comme la Loire elle aussi en connut, ce nouveau service reçut un formidable accueil chez les usagers.
Dès 1815 la Margate Steam Packet Company vit le jour. D’autres compagnies de bateaux à vapeur arrivèrent sur le marché : la Gravesend Steam Packet Company puis la General Steam Navigation Company. La Compagnie des Bateliers et Allégeurs, dont nous avions narré l’histoire, dépassée par ce nouveau mode de propulsion, attendit 1841 pour créer sa propre compagnie.

Le trafic devint véritablement important dans les années 1830 avec la création de trois autres compagnies et le lancement de dizaines de nouveaux vapeurs. La navigation sur la Tamise avait particulièrement bénéficié de cette guerre commerciale qui n’eut de cesse d’améliorer la qualité du service. Chaque compagnie transportait plusieurs centaines de milliers de passagers chaque année.
Comme chez nous, le chemin de fer dès 1838 et l’ouverture du South Eastern Railway jusqu’à Douvres en 1844 constituèrent une menace commerciale pour les bateaux à vapeur de la Tamise. Le coup fatal fut l’ouverture de la ligne ferroviaire Londres – Gravesend en 1849. À partir de 1851, les Vapeurs n’étaient ni les plus rapides ni les plus économiques, le train avait gagné la bataille commerciale comme sur la Loire.

Les vapeurs eurent encore des adeptes durant les vacances d’été et pendant les weekends. Hélas pour eux, les contraintes financières ne permirent plus de maintenir en activité ces beaux navires. Petit à petit les bateaux à vapeur durent leur survie que pour satisfaire aux exigences touristiques.
Espérons que pour le prochain festival de Loire l’inexplosible sera en capacité de saluer nos amis britanniques en retrouvant les flots. Un petit clin d’œil de l’histoire qui s’impose !
 
 

C’est justement sur un bateau à vapeur : L’Inexplosible n° 22 que le Groupe
Les Aquadiaux se produira hors programme le samedi 21 septembre à 15 heures, lors du Festival de Loire 2019.
Le Bonimenteur racontera peut-être la folle épopée des Vapeurs de Loire ....
 
 
 
 

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