Elles reviennent sur la Loire
Profitant de la
traditionnelle animation de la Saint Roch à Saint Satur, sur la
Loire (au pied de Sancerre) pour revenir sur l’une des plus
anciennes activités nautiques : les joutes. Il a été retrouvé des
représentations de joutes nautiques sur des bas-reliefs datant de
l'ancien empire égyptien de la IIIe à la VIe dynastie, soit il y a
environ 4 600 ans.
En
cette lointaine époque, c’était davantage des combats sur l’eau
plutôt qu’un plaisant loisir réglementé parce que l'affrontement
se déroulait alors sans aucune protection tandis que les gaffes
étaient munies de ferrures à deux pointes acérées à leurs
extrémités. Malheur au perdant ...
C’est sans doute sous l’influence romaine que les joutes se sont répandues dans tout leur empire. Nous trouvons ainsi traces de joutes nautiques en 303 à Strasbourg et d’autres à Massalia. Puis, le déclin de l’Empire ne permet plus de suivre les traces de l’activité qui a peut-être résisté de ci de là dans certaines communautés de nautes ; les marins de rivières.
C’est à Lyon en 1177 que l’on évoque dans une archive un tournoi de joutes. Il se déroule le 2 juin, dans des eaux sans doute accueillantes à cette époque de l’année. On célèbre par cette activité le millénaire des martyres chrétiens dans la région. Un autre document raconte qu’avant de partir aux croisades sous le règne de Louis IX, soldats et marins passent le temps dans des combats nautiques sur des embarcations légères. Ceci se passe à Aigues-Mortes.
Plus tard, on a la surprise de trouver mention de joutes en Sologne au XV siècle mais c’est le plus souvent vers la Méditerranéenne et la Région du Rhône que la passion des joutes est la plus présente. Sur le Rhône justement, des sociétés se créent, issues certainement des confréries de nautes (qui régulent la navigation commerciale), afin de pratiquer ce loisir.
En cette époque, à Saint Rambert sur la Loire, en 1536, un tournoi de joutes est donné pour célébrer la visite de François Premier. C’est donc que les mariniers de Loire connaissaient eux aussi ce sport et s’y adonnaient durant les périodes de chômage ; niveau d’eau trop bas pour la navigation commerciale.
Le XIX siècle voit l’explosion des activités sportives. Les joutes ont une place à part dans la mesure où elles sont souvent associées aux activités de secours aux riverains lors de crues. C’était encore une manière de garder contact avec la rivière alors que la marine fluviale mourrait progressivement depuis l’intrusion du chemin de fer dans le paysage commercial.
C’est ainsi qu’en 1899, alors que la navigation fluviale commerciale a disparu presque totalement qu’est fondée l’Union des Sociétés Françaises de natation et de sauvetage. Un championnat national de joute aura lieu en 1901. Les choses évolueront progressivement jusqu’à la reconnaissance en 1960 des joutes comme discipline sportive en France. Des clubs de joute se créent en Loire à Saint Rambert, Roanne, Saint Satur, Orléans et plus bas encore. Elles ne parviennent cependant pas, pour diverses raisons, à être aussi actives que dans le Midi ou en région parisienne. Le club d’Orléans par exemple disparaît malgré tous les efforts de son président.
Le renouveau des joutes de la Saint Roch est peut-être le signal d’un nouvel élan. Il faut l’espérer tant le succès de cette fête est réjouissant. Pour en savoir plus sur les joutes, vous pouvez consulter l’ouvrage de Jean-Pierre Simon sur les jeux de Loire.
Un
extrait du livre:
.../...Les
joutes requièrent une lance en sapin, terminée par un crampon
de
fer, dont la taille se mesure en pieds selon les catégories. Pour
les lourds, c'est cinq mètres. Le
jouteur est campé sur la plate-forme arrière du bateau : le
tabagnon.
Il se cale sur une butée : le taquet.
Le bourron,
lui servant de cale pour sa main droite lui enserre la cuisse droite.
Le plastron,
son bouclier, est maintenu grâce à une sangle lui enserrant le cou
et l'épaule gauche, tandis qu'une autre sangle beaucoup plus courte
est passée dans sa main gauche. Il doit tenir sa lance des deux
mains, sans la lâcher durant le déroulement de la passe. Il ne doit
pas non plus toucher le tabagnon avec une autre partie du corps que
ses deux pieds sous peine d'être aussitôt mouillé
pour avoir briqué .
Il est en outre obligé de toucher
ou de piquer
dans le carré central du plastron adverse, appelé neuf .
Deux
postures sont possibles : jambe cassée ou jambe tendue. dans la
méthode lyonnaise, les bateaux se croisent par la gauche ; dans la
variante givordine (de Givors), ils se croisent par la droite.
.../...
- Regards n°182 de mars 2014, magazine municipal de la ville de Saint-Jean-de Braye
-
Magazine La Loire et ses Terroirs: n°5 , janvier-février 1993;
n°68, printemps 2009.
-
Les Joutes nautiques en France, Patrick Bertoneche - éditions La
Chasse Marée 2003
-
Jérôme Sagnard, Jean-Claude Caira : Les Joutes nautiques en
France, éditions Alan Sutton, Mémoire du sport, 2008
-
Le Petit guide des joutes, Éditions Dans la boîte / L'Échappée
belle, 2013, 48 p.
-
Site de la FFSJN: www.ffjsn.com/
- Page Facebook de la Confrérie de St
Roch :
https://www.facebook.com/Confr%C3%A9rie-de-la-Saint-roch-1051472661562186/
Jeudi
15 août à 16 heures
C’Nabum
Contes
pour traverser la rivière
Mardié
Village d’Europe
Mardié
Vendredi
et Samedi 16 et 17 août
C’Nabum
Contes
en bateau
Le
Raboliot
Saint
Satur
Dimanche
18 août
C’Nabum
Contes
à la dérobée
Saint
Roch
Saint
Satur
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