vendredi 9 août 2019

Trois jeunes filles


Au bord de la rivière

 

Trois jeunes filles sur la rivière
Regardaient passer les bateaux
Elles se prétendaient lavandières
Et rêvaient d'un monde nouveau

À grands coups de battoirs
Elles en avaient le dos usé
En maudissant cette Loire
Qui les avait clouées sur le quai

Un beau jour devant elles passa
Un magnifique bateau tout de bois
À son bord trois jeunes gars
D'un regard les mirent en émoi

Les demoiselles fort émoustillées
Lâchèrent le linge dans le courant
Les mariniers leur firent tant d'effet
Qu'elles les désiraient pour amants

Sur le chaland les bateliers comprirent
D'un seul regard énamouré
Qu'il y avait là des belles à séduire
Il leur fallait bien vite amarrer

C'est quand ils mirent pied à terre
Que le monde fut tout chamboulé
En tombant dans les bras des lavandières
Ils avaient scellé leurs destinées

Quand ils virent la feuille à l'envers
Les jeunes filles devinrent des dames
Les mariniers n'étaient pas des pervers
Ils leur déclarèrent leur flamme

Ils restèrent sur cette berge
Pour qu'elles deviennent leurs compagnes
L'un y ouvrit une auberge
Les autres se mirent en campagne

Bien vite ils firent de leur chaland
Notre tout premier bateau-lavoir
Les dames vécurent avec leurs galants
Leur merveilleux amour de Loire

Trois jeunes dames sur la rivière
Regardaient toujours passer les bateaux
Elles continuèrent d'être lavandières
En travaillant ainsi au bord de l'eau


Tableaux 

Monnet

Puvis de Chavannes



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