Le calvaire des tyrophes
Si certains ne peuvent le sentir
D'autres s'en délectent à chaque repas
Hélas, pour les premiers sans mentir
C'est une belle vacherie en tous cas
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Quand ils le voient passer sous leur nez
Ils deviennent chèvre dans l'instant
Loin d'être en odeur de sainteté
Il leur provoque nombre de tourments
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On exige qu'ils se montrent coulants
Quand on leur apporte sur un plateau
Pas de quartier pour ces pauvres gens
Avant la cerise sur le gâteau
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Si chacun peut manger son pain blanc
Pour eux, nul besoin de prétexte
Pour finir leur Pessac Léognan
Et le reste de la baguette
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Nonobstant les autres convives
Lorsqu'ils vantent la diversité
D'une production qui avive
La fierté de notre francité
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C'est notre belle France affinée
Que rejettent ces mauvais citoyens
Puisque leur aigreur sent le caillé
Avec des fragrances de crottin
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Pour cette paille dans la bûche
Cette pyramide de mépris
Ils endurent bien des embûches
En Normandie mais aussi en Brie
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Le Penicillium à son tour
Accroît leur terrible calvaire
À Roquefort ou Rocamadour
En Bresse ou à Saint Nectaire
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Du petit lait jusqu'au lactose
Quand ils en font tout un fromage
Bien plus qu'une petite névrose
Leur tyrophobie fait outrage
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Me traiteront alors de mufle
Pour ces pauvres vers indolores
La Mozzarella et ses buffles
Et nos vins ne seront pas d'accord
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