Pauvres couteaux
Versons une petit lame
Pour tous que nous avons perdus
À chaque fois ce fut un drame
Ô pauvres compagnons disparus !
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Ils ne pouvaient être plus proches
Ne nous quittant pas d'une semelle
Toujours dans l'une de nos poches
Prêts à déployer leurs paumelles
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Bien sûr il y eut des blessures
Et des mouvements incontrôlés
Payés en petites coupures
Quand ils désiraient nous épauler
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Sans leur imputer nos maladresses
Nous prenions parfois nos distances
Leur donnant un nouvelle jeunesse
Parce qu'ils manquaient de constance
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D'un bon coup de fusil bien placé
Sans nous y prendre comme un manche
Ils se retrouvaient bien affûtés
Ceux qu'on déclare armes blanches
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Et s'il fallait briser la glace
Ou trancher finement dans le vif
Pour qu'ils ne laissent pas de traces
Rien de mieux que nos petits canifs
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Si jamais nous prenions la mouche
Espérant retrousser le bouchon
Afin de satisfaire la bouche
Nous proposaient un tour de cochon
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Ils s'autorisaient un blocage
S'immobilisant d'un coup d'arrêt
Se mettant à cran sans partage
Nous tombions sous leurs couperets
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Depuis qu'ils se retrouvent hors la loi
Ils ne passent plus la douane
Ce qui n'est pas commode ma foi
Pour qui entend chercher chicane
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Je coupe enfin le fil du récit
Dédié à mes pauvres couteaux
Lorsque d'un mouvement indécis
Ils perçaient la poche d'un paletot
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