mercredi 27 mars 2024

Versons une petit lame

 

Pauvres couteaux





Versons une petit lame

Pour tous que nous avons perdus

À chaque fois ce fut un drame

Ô pauvres compagnons disparus !


Ils ne pouvaient être plus proches

Ne nous quittant pas d'une semelle

Toujours dans l'une de nos poches

Prêts à déployer leurs paumelles


Bien sûr il y eut des blessures

Et des mouvements incontrôlés

Payés en petites coupures

Quand ils désiraient nous épauler


Sans leur imputer nos maladresses

Nous prenions parfois nos distances

Leur donnant un nouvelle jeunesse

Parce qu'ils manquaient de constance


D'un bon coup de fusil bien placé

Sans nous y prendre comme un manche

Ils se retrouvaient bien affûtés

Ceux qu'on déclare armes blanches


Et s'il fallait briser la glace

Ou trancher finement dans le vif

Pour qu'ils ne laissent pas de traces

Rien de mieux que nos petits canifs


Si jamais nous prenions la mouche

Espérant retrousser le bouchon

Afin de satisfaire la bouche

Nous proposaient un tour de cochon


Ils s'autorisaient un blocage

S'immobilisant d'un coup d'arrêt

Se mettant à cran sans partage

Nous tombions sous leurs couperets


Depuis qu'ils se retrouvent hors la loi

Ils ne passent plus la douane

Ce qui n'est pas commode ma foi

Pour qui entend chercher chicane


Je coupe enfin le fil du récit

Dédié à mes pauvres couteaux

Lorsque d'un mouvement indécis

Ils perçaient la poche d'un paletot

•••



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