Marceline Desbordes-Valmore
Pour
achever ce difficile tour d'horizon des femmes ayant écrit sur un
fleuve, autorisez-moi une entorse au projet initial faute d'avoir
trouvé dans notre patrimoine culturel, trace d'un poème féminin
sur la Loire avec cette magnifique poésie dédiée à la Seine
À la Seine
Rive
enchantée,
Berceau de mes amours ;
Onde argentée,
Image
des beaux jours ;
Que ton cours est limpide !
Que ta fuite
est rapide !
Ah ! pour mon cœur,
C'est l'adieu du bonheur.
Déjà
ma lyre
Gémit dans les roseaux,
Et mon délire
A fait
frémir tes eaux.
La naïade plaintive
Se penche sur la rive
Pour m'écouter,
Me plaindre, et m'arrêter.
Cette
eau si belle
T'abandonne en courant ;
Moi, plus fidèle,
Je
m'éloigne en pleurant.
Demain celui que j'aime
M'appellera
lui-même !...
Vœux superflus !
Je ne l'entendrai plus.
Ah
! dans ta course,
Emporte mes tourments !
Mais, à ta source,
Retiens tous mes serments !
Si l'objet que j'adore
Vient
m'y chercher encore,
Dis-lui qu'Amour
T'a promis mon retour.
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