Hélène Cadou
La ville d'Orléans lui a fait l'hommage en attribuant son nom à le jardin de la Motte Sanguin qui donne sur la Loire. Elle est pour ces merveilleux poèmes naturalistes une femme de Loire. Son mari Guy Cadou n'en disconviendra pas, lui dont les poèmes furent appris dans toutes les écoles ligériennes.
Pour croire encore au bonheur
Il suffirait qu’un oiseau passe
Dans les fontaines du ciel
Que le feuillage d’un arbre
S’éveille à la grâce du givre
Ecoute mon cœur est vivant
Ce soir au creux de la neige
Les choses lentement renaissent
Comme autrefois dans la chambre
La lampe fait son office
Et voilà que je te rejoins
Sur les hauteurs du silence.
Pour que ton ombre s’y repose
La neige est tendre sur ma gorge
Et le ciel retient le jour.
J’ai vu des paysages
J’ai vu des paysages refermés sur leurs forêts
Des
nuits profondes comme des citernes
Des arbres qui taisaient dans
l’ombre leurs secrets
Mais aujourd’hui les fenêtres du
ciel
S’ouvrent sur une province inconnue
Où les blés
montent plus haut que les étoiles
Où les fontaines au coin des
rues
Fleurissent comme des lampes familières.
Je goûte un
pain meilleur que le silence
Et j’épelle les jours simplement
pour le bonheur.
Qui parle de retour ?
Il faut saluer la
vieille terre
Et pour le grand voyage préparer son cœur
Avant
l’éclatement final des saisons.
J’ai peur d’être charmé
par un reste d’aurore
Et je retarde l’heure verticale
Où
je devrai sauter toute lumière éteinte
Dans l’eau brûlante du
Seigneur
Mais je crois au port
Comme l’abeille à la
ruche
Comme l’aile aux lois qui la portent
Car Dieu sur
l’avenir allume l’espérance
Mieux qu’un million de phares
sur la mer.
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