dimanche 20 août 2023

Femmes de Loire : Jeanne d'Évreux

 

Jeanne d'Évreux





Jeanne d’Évreux est une princesse de sang royal et une reine au destin singulier. Fille d’un prince des fleurs de lis, Louis d’Évreux, et de Marguerite d’Artois, elle est née sans doute avant 1310. De sa mère, elle hérite de la châtellenie de Brie-Comte-Robert. Elle épouse le roi de France Charles IV, troisième fils de Philippe le Bel, le 5 juillet 1324 Celui-ci a déjà eu deux épouses : la première, Blanche de Bourgogne, a dû accepter la dissolution de son mariage pour cause de « cognation spirituelle », ou plutôt pour scandale d’adultère. La seconde, Marie de Luxembourg, est morte trop rapidement pour avoir laissé un grand souvenir. Jeanne d’Évreux est couronnée le 11 mai 1326. Dernière épouse du dernier Capétien direct, elle aurait pu donner naissance à l’héritier du trône. Les circonstances et le hasard biologique font qu’elle ne règne que quatre années et n’accouche que de filles nées à Chateauneuf-sur-Loire : Jeanne, née peu avant le 21 juillet 1325, morte jeune, et Blanche, fille posthume de Charles IV, née le 1er avril 1328.


 

En l’absence d’héritier mâle direct et en vertu de la loi salique, la Couronne passe à Philippe de Valois. Restée veuve, Jeanne peut vivre de son douaire. Elle reste ainsi reine douairière durant quarante-trois ans et voit se succéder trois rois de France, jusqu’à sa mort, qui survient le 4 mars 1371 dans son château de Brie-Comte-Robert. Elle est alors approximativement âgée de soixante-quatre ans.

La composition de son Hôtel et de son entourage nous informe que Jeanne d'Évreux est entourée de six métiers : Paneterie, Échansonnerie, Cuisine, Fruiterie, Écurie et Fourrière auxquels il faut ajouter le personnel hors métiers, de la Chapelle notamment, et l’entourage féminin. Parmi cet entourage, il est un personnage essentiel qui donnera à la dame son titre de Femme de Loire.

 



 

Guillaume Tirel, dit Taillevent, né en 1310 est le chef auquel est attribué le Viandier, le plus célèbre livre de cuisine du Moyen-Âge. Et dans ce livre, nous trouvons la recette de la Soringue d'anguille qui deviendra plus tard la Matelote d'Anguille, le plat symbole de notre Loire. L'ingratitude de la postérité est ici compensé et pour vous mettre l'eau à la bouche nous vous offrons la recette traditionnelle de la Matelote, Reine des plats ligériens.



L'anguille en matelote




Elle se fait dans un grand chaudron de cuivre qui sera posé sur un feu de bois à l’extérieur

Mélangez à parts égales poissons gras et poissons maigres : anguilles, tanches, brochets et barbillons, tous pêchés en Loire.

Les poissons sont soigneusement vidés, écaillés après avoir passé quelques heures au soleil sur le pont du bateau. Puis vous les coupez en tronçons assez gros.

Conservez les têtes pour faire un délicieux fumé en y ajoutant de beaux légumes de notre jardin de France. Placez pendant ce temps les poissons dans le chaudron et couvrez-les d’un vin rouge qui ne peut être tiré que de nos vignobles du Val de Loire.

Salez, poivrez et ajoutez au moins une gousse d’ail en la coupant en rondelles. Placez le chaudron sur un feu de sarments et de copeaux que vous serez allé réclamer aux vignerons du pays.

Laissez cuire 20 minutes Délayez à la fourchette un quart de beurre manié de farine avec du vin cuit par ailleurs dans une casserole en cuivre. Amalgamez le tout en remuant doucement

À cet instant forcez le feu de bois pour que le vin flambe et servez dans la foulée.

Bon appétit.

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