Les Femmes dans les châteaux
Isabeau de Bavière
Mais laissons place à l'une des plus mal aimées des reines de France Isabeau. Âgée d'à peine 14 ans, elle épouse en 1385 le roi de France Charles VI, un tout jeune homme de 16 ans. Élisabeth, rebaptisée Isabeau par ses sujets français, aurait été choisie pour reine par son futur époux dès leur première rencontre. Le mariage est l'occasion de festivités grandioses où sont conviés de nombreux nobles étrangers.
Très vite, pourtant, la jeune fille, vivant avec quelques suivantes, parlant mal le français, a tendance à se replier sur ses proches. Pourtant, elle va sacrifier à son devoir en mettant au monde douze enfants entre 1386 et 1407, dont le futur Charles VII, né en 1403. En 1392 survient le premier épisode de folie du roi, le laissant inconscient, pendant parfois plusieurs mois. Très tôt, on accuse la souveraine de beaucoup de maux : l'adultère sera le principale grief qui sera retenu contre elle …
Poème à Isabeau
Comme inconstante, et de cœur fausse et lâche,
Elle
me laisse.
Or, puisqu'ainsi me lâche,
A votre avis, ne la
dois-je lâcher ?
Certes oui : mais autrement fâcher
Je ne la
veux, combien qu'elle me fâche.
Il lui faudrait (au train qu'à mener tâche)
Des
serviteurs à journée et à tâche :
En trop de lieux veut son
cœur attacher,
Comme inconstante.
Or, pour couvrir son grand vice et sa tache,
Souvent
ma plume à la louer s'attache :
Mais à cela je ne veux plus
tâcher,
Car je ne puis son mauvais bruit cacher
Si sûrement
qu'elle ne le décache
Comme inconstante.
Clément Marot
La Belle Isabeau
Pour ouvrir ce nouveau chapitre qui fera place aux gentes dames qui ont fait battre les cœurs des rois et des princes, il me semblait d'ouvrir par une chanson de Dan Grall qui fut un des précurseurs du renouveau de la chanson marinière.
Le rêve d’un fleuve
Paroles et musique Daniel Grall
SACEM T-702.815.180.8
Après un long chemin à travers la montagne
Je viens me reposer au pied de ce château
Où se côtoient le lys et l’hermine de Bretagne
Où conspirèrent ligueurs et austères huguenots
refrain
Un jour je serai humaine,
Comme la belle Isabeau
Qui chaque jour se promène
Tout au long de l’île,
Tout au long de l’eau
Tout au long de l’île,
Tout au long du ruisseau,
Le poète m’a dit que j’étais une reine
Il est vrai que François et Louis m’ont aimé
Mais s’il est un endroit où je suis souveraine
C’est mon lit qu’aucun roi n’aura jamais bordé
Parfois en basse ville j’épanche ma colère
Furetant dans les caves, m’emplissant de leur vin
Il faut dire que les hommes ont de viles manières
En déversant en moi la lie de leurs festins
En guise de pardon ils m’ornent d’un diadème
Tout en pierres du pays, prélevées aux coteaux
Et me couvrent de voiles, tandis que le vent sème
Des guiroués de couleur, là où frisonne ma peau
Alors sous l’ombre tendre des grands ormes champêtres
J’étire mes bras graciles dedans les frais verdiaux
La bonne ville de Blois referme ses fenêtres
Pour laisser divaguer mes rêves au fil de l’eau.
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