lundi 7 août 2023

Femmes de Loire : Anne-Marie Royer-Pantin

 

Anne-Marie Royer-Pantin






Anne-Marie Royer-Pantin voue une passion dévorante pour l'écriture. Son inspiration elle va la puiser dans les archives qu'elle explore avec gourmandise et talent pour non seulement en tirer la substantifique moelle mais aussi pour en extraire l'esprit de ce pays.

L'écrivain n'est pas originaire de la région Centre. Elle s'en réjouit même, affirmant ainsi :

« Je cultive un regard neuf, avec le désir d'apprivoiser les lieux. » Sa passion, nourrie tout d'abord par des études conjointes de lettres et d'histoire, renforcée par ses inlassables recherches dans les archives, aux sources même de l'histoire, la souvent conduite à décrire l'histoire locale liée intiment à la Loire.


 

Ses conférences tout comme ses multiples intervention à France Bleu Orléans ont permis de vulgariser pour le plus grand nombre, une histoire qui n'est plus réservée qu'à quelques spécialistes. Elle a appris lors de ses recherches à aimer la Loire au point d'écrire : « Orléans et la Loire, une histoire d'amour ! », un titre dont elle fait sien avouant sa passion pour la rivière.

Elle écrit ainsi en ouverture de ce livre parmi les plus belles déclarations d'amour que la Loire n'ait jamais reçues. Pour ces lignes admirables d'abord et pour ses travaux bien entendu, elle mérite le titre de Femme de Loire. Laissez-vous transporter par sa déclaration : 

 


 Une LOIRE d'Or et d'Argent


«  Dans une traversée d'Orléans, avec son cortège sans cesse renouvelé d'émotions, de souvenirs et de frémissante vie sauvage, la Loire est un merveilleux filon de bonheur : à chacun de l'exploiter, ce filon, à son gré et selon le bon vouloir de l'eau. À chacun d'écouter en silence le chant mystérieux de ce fleuve, qui, mieux que tout autre, allie la puissance et la grâce, l'exubérance et la sérénité, le secret et l'élan. À chacun de reconnaître avec déférence, cette richesse offerte sans compter tout au long des jour.

Et je sais de quoi je parle : Orléans est mon port d'attache, et j'y fais, incorrigiblement la Loire buissonnière. À vivre depuis tant d'année déjà, dans l'obéissance de la Loire, avec elle et auprès d'elle, à y musarder pour un oui, pour un non, j'en ai appris les mille enchantements et les métamorphoses, selon l'heure ou la saison. Tant et si bien qu'elle est devenue min fil d'Ariane, ma préférence, mon rendez-vous familier, ma perpétuelle tentation d'échappée belle, ma bonne aventure.

Je la suis, je la quitte, j'y reviens avec une manière de ferveur riveraine. La balade s'interrompt, se reprend, n'en finira jamais. À trop la regarder, mon image se confond avec elle. Je passe les ponts, m'y attarde pour cent bonnes raisons, voyageuses immobile appuyée au bastingage, rêvant de havres et de partances. Je longe les vieux quais polis par l'usage et le temps, où je prends l'Histoire en filature. Du haut de la levée, je m'inquiète un peu de la voir rouler à pleins bords ses eaux salies par la crue. Ou bien, dans la torpeur estivale, je lézarde sur le duit, guettant la respiration ténue de ce fleuve dans les engourdissements de l'étiage, ce murmure des mortes-eaux. Par tous les temps, sur tous les modes, mille fois contemplée et mille fois nouvelle, la Rivière le chante sa présence, son essence. (On notera que les amoureux de la Loire, depuis toujours, l'appellent plus volontiers « rivière » que « fleuve » : le féminin lui va si bien et c'est signe de tendresse).

C'est ainsi et on n'y peut rien : la Loire est si belle, et si belle Orléans qui y monte sa garde d'honneur. Et qui plus est, le spectacle ne fait jamais relâche, multipliant à plaisir les changements de décor, les changements de couleur, les changements d'éclairage, les déclinaisons saisonnières, jouant sur toutes les gammes et tous les tons de gris, de bleu, de vert, de jaune , d'or et d'argent. »


 

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