mercredi 2 août 2023

Femmes de Loire : Dominique DUNOIS

 

Dominique DUNOIS






De son véritable nom Marguerite Lemesle, elle est née en 1876, morte en 1959 après avoir consacré sa vie à l'écriture romanesque avec en toile de fond de ses histoires, le Cher et la région de Bléré, ville où son frère exerçait la profession de médecin. Elle s'est inspiré de personnes de la région pour camper ses personnages.

Célibataire, elle a vécu à Bléré plus de 40 ans en compagnie de sa mère après de solides études à Tours. Elle reçu le prix fémina en 1928 pour le roman Georgette Garou. La ville de Bléré l'a honoré en donnant son nom à la Bibliothèque ainsi qu'une venelle.

 

Bibliothèque Dominique Dunois


Venelle Dominique Dunois



 

Le mieux est de la découvrir à travers quelques extraits de ses textes.




« Ceux qui n'ont pas vu la Touraine à l'automne ou ceux qui n'ont pas su guetter la semaine, le jour, l'heure où cette saison atteint l’apogée de sa magnificence, ne peuvent imaginer la grandeur du silence de l'automne. Peut-être la nature, impressionnée par la beauté de son œuvre a-t-elle voulu lui rendre les honneurs de ce silence …

Les souffles marins de l'Ouest et les ardeurs du Midi se marient en se tempérant. La richesse de la Touraine, terre d'élection, c'est la rencontre des blés de la Beauce, de la betterave du Nord, du pommier à cidre de Normandie, de la vigne et des fruits des contrées méridionales... Si la fermière voulait filer la laine des moutons etle chanvre qui s’accommode des terres fraîches et grasses des varennes, elle n'aurait pas besoin de sortir une seule pièce de monnaie de sa bourse pour vêtir, nourrir et abreuver royalement toutes sa maisonnée …

On ne porte plus guère de bonnets en Touraine. Il y a longtemps que les coiffures à ailes blanches et à fond bouffant dorment sur le plus haut rayon des lourdes armoires en noyer. On en les sort plus que pour les montrer aux gens de la ville qui ont le goût des choses mortes. Comme une tête féminine est jolie, pourtant, là-dessous ! Les traits fanés s'y rajeunissent dans une ombre douce ; le cadre refait les ovales meurtris. Et les jeunes ! Il n'en est pas que la coiffe n'embellisse, à qui elle ne prête un air de pudeur charmante. Le moyen de n'avoir pas le visage de sainte entre des ailes blanches ? …


Il y a quelque soixante ans, lorsque la Tourangelle troqua son gaie fichu à ramages et son tablier pour la robe noire moulant la taille des « dames de la ville », le bonnet se mofia. Le petit bourg de Vouvray imagina de broder des fonds de mousseline légère d'un gros travail aussi riche, aussi fouillé que les rondes bosses des anciens orfèvres, et la province entière adopta cette mode nouvelle.

Quelques attardées de villages perdus au milieu des terres où le chemin de fer ne passe pas et que l'avions survole de très haut, portent encore le bonnet. Quelques vieilles encore achètent ces rustiques coiffes en étoffe lourde qui masquent des crânes chauves et de vœux cous ridés »


 



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