Annie Kubasiak-Barbier
Annie Kubasiak-Barbier se présente comme la Fée des mots.
Elle se raconte ici
Je suis née par hasard en France, dans la belle région du Perche. J’ai d’abord été élevée par mes grands-parents polonais, immigrés en Artois au cœur du bassin minier. J’ai commencé à parler le français à l’âge de cinq ans. Enfant, j’ai beaucoup voyagé de par le métier de mon père. Mes plus belles années d’enfance, je les ai passées à Madagascar. Mais j’ai aussi une affection particulière pour la Corrèze, pays de ma Mère, et nombre de régions de mon beau pays de France.
Je n’ai pas fait de grandes études mais finalement, ça ne m’a pas trop manqué. J’ai toujours aimé lire et sans doute cette boulimie de lecture m’en a appris bien davantage que les bancs de l’école.
Ma plus grande école d’ailleurs a été « l’école de la vie » C’est vrai pour beaucoup d’entre nous. Nos malheurs, nos bonheurs, nos expériences font de nous ce que nous sommes. Je n’ai pas échappé à la règle. J’ai eu une enfance morcelée, une adolescence compliquée.
Entre orties et coquelicots, il est un monde… Le mien…
La Loire en colère
C’était un soir
d’hiver
Dans de furieuses lames
Elle
rendait à la terre
Quelques objets infâmes
Tas de bribes de
vie
Mêlés de bois flotté
Qu’elle
charriait à l’envi
Depuis ces soirs d’été
Où des hommes sans
âme
Déversaient les débris
De leur monde
en réclame
Jusqu’au cœur de son lit …
Et c’est dans le
vert sombre
De ses flots amers
Que voguaient
les ombres
De la Loire en colère
Meurent des
poissons d’argent
Au fleuve voyageur
Pour
quelques mécréants
Indignes et ravageurs.
La Loire part à la
mer
Avec dans ses bagages
Les encombrants
d’hier
Porteurs de leurs ravages.
La Loire dans sa
colère
A noyé un bateau
C’était un soir
d’hiver
Au vert sombre de ses eaux
Annie K. Barbier (Texte protégé Sacem)
À propos de la Loire
La Seine… Elle coule dans mes souvenirs, elle coule en moi aussi. J’ai un peu de ses eaux dans mes veines. Je l’ai aimée, autant que je l’aimais lui. Il m’a tout appris d’elle, et de ses quais, de son tourisme et de ses niches cachées. Elle m’a vue heureuse, passionnée, désespérée. J’ai voulu m’y noyer un jour d’hiver. Je sais encore exactement à quel endroit. Je ne veux pas y retourner. Et puis, s’est produit l’impensable. Notre-Dame, fierté de notre pays a brûlé. Sa flèche embrasée s’est tordue de douleur, ravivant la mienne, en rajoutant à mon chagrin.
Maintenant je suis tout près de la Loire. Au début, je me suis souvent promenée sur ses bords. Ah ! la belle aventure loirétaine ! Beaugency et Meung, en particulier. En venant de Beauce je m’arrêtais souvent pour en contempler la beauté sauvage, les remous, les tourbillons. La belle .. Indomptable, insondable …
Maintenant, quand j’y pense, un frisson me parcourt l’échine.
Dans ma mémoire il est un éclat de lumière fugace faisant la cour aux eaux sombres, comme un clin d’oeil diabolique.
Un membre de notre famille nous a été volé un soir de printemps colérique par ce fleuve qui ne rend pas facilement ses proies
On a beau dire, on a beau faire, on a beau croire qu’on est les maîtres de nos vies C’est sans compter sur le destin, l’implacable destin, celui qui a toujours le dernier mot
La Loire est une mangeuse d’hommes Je le sais désormais.
Bibliographie
Elle est auteure de 3
recueils de poésies
« Quand le passé s’invite au présent
»,
« La voyageuse sur le banc »,
« Mémoires d’un
cœur funambule. »
Elle est parolière,
Membre de la SACEM
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