Le
vieux maître rentre par la fenêtre.
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le bonheur de conter ; l’envie de donner à comprendre la
Loire et son histoire devrait être chose facile surtout quand tout
cela s’adresse aux enfants. Ne croyez pas que ce soit si simple :
il faut convaincre, dépasser les conservatismes, briser le silence
pour enfin toucher ce merveilleux public aux yeux écarquillés.
C’est vers les enfants que je veux poursuivre mon action de
vulgarisation et de découverte des mystères de notre belle rivière.
Aidez-moi dans cette mission si vous le voulez bien.
La
Loire n’est pas un long fleuve tranquille ; quand j’ai quitté
sur la pointe des pieds ce formidable métier d’instituteur que nos
responsables ont voulu salir en lui accolant le curieux titre de
« professeur des écoles », j’ai proposé à ma
hiérarchie de venir dans les écoles parler de la Loire et de ses
légendes. Ma demande était naïve : je pensais qu’elle
allait être relayée et il n’en fut rien. J’ai rongé mon frein
et ma déception durant une année, puis j’ai décidé de prendre
mon destin en main et passer outre le feu vert d’une administration
aussi tatillonne que conservatrice.
Tout
a commencé durant le voyage du Tacon avec l’école de Sigloy. À
l’initiative de madame Le Maire de la commune, je suis allé
raconter mon périple, dire deux ou trois contes aux enfants des
sections maternelles. Ce fut un bonheur, prolongé par la joyeuse
troupe des bambins m’accompagnant jusqu’à mon canoë afin que je
poursuive mon avalaison. L’idée avait séduit une autre élue,
Madame Le Maire de Bou qui me demanda d’animer la dernière journée
de classe pour tous les élèves de l’école, sur le port de la
Binette. Une fois encore, les enfants m‘écoutaient, reprenaient en
chœur les chansons de l’ami Casimir. Les contes et chansons
étaient dits à la communale.
J’avais
bien, dans ma dernière année d’exercice, laissé tomber
plusieurs fois l’habit d’enseignant pour endosser celui du
conteur. C’était dans des classes qui me recevaient en tant
qu’intervenant et je l’avais fait sans prévenir qui que ce soit.
Je pense bien que c’est ainsi la seule manière qui vaille dans ce
monde bureaucratique et tatillon. Le grand ministère exigeant une
multitude d’agréments pour franchir le seuil du rêve et de
l’imaginaire.
Le
conteur se passe très bien de tout ça et surtout de l’autorisation
d’une hiérarchie qui n’a jamais été son amie. C’est ainsi,
que sans eux et par le truchement de la toile, je vais poursuivre mon
lent travail de pénétration souterraine de ce monde mystérieux. Je
suis invité par une classe de collège du côté de la Charité et
une école primaire à Ancenis dans le cadre, semble-t-il, d’un
même concours auquel ne doit certainement participer aucune classe
du Loiret.
Je
vais aller à eux, conter la Loire et ses légendes pour mon plus
grand plaisir. J’ai déjà proposé une balade contée pour les
beaux jours et un petit spectacle, si la chose peut s’envisager, et
j’espère de tout cœur développer cette activité en dehors des
clous officiels qui m'irritent et me désolent. Les enfants ignorent
tout de la rivière, de ses habitants, de son histoire, de sa
mythologie. Une vraie activité pédagogique peut s’établir en
collaboration avec les enseignants pour peu qu’ils osent m’inviter.
J’ai
également répondu favorablement à une invitation des œuvres
universitaires pour animer une soirée en contes et chansons sur la
Loire dans le cadre d’une classe découverte Loire. Il ne faut pas
désespérer des structures mais surtout ne pas attendre d’elles
qu’elles relaient l’information. C’est pourquoi j’use encore
de ce procédé pour faire savoir et pratiquer ce que certains
qualifieront de publicité. Je m’en moque ; l’essentiel
étant de toucher des écoles et des maîtres, de donner l’envie de
découvrir cet univers merveilleux.
Les
légendes, les animaux de la rivière, les personnages historiques,
les vieilles croyances, les contes traditionnels, les récits
mirifiques sont autant de supports qui devraient attirer les
professeurs et séduire leurs élèves. Les beaux jours arrivant, une
balade contée le long des berges peut se mettre en place pour encore
mieux appréhender la magie de la Loire. Tout est ouvert à celui qui
répond d’un simple clic.
Tour
est possible ; il suffit d’exprimer une envie et d’avoir un
peu de curiosité. Je ne doute pas un seul instant que mes jeunes
collègues soient capables de franchir le pas et d’oser
l’expérience. Je suis à votre disposition pour des projets
ponctuels, des actions plus suivies, des animations ou des sorties.
Nous trouverons bien un terrain d’entente si le désir est réel.
Je ne suis qu’un humble passeur de mots ; accordez-moi votre
confiance.
Je
veux consacrer le printemps qui arrive à cette nouvelle activité.
L’école buissonnière se fera ligérienne si le cœur vous en dit.
Pour les parents qui liraient ce billet, vous avez, bien sûr, la
possibilité d’en parler aux enseignants de vos enfants. Le bouche
à oreille, il n’y a que ça de vrai dans le monde du conte. Pour
les enseignants, rien n’est plus simple : écrivez-moi. Nous
trouverons bien un terrain d’entente en bord de rivière !
Conteusement
leur.
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