samedi 7 mars 2020

Hommage à un Gars qu'a mal tourné

Monsieur Gaston Couté




Ce petit gars maigriot, aux regards de flamme, aux lèvres pincées,
était un grand poète.
Il allait chantant les gueux des villes et des champs, 
dans son jargon savoureux, avec son inimitable accent du terroir.


Il flagellait les tartuferies, magnifiait les misères,
pleurait sur les réprouvés et sonnait le tocsin des révoltes.
Un grand poète, vous dit-on
Adieu de Victor Méric

Les cailloux



Lorsque nous passions sur le bord du fleuve
Au temps où l’Amour murmurait pour nous
Sa chanson si frêle encore et si neuve,
Et si douce alors en les soirs si doux
Sans songer à rien, trouvant ça très drôle,
De la berge en fleurs où mourait le flot,
Comme des gamins au sortir d’école,
Nous jetions tous deux des cailloux dans l’eau.


Mais j’ai vite appris le couplet qui pleure
Dans la chanson douce en les soirs si doux
Et connu le trouble angoissant de l’heure
Quand tu ne vins plus à mes rendez-vous ;
En vain vers ton cœur monta ma prière
Que lui murmurait mon cœur en sanglots
Car ton cœur était dur comme une pierre
Comme les cailloux qu’on jetait à l’eau.




Je suis revenu sur le bord du fleuve,
Et la berge en fleurs qui nous vit tous deux
Me voit seul, meurtri, plié sous l’épreuve,
Gravir son chemin de croix douloureux.
Et, me souvenant des clairs soirs de joie
Où nos cailloux blancs roulaient dans le flot,
Je songe que c’est ton cœur que je noie
A chaque caillou que je jette à l’eau.


Gaston Couté
Chantée par Gérard Pierron


https://www.youtube.com/watch?v=ykPO0qGDFas


Lire ce formidable document du Chat d’Orléans


Le Petit crème chante Couté










La langue de Couté



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