La
Loutre, un retour en toute discrétion.
Classée
espèce protégée depuis 1981, la loutre avait disparu du paysage
ligérien depuis fort longtemps. C’est du moins ce qu’il semblait
aux observateurs attentifs tandis que les béotiens étaient
incapables de deviner sa présence tant l’animal aime vivre caché.
La
voir ? C’est pratiquement impossible à moins de la piéger de nuit
avec un appareil photographique à infra rouge muni d’un capteur de
mouvement. Pour le reste, il faut se contenter de partir à la
recherche de ses traces. On identifie ses empreintes en repérant les
quatre doigts groupés et le pouce écarté. Ses excréments
confirment souvent sa présence.
Le
retour de la loutre est un signe encourageant sur la diversité
biologique. Les écrevisses et les poissons sont sa nourriture. Elle
a donc de quoi manger à sa faim dans la Loire, ce qui explique
qu’elle réoccupe progressivement tout le bassin. Nous en sommes
ravis même s’il faut se contenter d’un jeu de piste, la
demoiselle n’aime pas se montrer.
La
loutre n’a sans doute jamais totalement disparu de la rivière.
Quelques couples ont survécu à une chasse intensive. L’homme est
déraisonnable dans sa prédation, il est mené par l'appât du gain
en dépit des interdits et des dégâts irréversibles que souvent il
provoque. Cette fois, l’animal a su courber l’échine et attendre
son heure pour revenir en petit nombre. Il n’y a pas eu,
contrairement au castor, d’implantation de loutres, c’est la
nature elle-même qui a su reprendre du poil de la bête.
Si la
loutre a manqué de disparaître, c'est pour deux raisons qui ne
surprendront personne. D’une part la pollution des milieux
aquatiques et d’autre part la chasse intensive dont elle fut
victime à cause de sa fourrure. Prendre une loutre jusqu’en 1972
permettait un gain comparable à un mois de salaire pour un ouvrier.
La tentation était trop forte, vous l’aurez compris. Une
interdiction sévère en 1972 a sans doute enrayé le phénomène.
D’une
taille de 80 à 140 centimètres,
dont jusqu’à 45 cm pour la queue, la loutre pèse de 5 à 12
kilogrammes. C’est un mammifère carnivore nocturne de la famille
des mustélidés comme la fouine. Seule la loutre d'Europe vit en
France. Elle se caractérise par un corps allongé muni de pattes
courtes épaisses et de doigts palmés. Sa longue queue épaisse et
pointue l’identifie parfaitement. Son museau est court, ses
oreilles petites tandis que son pelage est d’un délicat brun foncé
et sa gorge marquée d’une tâche claire.
Les bébés doivent attendre leur sixième semaine pour commencer à nager. Ils sont allaités durant 8 semaines avant que de s’émanciper vers 6 mois. Ils atteignent leur taille adulte à un an, ils ont depuis longtemps quitté le terrier. La loutre est un animal aquatique qui mange des poissons de toutes sortes : truites, anguilles, chevaines, perches, vairons… pour un ratio de 60 % à 90 % de son régime alimentaire. Elle complète par des écrevisses, des mollusques (escargots, anondontes), des insectes, des grenouilles, et parfois des rongeurs et des oiseaux d'eau. En fin d'été, gourmande, elle mange des myrtilles. Une loutre mange de 500 à 1 800 grammes d’aliments par jour.
Fiche
pédagogique =>
http://www.europeocentre-valdeloire.eu/wp-content/uploads/2016/10/16.09.21-synthese_2015_Castor_Loutre_bassin_Loire_PHurel.pdf
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