Souffler
n'est pas jouer …
Quand
on n'a que le vent
Pour
aller de l'avant
L'espace
d'un instant
Ou
encore plus longtemps
Quand
on n'a que la voile
Pour
suivre notre étoile
Un
rêve qu'on dévoile
Au
milieu de la toile
Et
si la chanson ne nous disait pas tout ? Le vent souffle et il n'est
pas toujours très bon. Ces jours-ci bien des vents mauvais nous
viennent de par le monde ; ils attisent les braises de nos
discordes, ils soufflent plus souvent le chaud que le froid et
laissent les corps meurtris, disloqués, effondrés sur les plages ou
contre les rochers, sur le sable du désert ou bien au fond de la
mer.
C'est
le vent de la défaite, défaite de la raison, de l'humanité, de la
générosité et même de toutes les civilisations. Les barbaries ont
repris le dessus : celle des fous de Dieu comme celle des
nationalismes au pied de l'arbre, creusant pour découvrir une souche
qui n'est sans doute pas la leur, tel ce Hongrois pathétique qui
donne dans la surenchère haineuse pour s'assurer une réélection
espérée.
C'est
le vent de la tempête que des rafales vont déclencher, une fois
encore, sans mesurer quelles en seront les conséquences. On s'agite,
on fait du vent pour attester d'une capacité à prendre des
décisions ; qu'importe si elle est à courte vue, sans effet
réel et sans aucune efficacité. L'image, désormais il n'y a plus
que ça qui compte pour gouverner en tentant désespérément de
suivre le mouvement des girouettes.
Le
vent de la fronde n'est pas encore pour demain. Tels de pauvres fétus
de paille, les citoyens se laissent mener par le bout du nez et du
cœur, ne raisonnent plus, ne cherchent pas à se faire une opinion,
confondant l'impression immédiate qu'ils expriment à longueur de
sondage, et la réflexion étayée qui devrait constituer une pensée
mûrement établie. Ils sont ballottés au gré des images, des
manipulations, des drames et des mouvements de sympathie dans un
tourbillon délirant qui ne fait que tourner en rond.
Le
vent de l'exaspération pousse les plus fragiles vers des idées
dévastatrices, simplistes et illusoires. Comment le leur reprocher ?
ils sont désorientés, perdus et oubliés sur le chemin de la
croissance. Seuls quelques-uns ont le vent dans les voiles et les
bourses pleines ; ceux-là ne manquent pas d'air : moins
d'un pour cent de la population détient plus de cinquante pour cent
des richesses de cette planète : tout va bien pour eux quand
les autres sont dans la plus effroyable patouille.
Le
vent du boulet, qui peut maintenant se garantir contre lui ? La
menace est partout, chez vous, dans la rue, au travail. Le souffle de
l'explosion, le rugissement de la haine, les rafales de la
mitraillette : tout est désormais possible et nulle manche à
air ne vous préviendra d'où vient la menace. Vous êtes cernés,
nous sommes tous dans l'œil du cyclone !
Le
vent est partout contraire comme s'il voulait opposer les uns contre
les autres, provoquer cet immense cataclysme des civilisations. Plus
rien n'a de sens, ni Dieu, ni l'économie, ni la politique réduite
au choc des ambitions personnelles ni la philosophie réservée aux
petits coqs vaniteux en chemise blanche. Tous de s'agiter, de faire
autour d'eux de pauvres courants d'air, pas même des courants
d'opinion : ce serait bien trop difficile pour eux qui n'ont
plus que des envies à la place d'un projet entraînant le monde
derrière leur sillage.
C'est
un vent à décorner les bœufs, à souffler les ânes, à abattre
les citadelles, qui souffle actuellement. C'est un souffle divin, qui
vient des enfers, le prochain déluge sera provoqué par Eole à n'en
point douter. Il rallume les braises, il embrase les cœurs, il
consume nos espérances et nos rêves. Le diable est sans doute de la
partie ; ces flatulences sentent la charogne et la décomposition
de notre civilisation. Ses vents balaient tout sur leur passage !
Ne
croyez pas que ce n'est qu'un vent du désert, une tempête de sable
qui retombera bien vite. Le mal est plus profond, le dérèglement
climatique fait en sorte que plus rien n'est désormais circonscrit
en une région du monde. Vous n'êtes plus à l'abri, vous serez
également les victimes. Si le vent a changé, c'est simplement de
nature : il est mortifère, il est chevalier de l'apocalypse.
Le
vent désormais nous cingle, nous frappe, nous gifle, nous flagelle,
nous fouette, nous bat, nous abat. Les chênes et les roseaux
subiront le même sort : le déracinement d'abord, la dispersion
ensuite, l'anéantissement de tout pour finir. Il n'est que temps de
réagir, le navire qui sera jeté sur la côte, ce n'est pas celui de
quelques malheureux emportés par la tourmente, c'est le nôtre ! Les
voiles déchirées, la coque percée, les rêves effacés, l'espoir
anéanti, les survivants du désastre ne seront alors que
quelques-uns.
Et
si nous soufflions enfin le vent de l'espérance sans faire appel à
Dieu et à ses sbires, au diable et à ses représentants. Si
seulement les humains de bonne volonté acceptaient enfin de se
donner la main ? Seuls les rêveurs et les poètes peuvent changer le
monde, ne l'oubliez jamais. Nez et cheveux au vent, suivez-les et
tournez le dos à tous les boutefeux de ce monde.
Venteusement
vôtre.
Quand
on a que le vent !
Quand on a que
le vent
Pour aller de l'avant
L'espace d'un instant
Ou encore plus longtemps
Si tu n’as que la voile
Pour suivre une étoile
Un rêve qu'on dévoile
Au milieu de la toile
Pour aller de l'avant
L'espace d'un instant
Ou encore plus longtemps
Si tu n’as que la voile
Pour suivre une étoile
Un rêve qu'on dévoile
Au milieu de la toile
Ami prends un
refrain
Et deviens son marin
Frappe le tambourin
Jusqu'au bout du chemin
Ami prends des couplets
Et ton ukulélé
Fais toi marinier
Pour nous faire chanter
Et deviens son marin
Frappe le tambourin
Jusqu'au bout du chemin
Ami prends des couplets
Et ton ukulélé
Fais toi marinier
Pour nous faire chanter
Si tu n’as
qu'une chanson
Pour brandir son blason
L'espace d'un frisson
Du petit moussaillon
Si tu n’as que l'espoir
Pour voguer sur la Loire
Rédiger des histoires
Sur une belle écritoire
Pour brandir son blason
L'espace d'un frisson
Du petit moussaillon
Si tu n’as que l'espoir
Pour voguer sur la Loire
Rédiger des histoires
Sur une belle écritoire
Refrain
Quand on a que
des fables
Pour taquiner le diable
Et se faire aimable
Quand elle est navigable
Si tu n’as que ses mots
Pour unique bateau
Pour combattre les maux
De tous les matelots
Pour taquiner le diable
Et se faire aimable
Quand elle est navigable
Si tu n’as que ses mots
Pour unique bateau
Pour combattre les maux
De tous les matelots
Refrain
Si tu n’as que
la voile
Pour suivre une étoile
Un rêve qu'on dévoile
Au milieu de la toile
Si tu n’as que le vent
Pour aller de l'avant
L'espace d'un instant
Ou encore plus longtemps
Pour suivre une étoile
Un rêve qu'on dévoile
Au milieu de la toile
Si tu n’as que le vent
Pour aller de l'avant
L'espace d'un instant
Ou encore plus longtemps
Refrain
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