L’Écho-Côtier
Le
journal Pirate du Festival de Loire.
Les
Noix d’Écho-Côt
La
Noix de Cajou
La
première brève de conte Loire toucha un adepte du quart. Vedette du
Festival, le garçon ne pouvait arpenter les quais sans être convié
à bord d’un bateau. C’est ainsi qu’une troupe en joie l’invita
à rejoindre de rudes lascars au cul du rafiot. Véritable
traquenard, l’endroit recelait des trésors totalement fongibles et
le plus souvent liquides. L’imprudent tendit son quart et dégusta
une potion qui avait tout de diabolique. Poussé par l’euphorie de
l’instant, il donna dans la démesure en doublant la mise. Le quart
se faisait moitié et la tête lui tournait en une fraction de
seconde.
Revenu
sur le pierré, la nature l’appela vers les tinettes. La queue en
ce lieu situé en dehors du périmètre de sécurité le contraignit
à faire les cent pas, à piétiner sur place pour éviter de
lâcher-prise avant l’heure. Quand son tour arriva, le soulagement
immense lui redonna des ailes et c’est d’un pas altier qu’il
s’en retourna vers la foule. La rue était en pente, le pavé
irrégulier, le quart se décrocha, chut, roula quelque temps avant
de sombrer dans la bouche d’égout qui justement recevait les
résidus du réticule qu’il venait de quitter. La potion se faisait
fétide. Adieu le quart et même le tiers, il n’avait pas fait les
choses à moitié !
Le
brou de Noix
Un
de ses compères, non pas le souffleur mais leur cher acolyte, avait
opté pour la corne à boire. Un relent de celtitude, esthétique
certes mais exigeant de terminer toujours un flacon qui ne pouvait
que se tenir à la main tant qu’il y avait liquide. Hérité des
Vénètes ce récipient au charme indéniable fut cependant à
l’origine du drame…
Un
quidam mal embouché, tenait propos déplacé à une dame. Notre
vaillant buveur de bière, offusqué, se mêla de l’algarade. Dans
sa volonté de doucher le nerveux, il voulut d’un geste ample
arroser le malotru. Son récipient effleura la face de son
adversaire, écornant en toute logique, une arcade aussi sourcilière
que sourcilleuse. Le sang coula comme il le fait toujours en cet
endroit : abondamment !
Notre
cornu buveur ne se soucia guère de ce qui à ses yeux, n’était
qu’un incident de taverne comme il en arrive souvent dans sa
Bretagne. Hélas en Orléans, le chien après avoir aboyé, s’être
fait poser trois points au poste de secours (c’est vous dire
l'extrême gravité de sa blessure) prévint la police qui
jusqu’alors n’avait pas eu d’os à ronger.
Une
escouade arriva, s’empara du délinquant factice qui n’avait
nullement songé à s’éloigner du lieu de ce qui était déjà
devenu une rixe. Il fut prestement conduit au poste pour une garde à
vue de 48 heures. Traité comme le dernier des derniers dans des
conditions déplorables, accusé d’ivresse sur la voie publique, de
port d’armes, la corne devenant immédiatement une arme par
destination, auteur d’une agression ayant entraîné trois jours
d’arrêt de travail, le délinquant purgea sa honte dans un cul de
basse-fosse.
Il
faut l’écouter narrer ce qu’il a vécu durant ces longues heures
d'infamie pour comprendre le souci de réduire à l’état animal
celui qui tombe sous les pattes de quelques geôliers irascibles.
C’est le lundi soir que j’hébergeai celui qui hébété, sortait
de ce trou noir. Ces compagnons l’attendaient eux aussi, déplorant
cette tache à un Festival qu’ils avaient animé pour le plus grand
plaisir des visiteurs.
La
presse locale fit écho de la chose. La page ad-hoc se faisant pour
l’occasion rubrique des chiens écornés. Je n’ai pu m’écraser
et je tiens à rétablir la vérité si peu vérifiée par le pigiste
de service. L’objet du crime n’était qu’une corne à boire et
non de brume. Le brouillard se lève, vous savez désormais tout sur
ce qui sera jugé en janvier.
Pont
de noix
Les
bateaux à passagers ont été bien malgré eux victimes d’une
attaque combinée des opposants au Pont de Mardié.
Alors
que les équipages étaient concentrés sur la navigation, les
explications à donner aux passagers, les militants ont discrètement
déployé des banderoles le long des bordées extérieures visibles
des quais.
Il
faut bien reconnaître que les mariniers, en toute bonne foi
n’avaient rien vu. Il fallu l’intervention des responsables d’EVT
pour que la stratégie soit démasquée, tout cela se déroulant fort
heureusement dans le plus grand calme. Les slogans furent repliés et
l’incident fut clos. La fête pouvait continuer.
Casse
noisette
L’animateur
patenté de la fête, l’homme qui tient le micro toute la journée
mérite vraiment la noisette d’honneur. Son débit lancinant, son
ton sans modulation ni conviction, sa méconnaissance du thème, son
lexique tout autant que sa syntaxe et son manque d’entrain font de
ses commentaires un long chemin de croix.
Il
conviendrait de s’interroger sur cette stratégie de super-marché
qui consiste à occuper l’espace sonore le plus possible avec
parfois des contenus lénifiants. La fête devrait se suffire à elle
même sans que soit imposé au public un animateur soporifique sous
tranxene.
En
écrivant ceci hier matin, j’ignorais que le sus dit joyeux drille
du microphone allait omettre d’annoncer un concert. Vous n’avez
pas longtemps à chercher pour savoir lequel est tombé dans les
oubliettes de la communication officielle : celui des Aquadiaux dont
j’ai l’honneur de faire partie. Ceci constitue une insulte qui ne
se peut pardonner aisément. Il ne pourra se rattraper du reste car
nous avons le privilège de n’être programmer qu’une fois.
Sommes nous donc si mauvais qu’il convient de nous effacer à ce
point ?
La
Noix du labeur
Le
marché sur l’eau, une formidable idée que je ne peux qu’applaudir
des deux mains (mais oui !) Le maraichage du Val est intiment lié à
l’histoire de la Loire, il est tout naturel que les marchands de
fruits : pommes – poires – pêches de vigne – prunes et ceux
qui proposent des légumes du pays soient mis ainsi à l’honneur.
Historiquement
leurs terres furent enrichies par les crues successives, apportant ce
limon qui en fit leur gloire. C’était alors une époque à l’eau
qui monte n’était pas ressentie comme une catastrophe. Puis avec
les levées, il y a des techniques d’amendement des sols avec des
vases et du sable fin : la mignonnette !
Enfin
les maraîchers venaient en Orléans en barque pour ceux qui étaient
en bord de Loire tandis que les femmes d’Olivet venaient quant à
elle avec leur chargement sur la tête dans de large panier rond en
osier : les coulouères. Sur leur chemin, deux barres métalliques
étaient fichées sur certains murs avant qu’elles puissent reposer
leur dos quelques instants en y laissant leur lourd fardeau.
Une
Noix de pleurs
Le
bateau lavoir trône au début du Festival et je ne peux manquer
d’avoir à chaque passage en bateau, une pensée émue pour Yves
Fougerat qui a si bien écrit sur ce sujet. Son travail de
documentation fut remarquable. Il déboucha également sur la mise à
l’eau d’une réplique du petit bateau lavoir de Saint Denis de
l’Hôtel grâce à ses amis d’Ancre et Loire.
Ses
obsèques auront lieu samedi 21 septembre à 10 heures à Saint Denis
de L’hôtel et il y aura durant quelques heures, un peu moins de
mariniers d’Orléans sur le Festival. Nous adressons tous nos
pensées affectueuses à sa famille, ses proches et ses amis
mariniers et amoureux de la Loire.
Noix
de Cola
Il
existe également des ligériens d’au-delà du barrage de
Villerest. Ils sont parfois les oubliés du Festival et je profite de
l’occasion de la sortie du livre :
« Portraits
de Loire – Récit d’un bord de fleuve »
de
Véronique Popinet
pour
rendre un hommage tout particulier à l’association : « Loire,
fleuve fertile ! » qui fait un travail remarquable de défense
et de promotion de la rivière.
Quant
à ce livre, il propose des portraits d’hommes et de femmes qui
vivent en bord de Loire, qui y travaille, s’amuse ou la mettent en
valeur. Il y a également des paysages qui ne peuvent vous laisser
indifférents.
En
plus des légendes, trois textes viennent apporter un éclairage
particulier à ce magnifique ouvrage :
- Loire vivante de Sophie Bonin
- Paysages des gorges de Loire : une question de retenue de Claude Janin
- Les redécouvertes des fleuves de André Micoud
- Remonter le fleuve de Armandes Jammes
Vous
pouvez trouver ce très beau livre aux éditions Libel de Lyon
=>
www.editions-libel.fr
Noix
d’horreur
Pour
se déplacer sur le Festival, certains ont adopté le vélo et
d’autres la trottinette quand certains ajoutent la propulsion
électrique à cette folie. Il apparaît clairement qu’ils se
pensent tout permis tant cette idée ne me serait jamais venue à
l’esprit avec autant de monde dans la rue et sur le front de Loire.
Il
est indispensable que le fameux trottoir partagé, cesse de l’être
durant le Festival ou alors, il y aura des incidents, des accidents,
des esclandres, des querelles et peut-être même des rixtes. La
sagesse s’impose parfois même quand on veut flatter les uns,
potentiels électeurs mais en la matière, entrave à la libre
circulation des piétons visiteurs.
Bruit
de Noix
Pour
inaugurer en fanfare le festival de Loire, les organisateurs ont mis
les petits plats dans les grands, les décibels furent de la partie
tandis que la cerise sur le bateau fut ce nouveau concept qui risque
de faire fureur chez tous ceux qui ne sont pas noctambules : le feu
d’artifice diurne.
Nous
pouvons que nous réjouir de cette formidable faculté d'innovation
de nos joyeux lurons de l’animation. Au bruit de ce que beaucoup
prirent pour des coups de canons, le souvenir du chien d’Orléans
revint en mémoire des lettrés et des érudits tandis que le commun
des festivalier pensait que les Anglois avait décidé de faire à
nouveau le siège de la ville.
Noix
d’honneur
Jeudi
19 septembre à 14 heures sur le Bateau Lavoir, quai du Châtelet,
vous aurez l’immense privilège de pouvoir assister à la
projection du documentaire de François Guillement :
« À
Contre-Courant »
C’est
le récit de la folle aventure d’Anthony Gorius qui a décidé de
remonter la Loure à la voile et à la bourde comme nos glorieux
mariniers d’antan. Une épopée humaine également faite de
rencontres, de difficultés, de coups de mou et de grands bonheurs.
Le
navigateur presque solitaire (il avait son chien avec lui) sera
présent au Bateau Lavoir pour poursuivre la projection par des
discussions.
Noix
de Cajou
Voici
les fêtes de Loire ! À cette occasion, La Ruche vous propose
des contes de Loire au 24 bis Rue de la Tour Neuve à Orléans, à
deux pas du Festival :
"Histoire
d'eaux"
Ces
légendes traditionnelles sont racontées par Suzel Emey et Joelle
Mazoyer, jeudi 19 septembre ....Et c'est gratuit !
Attention:
le spectacle commence à 19 heures .
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