mercredi 25 septembre 2019

L’Écho-Côtier au complet


L’Écho-Côtier



Le journal Pirate du Festival de Loire.

Les Noix d’Écho-Côt

La Noix de Cajou



La première brève de conte Loire toucha un adepte du quart. Vedette du Festival, le garçon ne pouvait arpenter les quais sans être convié à bord d’un bateau. C’est ainsi qu’une troupe en joie l’invita à rejoindre de rudes lascars au cul du rafiot. Véritable traquenard, l’endroit recelait des trésors totalement fongibles et le plus souvent liquides. L’imprudent tendit son quart et dégusta une potion qui avait tout de diabolique. Poussé par l’euphorie de l’instant, il donna dans la démesure en doublant la mise. Le quart se faisait moitié et la tête lui tournait en une fraction de seconde.

Revenu sur le pierré, la nature l’appela vers les tinettes. La queue en ce lieu situé en dehors du périmètre de sécurité le contraignit à faire les cent pas, à piétiner sur place pour éviter de lâcher-prise avant l’heure. Quand son tour arriva, le soulagement immense lui redonna des ailes et c’est d’un pas altier qu’il s’en retourna vers la foule. La rue était en pente, le pavé irrégulier, le quart se décrocha, chut, roula quelque temps avant de sombrer dans la bouche d’égout qui justement recevait les résidus du réticule qu’il venait de quitter. La potion se faisait fétide. Adieu le quart et même le tiers, il n’avait pas fait les choses à moitié !




Le brou de Noix

Un de ses compères, non pas le souffleur mais leur cher acolyte, avait opté pour la corne à boire. Un relent de celtitude, esthétique certes mais exigeant de terminer toujours un flacon qui ne pouvait que se tenir à la main tant qu’il y avait liquide. Hérité des Vénètes ce récipient au charme indéniable fut cependant à l’origine du drame…

Un quidam mal embouché, tenait propos déplacé à une dame. Notre vaillant buveur de bière, offusqué, se mêla de l’algarade. Dans sa volonté de doucher le nerveux, il voulut d’un geste ample arroser le malotru. Son récipient effleura la face de son adversaire, écornant en toute logique, une arcade aussi sourcilière que sourcilleuse. Le sang coula comme il le fait toujours en cet endroit : abondamment !

Notre cornu buveur ne se soucia guère de ce qui à ses yeux, n’était qu’un incident de taverne comme il en arrive souvent dans sa Bretagne. Hélas en Orléans, le chien après avoir aboyé, s’être fait poser trois points au poste de secours (c’est vous dire l'extrême gravité de sa blessure) prévint la police qui jusqu’alors n’avait pas eu d’os à ronger.

Une escouade arriva, s’empara du délinquant factice qui n’avait nullement songé à s’éloigner du lieu de ce qui était déjà devenu une rixe. Il fut prestement conduit au poste pour une garde à vue de 48 heures. Traité comme le dernier des derniers dans des conditions déplorables, accusé d’ivresse sur la voie publique, de port d’armes, la corne devenant immédiatement une arme par destination, auteur d’une agression ayant entraîné trois jours d’arrêt de travail, le délinquant purgea sa honte dans un cul de basse-fosse.

Il faut l’écouter narrer ce qu’il a vécu durant ces longues heures d'infamie pour comprendre le souci de réduire à l’état animal celui qui tombe sous les pattes de quelques geôliers irascibles. C’est le lundi soir que j’hébergeai celui qui hébété, sortait de ce trou noir. Ces compagnons l’attendaient eux aussi, déplorant cette tache à un Festival qu’ils avaient animé pour le plus grand plaisir des visiteurs.

La presse locale fit écho de la chose. La page ad-hoc se faisant pour l’occasion rubrique des chiens écornés. Je n’ai pu m’écraser et je tiens à rétablir la vérité si peu vérifiée par le pigiste de service. L’objet du crime n’était qu’une corne à boire et non de brume. Le brouillard se lève, vous savez désormais tout sur ce qui sera jugé en janvier.



Pont de noix

Les bateaux à passagers ont été bien malgré eux victimes d’une attaque combinée des opposants au Pont de Mardié.

Alors que les équipages étaient concentrés sur la navigation, les explications à donner aux passagers, les militants ont discrètement déployé des banderoles le long des bordées extérieures visibles des quais.

Il faut bien reconnaître que les mariniers, en toute bonne foi n’avaient rien vu. Il fallu l’intervention des responsables d’EVT pour que la stratégie soit démasquée, tout cela se déroulant fort heureusement dans le plus grand calme. Les slogans furent repliés et l’incident fut clos. La fête pouvait continuer.



Casse noisette

L’animateur patenté de la fête, l’homme qui tient le micro toute la journée mérite vraiment la noisette d’honneur. Son débit lancinant, son ton sans modulation ni conviction, sa méconnaissance du thème, son lexique tout autant que sa syntaxe et son manque d’entrain font de ses commentaires un long chemin de croix.

Il conviendrait de s’interroger sur cette stratégie de super-marché qui consiste à occuper l’espace sonore le plus possible avec parfois des contenus lénifiants. La fête devrait se suffire à elle même sans que soit imposé au public un animateur soporifique sous tranxene.

En écrivant ceci hier matin, j’ignorais que le sus dit joyeux drille du microphone allait omettre d’annoncer un concert. Vous n’avez pas longtemps à chercher pour savoir lequel est tombé dans les oubliettes de la communication officielle : celui des Aquadiaux dont j’ai l’honneur de faire partie. Ceci constitue une insulte qui ne se peut pardonner aisément. Il ne pourra se rattraper du reste car nous avons le privilège de n’être programmer qu’une fois. Sommes nous donc si mauvais qu’il convient de nous effacer à ce point ?



La Noix du labeur

Le marché sur l’eau, une formidable idée que je ne peux qu’applaudir des deux mains (mais oui !) Le maraichage du Val est intiment lié à l’histoire de la Loire, il est tout naturel que les marchands de fruits : pommes – poires – pêches de vigne – prunes et ceux qui proposent des légumes du pays soient mis ainsi à l’honneur.

Historiquement leurs terres furent enrichies par les crues successives, apportant ce limon qui en fit leur gloire. C’était alors une époque à l’eau qui monte n’était pas ressentie comme une catastrophe. Puis avec les levées, il y a des techniques d’amendement des sols avec des vases et du sable fin : la mignonnette !

Enfin les maraîchers venaient en Orléans en barque pour ceux qui étaient en bord de Loire tandis que les femmes d’Olivet venaient quant à elle avec leur chargement sur la tête dans de large panier rond en osier : les coulouères. Sur leur chemin, deux barres métalliques étaient fichées sur certains murs avant qu’elles puissent reposer leur dos quelques instants en y laissant leur lourd fardeau.



Une Noix de pleurs

Le bateau lavoir trône au début du Festival et je ne peux manquer d’avoir à chaque passage en bateau, une pensée émue pour Yves Fougerat qui a si bien écrit sur ce sujet. Son travail de documentation fut remarquable. Il déboucha également sur la mise à l’eau d’une réplique du petit bateau lavoir de Saint Denis de l’Hôtel grâce à ses amis d’Ancre et Loire.

Ses obsèques auront lieu samedi 21 septembre à 10 heures à Saint Denis de L’hôtel et il y aura durant quelques heures, un peu moins de mariniers d’Orléans sur le Festival. Nous adressons tous nos pensées affectueuses à sa famille, ses proches et ses amis mariniers et amoureux de la Loire.


Noix de Cola

Il existe également des ligériens d’au-delà du barrage de Villerest. Ils sont parfois les oubliés du Festival et je profite de l’occasion de la sortie du livre :

« Portraits de Loire – Récit d’un bord de fleuve »
de Véronique Popinet

pour rendre un hommage tout particulier à l’association : « Loire, fleuve fertile ! » qui fait un travail remarquable de défense et de promotion de la rivière.

Quant à ce livre, il propose des portraits d’hommes et de femmes qui vivent en bord de Loire, qui y travaille, s’amuse ou la mettent en valeur. Il y a également des paysages qui ne peuvent vous laisser indifférents.

En plus des légendes, trois textes viennent apporter un éclairage particulier à ce magnifique ouvrage :

    • Loire vivante de Sophie Bonin
    • Paysages des gorges de Loire : une question de retenue de Claude Janin
    • Les redécouvertes des fleuves de André Micoud
    • Remonter le fleuve de Armandes Jammes
Vous pouvez trouver ce très beau livre aux éditions Libel de Lyon
=> www.editions-libel.fr


Noix d’horreur

Pour se déplacer sur le Festival, certains ont adopté le vélo et d’autres la trottinette quand certains ajoutent la propulsion électrique à cette folie. Il apparaît clairement qu’ils se pensent tout permis tant cette idée ne me serait jamais venue à l’esprit avec autant de monde dans la rue et sur le front de Loire.

Il est indispensable que le fameux trottoir partagé, cesse de l’être durant le Festival ou alors, il y aura des incidents, des accidents, des esclandres, des querelles et peut-être même des rixtes. La sagesse s’impose parfois même quand on veut flatter les uns, potentiels électeurs mais en la matière, entrave à la libre circulation des piétons visiteurs.



Bruit de Noix

Pour inaugurer en fanfare le festival de Loire, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands, les décibels furent de la partie tandis que la cerise sur le bateau fut ce nouveau concept qui risque de faire fureur chez tous ceux qui ne sont pas noctambules : le feu d’artifice diurne.

Nous pouvons que nous réjouir de cette formidable faculté d'innovation de nos joyeux lurons de l’animation. Au bruit de ce que beaucoup prirent pour des coups de canons, le souvenir du chien d’Orléans revint en mémoire des lettrés et des érudits tandis que le commun des festivalier pensait que les Anglois avait décidé de faire à nouveau le siège de la ville. 

 


Noix d’honneur

Jeudi 19 septembre à 14 heures sur le Bateau Lavoir, quai du Châtelet, vous aurez l’immense privilège de pouvoir assister à la projection du documentaire de François Guillement :

« À Contre-Courant »

C’est le récit de la folle aventure d’Anthony Gorius qui a décidé de remonter la Loure à la voile et à la bourde comme nos glorieux mariniers d’antan. Une épopée humaine également faite de rencontres, de difficultés, de coups de mou et de grands bonheurs.

Le navigateur presque solitaire (il avait son chien avec lui) sera présent au Bateau Lavoir pour poursuivre la projection par des discussions.



Noix de Cajou

Voici les fêtes de Loire ! À cette occasion, La Ruche vous propose  des contes de Loire au 24 bis Rue de la Tour Neuve à Orléans, à deux pas du Festival :

"Histoire d'eaux"

Ces légendes traditionnelles sont racontées par Suzel Emey et Joelle Mazoyer, jeudi 19 septembre ....Et c'est gratuit !
Attention: le spectacle commence à 19 heures .


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