vendredi 13 septembre 2019

Le voiturier


La face cachée de la Marine de Loire



Sur le chemin qui va sur l’eau
Je suis un pauvre voiturier
Qui mène un train de bateau
Vers l’grand commerce négrier
Sur le chemin qui va sur l’eau
On ne m’a jamais expliqué
Ce que faisaient les bateaux
Avec lesquels j’ai commercé



J’arrivai dans le port de Nantes
Des marchandises par milliers
Sur ma belle Marie-Galante
Toute la Loire j’avais chargé
De verroteries de Roanne
Comme de faïences de Nevers
Et ces beaux rubans idoines
Qui vous mettent la tête à l’envers

-

Sur de mystérieux trois mâts
À la destination cachée
Je déchargeais tout mon barda
Moi qui devais rester à quai
J’attendais que d’autres arrivent
Bondés de ces fèves magiques
Qu’on produisait sur l’autre rive
Tout là-bas aux Amériques


Du cacao et du café
De lourdes balles de coton
L’armateur restait très discret
Sur le négoce des colons
Pour moi, des tonneaux de mélasse
Que je chargeais sur mes chalands
Du sucre qui allait en masse
Aux raffineries d’Orléans



Sur le chemin qui va sur l’eau
On en m’a jamais expliqué
Ce que trafiquaient ces salauds
Et pour lesquels j’ai navigué
Sur le chemin qui va sur l’eau
Je suis un pauvre voiturier
Qui conduit un train de bateau
Pour l’grand commerce négrier



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