lundi 23 septembre 2019

L'Écho-Côtier au complet



1 : L'eau, un vrai problème




Vous prendrez en compte par facilité la date du 1 septembre comme point de départ de l'opération.
Le bief d’Orléans est à sec. Il convient d’en remplir une partie pour le Festival de Loire, en tenant compte des données suivantes :

Dimension de la partie éligible au remplissage : 880 mètres
Largeur moyenne de cette partie : 8 mètres
Hauteur d’eau espérée : 1 mètre 50
Pour remplir ce segment du bief deux pompes ont été installées qui puisent l’eau dans la Loire. Vous devez inclure les données suivantes dans votre calcul :
Une pompe est capable de puiser 60 mètres cubes par heure.
L’état de la Loire provoque une obstruction progressive de la pompe évaluée à 1/ 20 de son débit à l’heure.
Qu’une seule pompe fonctionne pour l’instant
Hélas des impondérables viennent ajouter leur grain de sable à cette nécessaire opération.
Des fuites qui persistent à hauteur des ventaux de l’écluse qui provoquent une déperdition estimée à 15 mètres cubes par heure et de celles du mur digue estimées à 3,5 mètres cubes par heure
L’évaporation sur une base moyenne de 0,2 kilogramme d’eau par mètre carré
Dans combien de temps le canal aura-t-il atteint la hauteur d’eau souhaitée ?
Questions subsidiaires
Le Festival de Loire ouvrant ses portes le 18 septembre
Le canal sera-t-il plein à temps ?
Quand faudra-t-il mettre en action la seconde pompe ?
Pourra-t-on inaugurer le Festival en grande pompe ?
Pour les écoliers trouvant la bonne réponse, Orléans Métropole offrirait un boulier chinois (source non vérifiée)
NB : On me demande si les calculs doivent tenir compte des 2 mètres cubes environ d'immondices laissés négligemment au fond d'un canal qui aurait pu être nettoyé avant son remplissage. Je vous laisse libre de votre choix pourvu qu'il soit formulé dans votre réponse.






2 : La révélation




Y va, y va pas ? La valse hésitation de notre échevin semble être terminée. Si nous en croyons les signes affichés de manière manifeste sur les quais de Loire, il ne fait désormais plus aucun doute que notre magistrat se met en ordre de bataille pour la prochaine campagne municipale.

Ceux qui en doutaient encore n’ont qu’à se promener sous le Pont de Vierzon. Deux Pompes sont en fonction, une spectaculaire manière d’avouer à tous les concitoyens son engagement à En Marche. Il se murmure même que le candidat aurait l’intention de marcher sur les eaux une fois le Festival terminé et le canal revenu à son état initial.

Nous ne pouvons que nous féliciter de son choix de jouer la transparence en dépit, il faut bien le reconnaître d’eaux assez troubles du fait de la prolifération des algues.



3 : Le retour du bordeau



Qui ignore tout de la longue histoire de la marine de Loire ne peut savoir qu’autrefois, les mariniers partant longtemps loin de chez eux, des maisons spécialisées pour un petit service avaient poussé le long de la Loire.

Le Bordeau qui n’était pas classé X, affichait à l’époque des prix bas défiant toute concurrence. Il n’est qu’à penser à la Venelle à Quatre Sous si bien chantée par les Aquadiaux pour s’en persuader. Le service n’était pas de même nature que dans les maisons closes de la ville : Dames de Bon Secours, Sept Dormants et celles de la rue des Juifs.

Pour le Festival de Loire, il se murmure que des grues seraient attendues et feraient les cents pas quai du Châtelet pour permettre à quelques mariniers de s’envoyer en l’air. Le tout en public et en plein jour. L’armée du Salut s’offusque de la chose. Nous vous tiendrons au courant si, ce qui pour l’heure n’est qu’une rumeur, se confirme.


4 : Le Festival est un jeu d’enfant


Sur le quai, des fourmis laborieuses s’activent et partout des grands personnes reviennent à leurs jeux d’enfant. Ici c’est la belle équipe d’EVT qui joue au lego pour monter, tel un formidable puzzle, les futurs pontons. La technique est rodée, des cubes gris et d’autres moins nombreux, vanille, s’emboîtent par l’intermédiaire d’une grosse bobine qu’il faut ensuite verrouiller. Moi qui n’ai jamais réussi à faire quoi que ce soit avec un mécano, je les regarde perplexe.

Plus loin ce sont des acrobates qui s’amusent à numéroter les platanes du Châtelet. Quatre numéros, haut perchés qui enserrent l’arbre. Les chiens se perchent aussi bien que les chats. Ailleurs on compte les moutons pour s’endormir, ici, pour rester éveillé toute la nuit s’il le faut, il suffira d’arpenter les buvettes et les platanes.

Sur le pierré, les balayeuses font la ronde. Elles ne jouent pas à la Lune, mais passent la brosse à reluire sur les pavés pour qu’ils brillent de mille et un éclats le moment venu. D’autres ont fini de faire des châteaux de sable, il leur faudra retirer les petits grains si friables qui attirent inévitablement la gente canine.

Indifférent à tout ça, deux touristes américains, venus par le train, gonflent leur canoë pour descendre jusqu’à Nantes. Leurs pagaies, pliées en quatre sur le dos, ils s’interrogent sur le niveau d’eau. Descendre ne sera pour eux pas tout à fait un jeu d’enfant. Bonne avalaison les amis !



5 : Le bâtard d’eau





Un canal sans eau, ça ne peut le faire pour un festival de la marine fluviale. Vous avez suivi les péripéties de son remplissage, le problème des pompes et des robinets qui fuient qui me vaudra certainement d’être recalé au Certificat de Fin d’Études Ligériennes. Avant que le Duc d’Orléans me mette au coin avec un bonnet d’âne, il me vient l’envie, une fois encore de me gausser un peu.

Pour remplir un quart de bief, curieusement circonscrit à la seule limite orléanaise à l’exception notable de ce que Rémy Gabriel Antoine Beaurieux en personne dans Cailloute dénommait la Falaise qui va jusqu’à la fameuse Venelle à quatre sous, il faut rappeler à nos experts en histoire tronquée que le Cabinet Vert, ce haut lieu de l’histoire locale et de la gastronomie, fut autrefois un lieu interlope qu’on désignait sous le vocable peu avenant de « Petites Tinettes ».

Des dames, bien après la fermeture des maisons closes, y rendaient un petit service dont nous tairons la nature exacte. Mais que ce soit là que les services de la mairie et du patrimoine réunis mettent un Bâtard d’eau pour faire barrage, il y avait un pas que notre bon échevin a franchi allègrement dans sa marche triomphale vers sa réélection. Voilà qui démontre à tous son souci de pédagogie par l’approximation, souci dont je ne peux que me féliciter, me donnant ainsi matière à raillerie.



6 : Le cadeau royal



Certains persifleurs se sont interrogés sur le choix de l’Angleterre et des navigateurs de la Tamise comme invités d’Honneur du Festival de Loire. On s’en est même ému du côté du comité d’éthique des Fêtes Johanniques. Il est vrai que le passé ne plaide pas en faveur de ce rapprochement.

Nul n’a pardonné en Orléans la responsabilité anglaise en 1431 lorsqu’ils ont allumé le bûcher, qui plus est en bord de Seine, humiliation supplémentaire. On a peut être oublié par contre que le blocus anglais à partir de 1806 mit un sérieux coup d’arrêt à l’industrie de la canne à sucre dans la ville.

Alors pourquoi en cette période de Brexit inviter nos meilleurs ennemis ? L’Écho-Côtier est en mesure de vous en fournir la raison. Un véritable trésor serait offert par nos invités. En effet, il se murmure que les mariniers de la Tamise apporteraient avec leurs bateaux les cendres authentiques de la Pucelle grâce à une intervention personnelle de sa très gracieuse majesté Élisabeth II.

Devant ce geste sans précédent dans l’histoire de nos deux nations, nous ne pouvons que nous honorer de cette formidable initiative. D’ailleurs le jour de l’inauguration du Festival de Loire, il sera suggéré à toutes les orléanaises qui ont eu l’honneur dans le passé d’incarner Jeanne de se couvrir d’un chapeau pour remercier la reine dont la présence constituerait la cerise sur le gâteau. Des bruits circulent sur son éventuelle venue en compagnie de l’urne sacrée.


7 : La couleur de la Loire



Toutes les hypothèses circulent sur la couleur de notre Loire. Il est vrai que les observateurs attentifs la voient passer par toutes les couleurs ce qui avouons-le en fait son charme unique. La belle aime à se mirer dans le ciel qui lui offre un extraordinaire nuancier dont elle joue avec délice.

Cette possibilité ne peut tenir quand on la voit ainsi toute verte. Cette couleur est inconnue dans la gamme céleste, il faut naturellement se tourner vers un autre marchand de peinture. Mais qui diable a décidé de ce changement de teinte.

Les scientifiques aiment à mettre des mots savants pour justifier les phénomènes. Ici, nous avons droit à eutrophisation ou cyanobactéries, phosphate ou encore produits phytosanitaires. Les algues sont montrées du doigt. Rien de tout cela pourtant ne correspond à notre vérité.

Vous n’êtes pas sans savoir que les couleurs de la ville de Sully sur Loire sont le bleu et le jaune. Un Bonimenteur dont nous tairons le nom, a fait le pèlerinage jusqu’au mont Gerbier de Jonc pour introduire un de ses foulards dans une des sources. Les teintes du tissu étaient instables, elles se sont mêlées pour donner ce délicat vert qui enchantent les esthètes. Le phénomène s’arrêtera sans doute à la fin du Festival tandis que durant tout son déroulement la Loire sera, par ce mélange subtil, d’une délicate teinte naturelle.



8 : La flute berrichonne



La grande vedette de ce Festival sera sans nul doute sous la toise, la Belle de Grignon, une flute berrichone en bois qui a anticipé sa venue à Orléans dès la création de ses plans puisqu’elle dispose d'une écurie pour y mettre un âne.

Voilà qui résoudra mon problème de logement durant ces 5 jours intenses tandis que la flute saura me jouer un petit air de pipeau sans risquer le moindre mal des transports. Sur le canal en effet, la navigation sera exclusivement réservée aux petites unités qui peuvent se retourner sur 8 mètres de large.

La Belle de Grignon eut droit à deux contes, vous pourrez les consulter si l’envie vous prend, en lien ci-dessus. Prisonnière d’un canal qui n’est pas prêt d’ouvrir ses vantaux à la navigation, le belle ronge son frein à Vieilles Maisons, un lieu sublime que je vous invite à visiter. Elle y trouve bien plus sa place que sur le quai du Roy, par trop impersonnel.




9 : La fièvre monte


Pour beaucoup d’orléanais, l’avant Festival est un moment important, à ne pas manquer. Nombreux sont ceux qui viennent, fascinés tout autant qu’intrigués par ce qui se trame sur les quais, devenus par la grâce de l’instant une véritable fourmilière (à moins que ça ne se soit une ruche pour honorer Saint Aignan) où s’activent de nombreux corps de métiers.

La palme revient tout naturellement aux équipes d’EVT qui a eux seuls, fournissent le plus gros et le plus beau des spectacles. Le grutage des bateaux est à lui seul, un moment extraordinaire que certains habitués ne voudraient manquer pour rien au monde. J’en ai même vus qui se pressaient, prenant des photographies alors qu’ils partiront loin, durant le Festival, préférant éviter la foule.

Il est vrai que les opérations sont à vous couper le souffle. Le périmètre de sécurité s’impose même si chacun tente de s’approcher au plus près de la grande manœuvre. Qui a manqué ce moment particulièrement spectaculaire aura sa séance de rattrapage après la clôture de la fête. Je vous invite à ne pas manquer cela.

Les employés municipaux, les techniciens de la sonorisation, les électriciens, les logisticiens, les mariniers déjà présents complètent cette vaste chorégraphie laborieuse qui provoque certes des difficultés de circulation mais enthousiasme ceux qui viennent admirer la mise en place de ce formidable Barnum. Qu’importe ce qu’on pense à propos de ce Festival, il y a là, un élément de fierté pour la population grâce à ces hommes et ces femmes de l’ombre. Chapeau bas !





10 : Le canard laqué



Déjà lors de la précédente édition, le bateau chinois, cadeau de nos amis de la ville de Yangzhou avait été une des vedettes. Le mystère qui l’entourait, son parcours long et énigmatique, son arrivée au dernier moment, tout cela avait constitué le grand feuilleton de l’avant Festival 2017.

Puis, le méconnaissance de la Loire pour ce bateau avait contraint les organisateurs à le mettre à l’écart par mesure de sécurité. Après quelques tentatives infructueuses, il devenait évident que le canal, ce long dragon sinueux, était préférable à ses capacités de navigation.

Laissons de côté les aléas météorologiques qui lui firent, un temps toucher le fond de son refuge. L’eau est venue à son secours et désormais celui qu’on nomme avec affection « Le Canard laqué ! » ne se retrouve plus le bec dans l’eau.

Hélas, une nouvelle contrariété vient entraver son envie de naviguer. Le bartardeau, installé face au Cabinet Vert ne lui donnera pas la possibilité de virer, faute de place. Il eut été judicieux de pousser la retenue jusqu’à l'anse de Saint Loup qui hélas se trouve sur la commune de Saint Jean de Braye, là où des canards de Barbarie ont élu domiciles, revenant à l’état sauvage. Le rapprochement eut été mal vu par nos amis chinois, cette grande nation éminemment démocratique.

Pour éviter toute confusion, le canard laqué restera à quai faute de pouvoir virer de bord à moins qu’il ne revienne en marche arrière. Là encore, comment les généreux donateurs percevraient ce qui peut leur paraître être comme un recul dans cette solide amitié ? L’affaire semble bien compliquée à gérer et mérite la palme de l’imbroglio du Festival.



11 : Répétition Générale




Escale en fête fut un formidable répétition générale pour nous mettre tous dans l’ambiance du Festival de Loire. Il y a fort longtemps qu’une fête authentiquement marinière ne s’était déroulée sous un tel soleil et avec une foule particulièrement nombreuse et bon enfant.

Sous l’égide du Conseil Départemental du Loiret qui a cette occasion dévoilait le nom de ce triangle d’eau : Canal de Briare – Loire – Canal d’Orléans qui grâce aux votes des loirétains devient "le Loiret au fil de l'eau". Ce nom sera accompagné de la baseline "Loire&Canaux" pour ce beau projet touristique autour de nos canaux et de la Loire !

Il y avait une ambiance festive avec les incontournables Fis d’Galarne pour enchanter le public, animer la sardinade et faire un concert impromptu sur le canal. Ils ont démontré à qui en doutait encore, que les gens d’ici aiment à reprendre avec eux, des chansons qui sont rentrées désormais dans le patrimoine local.

Ils étaient accompagnés pour l’occasion d’un Bonimenteur qui sut distraire et amuser le nombreux public. Preuve que l’histoire de notre Loire et de ses canaux peut intéresser les chalands. Vous retrouverez les uns et l’autre dès mercredi sur les quais d’Orléans pour le groupe giennois ou sur les bateaux à passagers pour le conteur.

Tous les mariniers du Loiret, de Loire ou du Canal étaient présents dans une communion qui fait plaisir à voir. Ils offraient à tous la possibilité de naviguer en futreau, en barque, en aviron, en canoë dans un formidable embouteillage bienheureux.



12 : La Loire à Vélo



Dans son désir de devenir véritablement le point central de tout ce qui se fait de bien sur la Loire, le comité d’organisation du Festival de Loire a songé un temps se lancer un défi technique considérable.

Pour honorer le succès considérable de la Loire à vélo, il fut envisager de mettre en place une piste cyclable le long du duit. C’eut été un formidable message pour le développement durable. Notre bon échevin reçut cette idée avec enthousiasme voyant là une belle occasion de se remettre en selle après quelques méchants nids de poule mis sur la route par le canard enchaîné.

Des difficultés techniques se sont dressées sur la route des organisateurs :
  • Comment permettre aux cyclistes de descendre et de remonter au milieu des deux ponts ?
  • Faudrait-il imposer le gilet de sauvetage pour ce circuit d’un peu plus d’un kilomètre ?
  • Comment assurer la sécurité sur le ponton flottant ?
  • Pour le fameux comptage, devenait-on également compter la bicyclette ?
  • Faudra-t-il que le prestataire de service change de nom et devienne EVTT ?

Toutes ces questions et d’autres trouvèrent des réponses. Mais la chose ne peut se faire suite à l’intervention de l’ambassadeur de Grande Bretagne qui trouvait de fort mauvais goût la mise en lumière de la petite reine précisément l’année où les marins de la Tamise sont les invités d’honneur.
L’idée sera repoussée d’une édition et c’est un ponton à piétons qui permettra aux spectateurs de marcher sur l’eau tout en honorant le parti de notre bon Président de la République.


13 : Le père cent


Les platanes serviront de point de ralliement dans la multitude. Les équipes municipales ont eu l’heureuse idée de les numéroter et de prolonger ce repère jusqu’au nombre 100 en complétant par quelques poteaux métalliques. Chacun pourra ainsi retrouver un ami, une relation, une belle rencontre en lui donnant rendez-vous sur un des panneaux rouge et noir, placé en hauteur.

Nous vous recommandons d’éviter les points 4 – 9 – 16 – 25 – 36 – 49 – 64 – 81 – 100 qui sont réservés aux ralliements politiques derrière notre bon échevin ainsi qu’aux points de presse régulier.

Par commodité, la ville a décidé de réserver les nombres pairs pour servir de refuge au cas très probable que l’un de vous se soit perdu dans la multitude. Un application spécial Festival de Loire sera à votre disposition téléphone portable qui affichera un simple message d’alerte en vous proposant un platane disponible.

Les nombres impairs n’ont pas été retenus. L’équipe d’organisation redoute par dessus tout que la pluie vienne gâcher la fête et nous pouvons les comprendre.

La hauteur de la numérotation, nécessaire tant la foule et les sollicitations seront nombreuses a contraint l’organisation à proposer un service supplémentaire : « SOS cervicales » Un kinésithérapeutes, époux d’une conseillère municipale tiendra une permanence pour soulager les douleurs de ceux qui se sont égarés trop souvent. Nous ne pouvons que nous féliciter de cette heureuse initiative.




14 : C’est parti



Les ouvriers, techniciens, manutentionnaires, hommes de l’ombre ont laissé la place aux acteurs de ce grand rassemblement. Tout est en place pour que la fête soit belle. La météo a revêtu ses habits estivaux pour que les buvettes fonctionnent à plein régime. La bière coulera à flot faute d’eau, chacun s’adapte à sa façon aux conditions imposées par la sécheresse.

La frite une fois encore sera la reine de la partie gastronomique. La nécessité d’inviter une fois prochaine nos amis belges s’impose donc même s’il y faudra alors consentir un petit effort du de la qualité de ce qu’on glisse dans le cornet.

Cette année, Dieu a fait des émules puisque les innombrables spectateurs peuvent marcher sur l’eau. Une innovation qui démontre que rien n’est impossible en Orléans. Il se murmure même que l’échevin est tout disposé à décrocher la Lune à moins que ce ne soit l’Écho-Côtier pour présider le dixième festival. Tout dépendra de la qualité du feu d’artifice, les orléanais sont des grands enfants qui pour un beau bouquet final sont disposés à passer l’éponge sur bien des vicissitudes.

C’est tout l’enjeu de ce Beau et grand Festival qui redonne à notre cité son lustre d’antan, quand la ville était alors le plus grand port intérieur français. Le nombre de visiteurs sera une fois encore l’objet de toutes les convoitises municipales même si le seul décompte des organisateurs ne sera pas invalidé par la police qui aura bien d’autres chiens à surveiller. Nous savons que cette année, la barre a été fixée à 750 000 tandis que le millions sera l’objectif pour 2029, année du six centième anniversaire de la délivrance de la ville par notre bonne pucelle. Il faudra alors envisager une extension des quais.

Tout va bien pour l’heure dans le plus merveilleux des mondes féériques. L’eau ne coule pas beaucoup sous les ponts, ce qui aura le mérite peut-être de suspendre le temps qui passe toujours trop vite dans pareilles circonstances. Profitez du soleil, de la Loire, des mariniers, des stands et des spectacles. Le Festival vous tend ses deux bras de Loire !



15 : Un caillou dans le système



Le Festival est à l’image de notre société, plein de ces contradictions que nous tentons tous de concilier, d’assumer ou bien de mettre en sommeil. La Nature souffre de l’hégémonie humaine et le dérèglement climatique n’est plus une illusion. La Loire avec sa sécheresse sans doute exceptionnelle ne déroge pas à la règle.

Ainsi beaucoup s’émeuvent de voir des bateaux arrivés en camion pour un rassemblement fluvial. On évoque de ci de là le coup carbone de la chose tandis que la mairie jure ses grands dieux d’y veiller scrupuleusement et de tout mettre en œuvre pour que son évènement soit le plus durable possible.

Alors quand des mariniers plus aguerris que d’autres, plus audacieux peut-être ou disposant de plus de temps arrivent par la voie naturelle, c’est une autre émotion qui vient troubler la fête. Pour ceux qui arrivaient de l’aval, le passage du pont Royal fut un véritable problème compte tenu du manque d’eau. Un plus expérimenté que les autres a déplacé des cailloux sous le pont et à son approche pour à l’imitation des anciens établir des chevrettes, des petits monticules en forme de V pour permettre le passage.

Hélas, les cailloux dans l’eau, sous l’égide de l’Unesco sont inviolables, indéplaçables, patrimoniaux et les services qu’on prétend compétents à la préfecture se sont indignés de ce crime de lèse Liger. Ce qui est curieux pour un rassemblement qui s’appuie sur l’histoire c’est qu’on condamne ici un geste qui appartient à l’histoire de la navigation. C’est bien la preuve que ceux qui donne ici des ordres, ne sont en rien en relation avec l’héritage ancien.



16 : Demandez le programme



Le programme des festivités vaut autant par son éclectisme que par sa capacité à nous fixer le baromètre des artistes dans la cité. À ce petit jeu, il ne fait aucun doute qu’il y a quelques gagnants, des triomphateurs mêmes qui voguent sur un océan de félicité et d’autres qui ont tout lieu de se penser mal aimés ou bien totalement incompétents.

Espérons que tout ceci se mesure à l’aulne du talent même si, dans cette bonne cité, il vaut toujours s’imaginer que la docilité et l'innocuité sont préférées de très loin à l’esprit et à l’impertinence. C’est donc sans surprise que nous constatons le disparition de Arno Mithiviers qui un jour eu le malheur d’émettre en public des réserves sur la programmation.

L’artiste local s’il veut être adoubé doit mettre un mouchoir dans sa poche pour oublier quelques vérités. Dans ce cas, il passe de scènes en scènes au risque de lasser le public, toujours en quête de nouveauté. L’impertinent se voit mis au ban, il convient d’éviter tout esclandre à quelques encablures d’une élection qui s’annonce compliquée.

D’autres ont même l’honneur de ne pas figurer sur le programme. Récompense suprême pour la liberté de leur parole dans un environnement qui ne célèbre que les valets. À vous de ne pas être dupes et de savoir lire entre les lignes. La météo locale risque d’être changeante lors des prochaines saisons.


17 : Le Bec dans l’eau



Les amoureux de la pétrochimie et de la charité réunies vont verser une larme de crocodile, la course des canards au nom si franchouillard dans le respect absolu de la loi Toubon, va connaître sa dernière édition lors de ce Festival 2019.

C’est avec des trémolos dans la voix que notre échevin a dû annoncer cette nouvelle qui fendait le cœur à tous les vrais défenseurs d’une nature authentique sous le contrôle humain et débarrassé d’une faune et d’une flore superfétatoires. Cependant, il ne pouvait faire autrement que rendre un vibrant hommage à ce petit canard jaune, si apprécié dans les chaumières orléanaises.

Il faut admettre que la campagne de dénigrement menée par des méchants nettoyeurs de Loire a eu raison de la générosité des gentils organisateurs charitables. Le combat du bien et du mal tourne à l’avantage de ceux qui privilégient la nature à l’argent. Vaste débat me direz-vous !

Nous aurons cette fois encore le bonheur de voir une foule hystérique courir en masse après la carotte pour suivre les évolutions du charmant palmipède de synthèse. On peut s’étonner qu’un tel spectacle draine autant de monde et se dire que l’appât du gain est un moteur sans pareil. Est-ce dans la nature même des humains que de se conduire ainsi ? J’en ai peur.




18 : La pluie s'invite le dimanche



Jamais jusqu’alors le ciel ne s’était montré hostile au Festival. Il a fallu attendre la neuvième édition pour qu’il se rappelle à notre bon souvenir avec une arnapée à décourager les plus courageux. Les quais se sont soudainement vidés tandis qu’un stand subissait les assauts combinés de l’eau et du vent.

Les passagers se firent rares, les équipages étaient trempés comme des soupes, les chants durent s’interrompre sur les scènes. Un temps, les échoppes devinrent des refuges le temps que ce vilain grain passe. Depuis le temps que nous espérions un peu d’eau, Les dieux celtes Borvo et Damona se sont rappelés à nous pour remettre un peu d’eau dans la rivière.

Puis le grand final pu avoir lieu, l’essentiel étant que tous retrouvent ce plaisir qui a marqué cette neuvième édition. Vive la dixième !


à dans deux ans si les petits cochons ne nous mangent pas avant 








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