1
: L'eau, un vrai problème
Vous prendrez en compte par facilité la date du 1 septembre comme point de départ de l'opération.
Le bief d’Orléans est à sec. Il convient d’en remplir une partie pour le Festival de Loire, en tenant compte des données suivantes :
Dimension de la partie éligible au remplissage : 880 mètres
Largeur moyenne de cette partie : 8 mètres
Hauteur d’eau espérée : 1 mètre 50
Pour remplir ce segment du bief deux pompes ont été installées qui puisent l’eau dans la Loire. Vous devez inclure les données suivantes dans votre calcul :
Une pompe est capable de puiser 60 mètres cubes par heure.
L’état de la Loire provoque une obstruction progressive de la pompe évaluée à 1/ 20 de son débit à l’heure.
Qu’une seule pompe fonctionne pour l’instant
Hélas des impondérables viennent ajouter leur grain de sable à cette nécessaire opération.
Des fuites qui persistent à hauteur des ventaux de l’écluse qui provoquent une déperdition estimée à 15 mètres cubes par heure et de celles du mur digue estimées à 3,5 mètres cubes par heure
L’évaporation sur une base moyenne de 0,2 kilogramme d’eau par mètre carré
Dans combien de temps le canal aura-t-il atteint la hauteur d’eau souhaitée ?
Questions subsidiaires
Le Festival de Loire ouvrant ses portes le 18 septembre
Le canal sera-t-il plein à temps ?
Quand faudra-t-il mettre en action la seconde pompe ?
Pourra-t-on inaugurer le Festival en grande pompe ?
Pour les écoliers trouvant la bonne réponse, Orléans Métropole offrirait un boulier chinois (source non vérifiée)
NB : On me demande si les calculs doivent tenir compte des 2 mètres cubes environ d'immondices laissés négligemment au fond d'un canal qui aurait pu être nettoyé avant son remplissage. Je vous laisse libre de votre choix pourvu qu'il soit formulé dans votre réponse.
2
: La révélation
Y
va, y va pas ? La valse hésitation de notre échevin semble être
terminée. Si nous en croyons les signes affichés de manière
manifeste sur les quais de Loire, il ne fait désormais plus aucun
doute que notre magistrat se met en ordre de bataille pour la
prochaine campagne municipale.
Ceux
qui en doutaient encore n’ont qu’à se promener sous le Pont de
Vierzon. Deux Pompes sont en fonction, une spectaculaire manière
d’avouer à tous les concitoyens son engagement à En Marche. Il se
murmure même que le candidat aurait l’intention de marcher sur les
eaux une fois le Festival terminé et le canal revenu à son état
initial.
Nous
ne pouvons que nous féliciter de son choix de jouer la transparence
en dépit, il faut bien le reconnaître d’eaux assez troubles du
fait de la prolifération des algues.
3
: Le retour du bordeau
Qui
ignore tout de la longue histoire de la marine de Loire ne peut
savoir qu’autrefois, les mariniers partant longtemps loin de chez
eux, des maisons spécialisées pour un petit service avaient poussé
le long de la Loire.
Le
Bordeau qui n’était pas classé X, affichait à l’époque des
prix bas défiant toute concurrence. Il n’est qu’à penser à la
Venelle à Quatre Sous si bien chantée par les Aquadiaux pour s’en
persuader. Le service n’était pas de même nature que dans les
maisons closes de la ville : Dames de Bon Secours, Sept Dormants et
celles de la rue des Juifs.
Pour
le Festival de Loire, il se murmure que des grues seraient attendues
et feraient les cents pas quai du Châtelet pour permettre à
quelques mariniers de s’envoyer en l’air. Le tout en public et en
plein jour. L’armée du Salut s’offusque de la chose. Nous vous
tiendrons au courant si, ce qui pour l’heure n’est qu’une
rumeur, se confirme.
4
: Le Festival est un jeu d’enfant
Sur
le quai, des fourmis laborieuses s’activent et partout des grands
personnes reviennent à leurs jeux d’enfant. Ici c’est la belle
équipe d’EVT qui joue au lego pour monter, tel un formidable
puzzle, les futurs pontons. La technique est rodée, des cubes gris
et d’autres moins nombreux, vanille, s’emboîtent par
l’intermédiaire d’une grosse bobine qu’il faut ensuite
verrouiller. Moi qui n’ai jamais réussi à faire quoi que ce soit
avec un mécano, je les regarde perplexe.
Plus
loin ce sont des acrobates qui s’amusent à numéroter les platanes
du Châtelet. Quatre numéros, haut perchés qui enserrent l’arbre.
Les chiens se perchent aussi bien que les chats. Ailleurs on compte
les moutons pour s’endormir, ici, pour rester éveillé toute la
nuit s’il le faut, il suffira d’arpenter les buvettes et les
platanes.
Sur
le pierré, les balayeuses font la ronde. Elles ne jouent pas à la
Lune, mais passent la brosse à reluire sur les pavés pour qu’ils
brillent de mille et un éclats le moment venu. D’autres ont fini
de faire des châteaux de sable, il leur faudra retirer les petits
grains si friables qui attirent inévitablement la gente canine.
Indifférent
à tout ça, deux touristes américains, venus par le train, gonflent
leur canoë pour descendre jusqu’à Nantes. Leurs pagaies, pliées
en quatre sur le dos, ils s’interrogent sur le niveau d’eau.
Descendre ne sera pour eux pas tout à fait un jeu d’enfant. Bonne
avalaison les amis !
5
: Le bâtard d’eau
Un
canal sans eau, ça ne peut le faire pour un festival de la marine
fluviale. Vous avez suivi les péripéties de son remplissage, le
problème des pompes et des robinets qui fuient qui me vaudra
certainement d’être recalé au Certificat de Fin d’Études
Ligériennes. Avant que le Duc d’Orléans me mette au coin avec un
bonnet d’âne, il me vient l’envie, une fois encore de me gausser
un peu.
Pour
remplir un quart de bief, curieusement circonscrit à la seule limite
orléanaise à l’exception notable de ce que Rémy Gabriel
Antoine Beaurieux en personne dans Cailloute dénommait la
Falaise qui va jusqu’à la fameuse Venelle à quatre sous, il faut
rappeler à nos experts en histoire tronquée que le Cabinet Vert, ce
haut lieu de l’histoire locale et de la gastronomie, fut autrefois
un lieu interlope qu’on désignait sous le vocable peu avenant de
« Petites Tinettes ».
Des
dames, bien après la fermeture des maisons closes, y rendaient un
petit service dont nous tairons la nature exacte. Mais que ce soit là
que les services de la mairie et du patrimoine réunis mettent un
Bâtard d’eau pour faire barrage, il y avait un pas que notre bon
échevin a franchi allègrement dans sa marche triomphale vers sa
réélection. Voilà qui démontre à tous son souci de pédagogie
par l’approximation, souci dont je ne peux que me féliciter, me
donnant ainsi matière à raillerie.
6
: Le cadeau royal
Certains
persifleurs se sont interrogés sur le choix de l’Angleterre et des
navigateurs de la Tamise comme invités d’Honneur du Festival de
Loire. On s’en est même ému du côté du comité d’éthique des
Fêtes Johanniques. Il est vrai que le passé ne plaide pas en faveur
de ce rapprochement.
Nul
n’a pardonné en Orléans la responsabilité anglaise en 1431
lorsqu’ils ont allumé le bûcher, qui plus est en bord de Seine,
humiliation supplémentaire. On a peut être oublié par contre que
le blocus anglais à partir de 1806 mit un sérieux coup d’arrêt à
l’industrie de la canne à sucre dans la ville.
Alors
pourquoi en cette période de Brexit inviter nos meilleurs ennemis ?
L’Écho-Côtier est en mesure de vous en fournir la raison. Un
véritable trésor serait offert par nos invités. En effet, il se
murmure que les mariniers de la Tamise apporteraient avec leurs
bateaux les cendres authentiques de la Pucelle grâce à une
intervention personnelle de sa très gracieuse majesté Élisabeth
II.
Devant
ce geste sans précédent dans l’histoire de nos deux nations, nous
ne pouvons que nous honorer de cette formidable initiative.
D’ailleurs le jour de l’inauguration du Festival de Loire, il
sera suggéré à toutes les orléanaises qui ont eu l’honneur dans
le passé d’incarner Jeanne de se couvrir d’un chapeau pour
remercier la reine dont la présence constituerait la cerise sur le
gâteau. Des bruits circulent sur son éventuelle venue en compagnie
de l’urne sacrée.
7
: La couleur de la Loire
Toutes
les hypothèses circulent sur la couleur de notre Loire. Il est vrai
que les observateurs attentifs la voient passer par toutes les
couleurs ce qui avouons-le en fait son charme unique. La belle aime à
se mirer dans le ciel qui lui offre un extraordinaire nuancier dont
elle joue avec délice.
Cette
possibilité ne peut tenir quand on la voit ainsi toute verte. Cette
couleur est inconnue dans la gamme céleste, il faut naturellement se
tourner vers un autre marchand de peinture. Mais qui diable a décidé
de ce changement de teinte.
Les
scientifiques aiment à mettre des mots savants pour justifier les
phénomènes. Ici, nous avons droit à eutrophisation ou
cyanobactéries, phosphate ou encore produits phytosanitaires. Les
algues sont montrées du doigt. Rien de tout cela pourtant ne
correspond à notre vérité.
Vous
n’êtes pas sans savoir que les couleurs de la ville de Sully sur
Loire sont le bleu et le jaune. Un Bonimenteur dont nous tairons le
nom, a fait le pèlerinage jusqu’au mont Gerbier de Jonc pour
introduire un de ses foulards dans une des sources. Les teintes du
tissu étaient instables, elles se sont mêlées pour donner ce
délicat vert qui enchantent les esthètes. Le phénomène s’arrêtera
sans doute à la fin du Festival tandis que durant tout son
déroulement la Loire sera, par ce mélange subtil, d’une délicate
teinte naturelle.
8
: La flute berrichonne
La
grande vedette de ce Festival sera sans nul doute sous la toise, la
Belle de Grignon, une flute berrichone en bois qui a anticipé sa
venue à Orléans dès la création de ses plans puisqu’elle
dispose d'une écurie pour y mettre un âne.
Voilà
qui résoudra mon problème de logement durant ces 5 jours intenses
tandis que la flute saura me jouer un petit air de pipeau sans
risquer le moindre mal des transports. Sur le canal en effet, la
navigation sera exclusivement réservée aux petites unités qui
peuvent se retourner sur 8 mètres de large.
La
Belle de Grignon eut droit à deux contes, vous pourrez les consulter
si l’envie vous prend, en lien ci-dessus. Prisonnière d’un canal
qui n’est pas prêt d’ouvrir ses vantaux à la navigation, le
belle ronge son frein à Vieilles Maisons, un lieu sublime que je
vous invite à visiter. Elle y trouve bien plus sa place que sur le
quai du Roy, par trop impersonnel.
9
: La fièvre monte
Pour
beaucoup d’orléanais, l’avant Festival est un moment important,
à ne pas manquer. Nombreux sont ceux qui viennent, fascinés tout
autant qu’intrigués par ce qui se trame sur les quais, devenus par
la grâce de l’instant une véritable fourmilière (à moins que ça
ne se soit une ruche pour honorer Saint Aignan) où s’activent de
nombreux corps de métiers.
La
palme revient tout naturellement aux équipes d’EVT qui a eux
seuls, fournissent le plus gros et le plus beau des spectacles. Le
grutage des bateaux est à lui seul, un moment extraordinaire que
certains habitués ne voudraient manquer pour rien au monde. J’en
ai même vus qui se pressaient, prenant des photographies alors
qu’ils partiront loin, durant le Festival, préférant éviter la
foule.
Il
est vrai que les opérations sont à vous couper le souffle. Le
périmètre de sécurité s’impose même si chacun tente de
s’approcher au plus près de la grande manœuvre. Qui a manqué ce
moment particulièrement spectaculaire aura sa séance de rattrapage
après la clôture de la fête. Je vous invite à ne pas manquer
cela.
Les
employés municipaux, les techniciens de la sonorisation, les
électriciens, les logisticiens, les mariniers déjà présents
complètent cette vaste chorégraphie laborieuse qui provoque certes
des difficultés de circulation mais enthousiasme ceux qui viennent
admirer la mise en place de ce formidable Barnum. Qu’importe ce
qu’on pense à propos de ce Festival, il y a là, un élément de
fierté pour la population grâce à ces hommes et ces femmes de
l’ombre. Chapeau bas !
10
: Le canard laqué
Déjà
lors de la précédente édition, le bateau chinois, cadeau de nos
amis de la ville de Yangzhou avait été une des vedettes. Le mystère
qui l’entourait, son parcours long et énigmatique, son arrivée au
dernier moment, tout cela avait constitué le grand feuilleton de
l’avant Festival 2017.
Puis,
le méconnaissance de la Loire pour ce bateau avait contraint les
organisateurs à le mettre à l’écart par mesure de sécurité.
Après quelques tentatives infructueuses, il devenait évident que le
canal, ce long dragon sinueux, était préférable à ses capacités
de navigation.
Laissons
de côté les aléas météorologiques qui lui firent, un temps
toucher le fond de son refuge. L’eau est venue à son secours et
désormais celui qu’on nomme avec affection « Le Canard laqué
! » ne se retrouve plus le bec dans l’eau.
Hélas,
une nouvelle contrariété vient entraver son envie de naviguer. Le
bartardeau, installé face au Cabinet Vert ne lui donnera pas la
possibilité de virer, faute de place. Il eut été judicieux de
pousser la retenue jusqu’à l'anse de Saint Loup qui hélas se
trouve sur la commune de Saint Jean de Braye, là où des canards de
Barbarie ont élu domiciles, revenant à l’état sauvage. Le
rapprochement eut été mal vu par nos amis chinois, cette grande
nation éminemment démocratique.
Pour
éviter toute confusion, le canard laqué restera à quai faute de
pouvoir virer de bord à moins qu’il ne revienne en marche arrière.
Là encore, comment les généreux donateurs percevraient ce qui
peut leur paraître être comme un recul dans cette solide amitié ?
L’affaire semble bien compliquée à gérer et mérite la palme de
l’imbroglio du Festival.
11
: Répétition Générale
Escale
en fête fut un formidable répétition générale pour nous mettre
tous dans l’ambiance du Festival de Loire. Il y a fort longtemps
qu’une fête authentiquement marinière ne s’était déroulée
sous un tel soleil et avec une foule particulièrement nombreuse et
bon enfant.
Sous
l’égide du Conseil Départemental du Loiret qui a cette occasion
dévoilait le nom de ce triangle d’eau : Canal de Briare – Loire
– Canal d’Orléans qui grâce aux votes des loirétains devient
"le Loiret au fil de l'eau".
Ce nom sera accompagné de la baseline "Loire&Canaux"
pour ce beau projet touristique autour de nos canaux et de la Loire !
Il y avait une ambiance
festive avec les incontournables Fis d’Galarne pour enchanter le
public, animer la sardinade et faire un concert impromptu sur le
canal. Ils ont démontré à qui en doutait encore, que les gens
d’ici aiment à reprendre avec eux, des chansons qui sont rentrées
désormais dans le patrimoine local.
Ils étaient accompagnés
pour l’occasion d’un Bonimenteur qui sut distraire et amuser le
nombreux public. Preuve que l’histoire de notre Loire et de ses
canaux peut intéresser les chalands. Vous retrouverez les uns et
l’autre dès mercredi sur les quais d’Orléans pour le groupe
giennois ou sur les bateaux à passagers pour le conteur.
Tous les mariniers du
Loiret, de Loire ou du Canal étaient présents dans une communion
qui fait plaisir à voir. Ils offraient à tous la possibilité de
naviguer en futreau, en barque, en aviron, en canoë dans un
formidable embouteillage bienheureux.
12
: La Loire à Vélo
Dans
son désir de devenir véritablement le point central de tout ce qui
se fait de bien sur la Loire, le comité d’organisation du Festival
de Loire a songé un temps se lancer un défi technique considérable.
Pour
honorer le succès considérable de la Loire à vélo, il fut
envisager de mettre en place une piste cyclable le long du duit.
C’eut été un formidable message pour le développement durable.
Notre bon échevin reçut cette idée avec enthousiasme voyant là
une belle occasion de se remettre en selle après quelques méchants
nids de poule mis sur la route par le canard enchaîné.
Des
difficultés techniques se sont dressées sur la route des
organisateurs :
- Comment permettre aux cyclistes de descendre et de remonter au milieu des deux ponts ?
- Faudrait-il imposer le gilet de sauvetage pour ce circuit d’un peu plus d’un kilomètre ?
- Comment assurer la sécurité sur le ponton flottant ?
- Pour le fameux comptage, devenait-on également compter la bicyclette ?
- Faudra-t-il que le prestataire de service change de nom et devienne EVTT ?
Toutes
ces questions et d’autres trouvèrent des réponses. Mais la chose
ne peut se faire suite à l’intervention de l’ambassadeur de
Grande Bretagne qui trouvait de fort mauvais goût la mise en lumière
de la petite reine précisément l’année où les marins de la
Tamise sont les invités d’honneur.
L’idée
sera repoussée d’une édition et c’est un ponton à piétons qui
permettra aux spectateurs de marcher sur l’eau tout en honorant le
parti de notre bon Président de la République.
13
: Le père cent
Les
platanes
serviront de point
de ralliement dans la multitude. Les équipes municipales ont eu
l’heureuse idée de les numéroter et de prolonger ce repère
jusqu’au nombre 100 en complétant par quelques poteaux
métalliques. Chacun pourra ainsi retrouver un ami, une relation, une
belle rencontre en lui donnant rendez-vous sur un des panneaux rouge
et noir, placé en hauteur.
Nous
vous recommandons d’éviter les points 4 – 9 – 16 – 25 – 36
– 49 – 64 – 81 – 100 qui sont réservés aux ralliements
politiques derrière notre bon échevin ainsi qu’aux points de
presse régulier.
Par
commodité, la ville a décidé de réserver les nombres pairs pour
servir de refuge au cas très probable que l’un de vous se soit
perdu dans la multitude. Un application spécial Festival de Loire
sera à votre disposition téléphone portable qui affichera un
simple message d’alerte en vous proposant un platane disponible.
Les
nombres impairs n’ont pas été retenus. L’équipe d’organisation
redoute par dessus tout que la pluie vienne gâcher la fête et nous
pouvons les comprendre.
La
hauteur de la numérotation, nécessaire tant la foule et les
sollicitations seront nombreuses a contraint l’organisation à
proposer un service supplémentaire : « SOS cervicales »
Un kinésithérapeutes, époux d’une conseillère municipale
tiendra une permanence pour soulager les douleurs de ceux qui se sont
égarés trop souvent. Nous ne pouvons que nous féliciter de cette
heureuse initiative.
14
: C’est parti
Les
ouvriers, techniciens, manutentionnaires, hommes de l’ombre ont
laissé la place aux acteurs de ce grand rassemblement. Tout est en
place pour que la fête soit belle. La météo a revêtu ses habits
estivaux pour que les buvettes fonctionnent à plein régime. La
bière coulera à flot faute d’eau, chacun s’adapte à sa façon
aux conditions imposées par la sécheresse.
La
frite une fois encore sera la reine de la partie gastronomique. La
nécessité d’inviter une fois prochaine nos amis belges s’impose
donc même s’il y faudra alors consentir un petit effort du de la
qualité de ce qu’on glisse dans le cornet.
Cette
année, Dieu a fait des émules puisque les innombrables spectateurs
peuvent marcher sur l’eau. Une innovation qui démontre que rien
n’est impossible en Orléans. Il se murmure même que l’échevin
est tout disposé à décrocher la Lune à moins que ce ne soit
l’Écho-Côtier pour présider le dixième festival. Tout dépendra
de la qualité du feu d’artifice, les orléanais sont des grands
enfants qui pour un beau bouquet final sont disposés à passer
l’éponge sur bien des vicissitudes.
C’est
tout l’enjeu de ce Beau et grand Festival qui redonne à notre cité
son lustre d’antan, quand la ville était alors le plus grand port
intérieur français. Le nombre de visiteurs sera une fois encore
l’objet de toutes les convoitises municipales même si le seul
décompte des organisateurs ne sera pas invalidé par la police qui
aura bien d’autres chiens à surveiller. Nous savons que cette
année, la barre a été fixée à 750 000 tandis que le millions
sera l’objectif pour 2029, année du six centième anniversaire de
la délivrance de la ville par notre bonne pucelle. Il faudra alors
envisager une extension des quais.
Tout
va bien pour l’heure dans le plus merveilleux des mondes féériques.
L’eau ne coule pas beaucoup sous les ponts, ce qui aura le mérite
peut-être de suspendre le temps qui passe toujours trop vite dans
pareilles circonstances. Profitez du soleil, de la Loire, des
mariniers, des stands et des spectacles. Le Festival vous tend ses
deux bras de Loire !
15
: Un caillou dans le système
Le
Festival
est à
l’image de notre société, plein de ces contradictions que nous
tentons tous de concilier, d’assumer ou bien de mettre en sommeil.
La Nature souffre de l’hégémonie humaine et le dérèglement
climatique n’est plus une illusion. La Loire avec sa sécheresse
sans doute exceptionnelle ne déroge pas à la règle.
Ainsi
beaucoup s’émeuvent de voir des bateaux arrivés en camion pour un
rassemblement fluvial. On évoque de ci de là le coup carbone de la
chose tandis que la mairie jure ses grands dieux d’y veiller
scrupuleusement et de tout mettre en œuvre pour que son évènement
soit le plus durable possible.
Alors
quand des mariniers plus aguerris que d’autres, plus audacieux
peut-être ou disposant de plus de temps arrivent par la voie
naturelle, c’est une autre émotion qui vient troubler la fête.
Pour ceux qui arrivaient de l’aval, le passage du pont Royal fut un
véritable problème compte tenu du manque d’eau. Un plus
expérimenté que les autres a déplacé des cailloux sous le pont et
à son approche pour à l’imitation des anciens établir des
chevrettes, des petits monticules en forme de V pour permettre le
passage.
Hélas,
les cailloux dans l’eau, sous l’égide de l’Unesco sont
inviolables, indéplaçables, patrimoniaux et les services qu’on
prétend compétents à la préfecture se sont indignés de ce crime
de lèse Liger. Ce qui est curieux pour un rassemblement qui s’appuie
sur l’histoire c’est qu’on condamne ici un geste qui appartient
à l’histoire de la navigation. C’est bien la preuve que ceux qui
donne ici des ordres, ne sont en rien en relation avec l’héritage
ancien.
16
: Demandez le programme
Le
programme des festivités vaut autant par son éclectisme que par sa
capacité à nous fixer le baromètre des artistes dans la cité. À
ce petit jeu, il ne fait aucun doute qu’il y a quelques gagnants,
des triomphateurs mêmes qui voguent sur un océan de félicité et
d’autres qui ont tout lieu de se penser mal aimés ou bien
totalement incompétents.
Espérons
que tout ceci se mesure à l’aulne du talent même si, dans cette
bonne cité, il vaut toujours s’imaginer que la docilité et
l'innocuité sont préférées de très loin à l’esprit et à
l’impertinence. C’est donc sans surprise que nous constatons le
disparition de Arno Mithiviers qui un jour eu le malheur d’émettre
en public des réserves sur la programmation.
L’artiste
local s’il veut être adoubé doit mettre un mouchoir dans sa poche
pour oublier quelques vérités. Dans ce cas, il passe de scènes en
scènes au risque de lasser le public, toujours en quête de
nouveauté. L’impertinent se voit mis au ban, il convient d’éviter
tout esclandre à quelques encablures d’une élection qui s’annonce
compliquée.
D’autres
ont même l’honneur de ne pas figurer sur le programme. Récompense
suprême pour la liberté de leur parole dans un environnement qui ne
célèbre que les valets. À vous de ne pas être dupes et de savoir
lire entre les lignes. La météo locale risque d’être changeante
lors des prochaines saisons.
17
: Le Bec dans l’eau
Les
amoureux de la pétrochimie et de la charité réunies vont verser
une larme de crocodile, la course des canards au nom si
franchouillard dans le respect absolu de la loi Toubon, va connaître
sa dernière édition lors de ce Festival 2019.
C’est
avec des trémolos dans la voix que notre échevin a dû annoncer
cette nouvelle qui fendait le cœur à tous les vrais défenseurs
d’une nature authentique sous le contrôle humain et débarrassé
d’une faune et d’une flore superfétatoires. Cependant, il ne
pouvait faire autrement que rendre un vibrant hommage à ce petit
canard jaune, si apprécié dans les chaumières orléanaises.
Il
faut admettre que la campagne de dénigrement menée par des méchants
nettoyeurs de Loire a eu raison de la générosité des gentils
organisateurs charitables. Le combat du bien et du mal tourne à
l’avantage de ceux qui privilégient la nature à l’argent. Vaste
débat me direz-vous !
Nous
aurons cette fois encore le bonheur de voir une foule hystérique
courir en masse après la carotte pour suivre les évolutions du
charmant palmipède de synthèse. On peut s’étonner qu’un tel
spectacle draine autant de monde et se dire que l’appât du gain
est un moteur sans pareil. Est-ce dans la nature même des humains
que de se conduire ainsi ? J’en ai peur.
18
: La pluie s'invite le dimanche
Jamais
jusqu’alors le ciel ne s’était montré hostile au Festival. Il a
fallu attendre la neuvième édition pour qu’il se rappelle à
notre bon souvenir avec une arnapée à décourager les plus
courageux. Les quais se sont soudainement vidés tandis qu’un stand
subissait les assauts combinés de l’eau et du vent.
Les
passagers se firent rares, les équipages étaient trempés comme des
soupes, les chants durent s’interrompre sur les scènes. Un temps,
les échoppes devinrent des refuges le temps que ce vilain grain
passe. Depuis le temps que nous espérions un peu d’eau, Les dieux
celtes Borvo et Damona se sont rappelés à nous pour remettre un peu
d’eau dans la rivière.
Puis
le grand final pu avoir lieu, l’essentiel étant que tous
retrouvent ce plaisir qui a marqué cette neuvième édition. Vive la
dixième !
à dans deux ans si les petits cochons ne nous mangent pas avant
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