Fable
Il n’y
avait pas plus belle fille à marier
Que Marina,
la gentille lavandière
Mais elle
posait une condition : pour l’épouser
Il fallait
faire un trou dans la rivière
De tout le
pays, des prétendants accourent
Pour relever
le défi de la demoiselle
Beaucoup
perdirent leur honneur dans l’aventure
Ils ne
percèrent pas le secret de la belle
Quand un plus
malin que les autres la convia
À venir le
rejoindre en haut du pont Royal
Gentiment lui
demanda de se pencher là
Un tourbillon
creusait l’eau en son chenal
Ce n’est
pas cette anneau que me fera céder
Tu n’es pas
responsable de sa formation
J’attends
de celui qui voudra m’enlever
De faire
preuve d’un peu plus d’imagination
Un autre se
présenta muni d’une pioche
S’attaqua
sans tarder à percer la levée
Bientôt la
rivière laissa place à la roche
Face à ce
carnage, la fille était désolée
Tu penses
ainsi parvenir à me séduire
En arrivant
avec de vilaines manières
Tu ne
risqueras jamais de me conquérir
En faisant un
désert de ma chère rivière
La fille ne
trouvait pas chaussure à son pied
Les mois
passaient et elle restait célibataire
Quand
l'embâcle figea les flots en janvier
Dans tous le
pays il faisait un froid polaire
Muni d’un
bâton un galant vint lui faire face
Lui offrit sa
demande en propos gracieux
Puis se mit
en demeure de briser la glace
Il gagna son
cœur par ce trou astucieux
Il n’y
avait pas plus belle fille à marier
Que Marina,
la gentille lavandière
C’est le
charmant Saturnin qui l’a épousée
Pour elle, il
creusa un trou dans la rivière
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