Les « tailleux de douzils »
Notre Vardiaux, beau et fier bateau
Oh grand jamais ne transportait de l'eau
Rien que des tonneaux et des barriques
Qui embarqueront pour l'Amérique
De Roanne jusqu'à Nantes nous descendions
Sans mettre en perce le moindre muids
Tous ces nectars dont nous nous régalions
Du soleil levant jusqu'à la minuit
Avalant la Loire et ses vins à boire
Par une astuce qu'il vous faudra croire
Nous grugions les marchands et les clients
Grâce à un astucieux faux-fuyant
D'un très vigoureux coup de son poinçon
Le toutier creusait un orifice
Laissant couler agréable boisson
Dont nous faisons notre délice
Pour effacer ce très vilain forfait
Fallait colmater c'que nous avions fait
C'était facile sur un bateau de bois
Un tenon bouchait la mortaise, ma foi
Les « Tailleux de douzis » pour vous servir
Rien qu'un petit pourboire prit sans façon
Un doux plaisir sans jamais en pâtir
En vidant toujours le même cruchon
Pour nos tonneaux, une meurtrissure
Tout juste une discrète blessure
Que les aléas d'la navigation
Servaient facilement d'explication
Conscience professionnelle
Ou bien alors coupable addiction
Personne ne nous traita de criminels
Pour n'avoir jamais payé l'addition
Dans toutes les tavernes du pays
Nous nous constituions un alibi
Pour disculper notre appétence
La chopine prouvait notre innocence
Dur labeur que celui de marinier
En succombant à la tentation
Sans débourser le moindre denier
Pour vérifier notre cargaison
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