Chapeau
Il se rêvait en haut de l'affiche
Accompagné de vivats et bravos
Lui qui ne se montrait jamais chiche
Tout au long de son petit numéro
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Il hérita de tant d’indifférence
Qu'il en vint à douter de son talent
Lui, si loin de l'exubérance
Qui sied pour intéresser le chaland
Sans musique ni grossièretés
Comment toucher le cœur des spectateurs ?
Ceux qui, privés de curiosités
Fuient les fadaises du versificateur
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Quand la culture n'est que distraction
Les artistes se griment en magiciens
Affublés de la seule obligation
De caresser les politiciens
Vils courtisans, valets de service
De leurs ronds de jambes et courbettes
Des programmateurs feront les délices
Sans offusquer madame la préfète
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Celui qui se permet de parler vrai
Qui s'autorise l'irrévérence
De son indépendance fera les frais
Au nom de la bonne gouvernance
Il fut une autre époque durant laquelle
Le fou du roi tout comme le bouffon
À la vérité faisait part belle
Pour que le puissant reçoive leçon
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Les gueux d'aujourd'hui sans explication
Préfèrent se ranger derrière le manche
N'aimant pas les exagérations
De celui a la parole franche
Malheur à qui pratique l'outrance
Le second degré et la facétie
L'ironie ou bien l'irrévérence
En feront un client du pilori
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Pour ne pas cautionner ses répliques
Beaucoup de ces honnêtes contempteurs
Lui réservent odieuse nique
Se refusant à être ses questeurs
Le porte-monnaie se fait hérisson
Glissant des broutilles dans le chapeau
L’humiliation pour le polisson
Autant repousser ce méchant cadeau
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