La grue
La grue fait le pied d'elle-même
Espérant que quelqu'un l'aime
Elle arpente les avenues
Le regard tourné vers la nue
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Elle ne désire qu'un petit bec
Comme on le dit à Québec
Une marque d'affection
Pour son trop plein d'émotion
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La pauvrette ignore cependant
Les propos de tous ces méchants
Qui bâtissent sa renommée
Par une métaphore déplacée
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Quel est peut-être le point commun
Entre l'oiselle et la catin ?
L'une vole à tire d'aile
L'autre racole dans les ruelles
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Toutes deux portent des plumes
De crainte qu'elles ne s'enrhument
Même si leur destination
Diffère durant l'action
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Quand la première est cendrée
La seconde se fera poudrée
Toutes deux aspirent à un nid
Pour s'y lover toute la nuit
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Alors que les couples d'oiseaux
Unis pour la vie, que c'est beau !
Se promettent fidélité
Sans besoin de se marier
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La malheureuse demoiselle
Dans sa migration sensuelle
Brûle sa santé et sa jeunesse
Dans l'enfer de sa détresse
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La morue s'insurge elle aussi
De propos du même acabit
Pourquoi diable lui faire échoir
Cette comparaison de trottoir
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Autrefois elle était pêchée
D'un curieux leurre pour l'attraper
C'est ce coquillage qui lui a nui
Car ce n'était qu'un vil vit
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Les humains se plaisent à salir
De biais dont ils ont à pâtir
Bien des animaux d'la sorte
Par leurs travers qu'ils déportent
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