La
chaîne
Lorsque j'étais un p'tit
mioche
Près de la cabane au bord
de l'eau
Je rêvais les mains dans
les poches
Que je partais sur un
bateau
Mais il y avait une chaîne
Qui entravait mon fol
espoir
Et un cadenas quelle
déveine
Me clouait sur le bord du
Loir
Je m'asseyais su'l banc de
nage
Échappant à la
surveillance
J'oubliais dans l'instant
mon âge
Pour me retrouver en
partance
L'aventure se moque des
fers
De toutes les
interdictions
Ce sont les songes qui
libèrent
Notre belle imagination
Je
rêvais des parcours marins
Des
aventures au fil des flots
Je
n'étais plus un petiot gamin
Mais
un fier et grand matelot
Je
naviguais au bout du Monde
Loin
des territoires connus
La
Terre bien que ronde
À de
nombreux coins perdus
Le
temps était ainsi suspendu
À
mes merveilleuses histoires
La
barque soudain devenue
Le
grand théâtre de ma gloire
Je
croisais de vilains pirates
Et de
plus terribles corsaires
Pour
remonter le bel Euphrate
Et
naviguer jusqu'au Caire
Quand
soudain la chaîne se tendait
Me
rappelant à ma condition
Toujours
je restai figé au quai
Sans
nul espoir de navigation
C'est
dans ma tête que je voyage
Il me
suffit de fermer les yeux
Pour
enjamber le bastingage
Et
devenir un marin heureux
C'est
en brisant la lourde chaîne
Que
ton esprit enfin libéré
Tu ne
seras plus capitaine
Mais
le maître de ta destiné
Droit
devant toi, tu vogueras
La
main agrippée à la barre
L'horizon
alors te guidera
Au
scintillement d’un phare
Photographie de Caroline Ferru
Merci à elle
Ce texte est un souvenir d'enfance du Loir
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