La
Vallée de la Loire
La vallée de la Loire
mon ami
C'était le plus beau
de tous les pays
Pour vivre l'aventure
magnifique
Compagnon de ces hommes
diaboliques
Il y avait des brigands,
des voleurs
De grands costauds et des
sacrés menteurs
Des larmes, du sang,
souvent de la peur
Tout au long de ce pénible
labeur …
Il y avait des tonneaux,
des tavernes
Des jours trop noirs,
parfois de la déveine
De la joie mais souvent
beaucoup de peine
Dans
le cours de cette vie trop vilaine
Il y avait des doutes et
des drames
Et tout ces mois passés
si loin des femmes
Des prières ânonnées,
si peu d'âmes
Pour ces gueux, pauvres
mariniers infâmes
Il y avait des jurons et
des chants
Les énormes colères des
marchands
Des disputes sur la vie et
le temps
Quand venait à manquer le
bel argent
Il y avait la fierté du
métier
Les joies des grandes et
folles bordées
Les belles rencontres sur
le pierré
Quand se terminaient les
grosses journées
Il y avait de belles
aventures
Des chants d'oiseaux
perchés dans la mâture
De
bien doux
rêves aussi dans la voilure
Mais trop souvent la
marque des blessures
Il y avait aussi les
grandes processions
Les marins se
conciliaient leurs Saints Patrons
Le métier valait bien
quelques génuflexions
Pour survivre à ce
travail de démon
Il y avait encore les
jours de foire
Ripailles, beuveries au
bout du soir
Qui finiraient en très
belles histoires
Emportées par le vent sur
notre Loire
La vallée de la Loire
mon ami
C'était encore le plus
beau des pays
Pour vivre l' aventure
diabolique
Au milieu de ces
hommes magnifiques
Peintures de MESSEMIN
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