Confidences
d'un enfant de Loire.
Nous
sommes nés en bord de Loire. Nous avons grandi parmi les goujons,
les rauches et les sternes. Nous avons pris l'habitude de toujours
avoir un œil sur le fleuve, le couvant d'un regard brûlant, d'une
passion folle. Nous lui avons parlé, lui confiant bien des secrets !
La rivière fut le témoin bienveillant de tant de chagrins dont elle
scella à jamais les secrets. Il ne tient qu'à vous de vous en faire
adopter.
La
Loire est une nourrice bien commode, une confidente parfaite, une
merveilleuse amie.. Discrète, elle n'ira jamais répéter ce qu'elle
voit ou ce qu'elle entend dans les couverts de ses bosquets, sur les
plages de ses îles, dans les creux de ses digues. Elle accueille,
elle dissimule, elle protège bien des amoureux qui cherchent la
douce discrétion de ses berges. Elle offre à tous bel espace de jeu
et de réunion, de chanson et de fête, quand le chaland prend la
peine de s'éloigner de nos villes si ingrates qui lui tournent
souvent le dos....
Elle
demeure le repère, la ligne bleue qu'on ne quitte pas des yeux. Ses
colères, ses emportements, ses douceurs, ses langueurs, ses
souffrances et ses errances sont autant de sujets de préoccupation
des gens des bords du fleuve. Ils le scrutent, inquiets ou bien
émerveillés, ils mesurent ses écarts, ses variations de courant,
ils écoutent l'eau gronder, ils s'impatientent de la voir se languir
lorsque l'été la prive d'eau.
Elle
reste un sujet de discussion. Pourtant depuis belle lurette, les
grandes peurs de jadis, quand le fleuve s'encolérait vraiment et
poussait les gens d'ici à fuir ses débordements, semblent avoir été
oubliées . Belle illusion d'ailleurs, tôt ou tard elle aura encore
la force de tout noyer, de tout emporter des maisons qui eurent la
folie de s'installer dans son lit.
Elle
se donne à nos passions marinières. Nous nous lovons sur son cours,
glissons à sa fantaisie, admirons le spectacle de toutes ses
variations. Les couleurs n'ont de cesse de changer, l'eau se teinte
de mille et une nuances, la berge se pare de tous les reflets
d'argent et d'or que l'on peut imaginer. Le ciel se mire en elle,
fusionne avec la belle pour proposer des tableaux à vous couper le
souffle.
La
vie s'invite au spectacle. Les oiseaux réclament leur part
d'admiration. Ils sont en leur territoire. Le fleuve aux berges
sauvages est un trésor de cachettes, de protections bienfaitrices.
Vous découvrirez, si vous prenez le temps de la flânerie, une
myriade de compagnons ailés, petits ou grands, d'eau ou bien de
ciel, chasseur ou pêcheur, flâneur ou planeur.
Dans
l'eau, la faune n'est pas en reste. Les poissons reviennent en
nombre. Ils ont retrouvé une eau fréquentable, les hommes ont cessé
d'en faire leur égout. Il n'est pas un instant où la vie aquatique
ne nous fasse signe, d'un plongeon ou de quelques remous, d'une ombre
qui passe, d'une traînée qui file. Il s'y mêle nos amis les
castors, si discrets que c'est par leurs traces qu'il faut prendre la
peine de les pister. Les ragondins sont moins farouches.
La
flore participe à la fête, elle n'a de cesse de vous surprendre, de
vous prendre par les couleurs et les senteurs. Le vent se glisse dans
les feuilles, elles bruissent, pleurent, chantent, murmurent selon sa
force et sa direction. Vous êtes admiratifs quoiqu'un peu empruntés,
enfants de la ville, vous avez oublié de nommer toutes ces
merveilles, vous vous contentez de les admirer.
Les
mots ne sont que de bien piètres compagnons pour décrire la beauté
de ce fleuve, la magnificence du spectacle qu'il nous offre. Pendant
quatre jours, sur la Loire que nous remontons avec nos bateaux de
bois, nous vous invitons à venir partager ce cadeau des dieux qui
coule à deux pas de vous. Avez-vous seulement songé un jour à
prendre le temps de bien la regarder, de l'écouter, de la sentir, de
la découvrir ?
Venez
vous accoter en bord de Loire, participez au Festival de Loire qui
vous tend les bras. Le spectacle est magnifique, il n'attend que
vous. Prenez date avec les mariniers de passage, venez partager leur
passion Loire pour qu'enfin, vous aussi vous soyez un enfant du
fleuve.
Ligériennement
vôtre.
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