L'oie et l'octroi
Une oie qui s'en venait de Troyes
Fut poussée par vent de norrois
Une aubaine autant qu'une joie
Pour celle qui se rendait à Foix
Survolant un mystérieux toit
Elle ressentit un grand émoi
Curieux sentiment sournois
Qui contraint à changer de voie
Voyageuse, en léger surpoids
Elle redouta d'être aux abois
Lorsque, s’acquittant de l'octroi
Dut donner deux livres tournois
Pour cette taxe due à son roi
La belle et son joli minois
N'en resterait certes pas cois
Au nom d'une impayable loi
Déplumée au milieu du Goix
Par de vilains soldats grivois
L'oiseau ayant perdu la foi
Fut mis à rôtir sur la croix
Voilà succulent plat de choix
En ce territoire gaulois
Se dit un soudard en patois
Tout en se pourléchant les doigts
Je me demande encore pourquoi
Ma petite histoire vous déçoit
N'est hélas pas que les bourgeois
Qui paient rançon au coin du bois
Que pareil souci vous échoit
Que vous soyez ou non matois
Votre bourse l'état nettoie
Quand vous remplissez le charroi
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