Dragon
Très longtemps ici j'ai coulé des jours heureux
Vivant en paix au bord de vos rivières
Pour me distraire je faisais un petit feu
Méchoui ou barbecue sans manière
En dépit d'une mauvaise réputation
Je parvins à faire mon trou dans quelques grottes
De là, je surveillais toute la région
Une passion tout autant qu'une marotte
Lorsque surgissaient de vilains envahisseurs
Défendant ce qui était mon territoire
Je pointais vers eux un museau dévastateur
Les condamnant tous à mon crématoire
J'étais alors le maître absolu des lieux
Les gueux se courbaient devant mon oriflamme
Me considérant à l'égal de leurs dieux
Me couvraient d'offrandes pour sauver leurs âmes
Des évangélisateurs venus du levant
Moines cénobites ou bien pauvres ermites
Portant la parole par le fer et le sang
M'imposèrent leurs tristes figures chattemites
Attaquant celui qui pour eux faisait abcès
De par la seule magie de leur croyance
Me terrassèrent sans autre forme de procès
Malheureux dragon condamné à l'absence
Quand bien même je brille encore de mille feux
C'est pour amuser les touristes et les enfants
Une procession, un vitrail deviennent pour eux
La preuve que j'étais l'envoyé de Satan
Des rives de notre Loire en maints endroits
Jusqu'à la Dordogne, l'Èbre ou la Vistule
Le Dragon y régna à l'instar des rois
Avant de partir en fumée : ridicule...
Les récits font la gloire des héros sauroctones
Et le dragon est celui qu'il faut descendre
N'oublions jamais qu'il restera l'autochtone
Lorsque nous nous inclinons devant ses cendres
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