lundi 28 mars 2022

Les chiens d'Orléans

 

Cabots






Se promenant en laisse, il s'interrogeait

Sur l'étrange analogie qui court ici

Son maître et ses comparses orléanais

Se targuaient volontiers d'être de ses amis




Sans qu'il lui fut besoin de muselière

Il mordait dans l'existence à pleine dents

Dans la cité, au bord de sa rivière

Être chien passait pour un grand compliment

 



Soulevant la patte le long d'une porte

D'un caractère aimable, sacré nom d'un chien

Il s'étonnait qu'on l'affubla de la sorte

De tous ces travers n'appartenant qu'aux humains

 



Qu'il pleuve ou qu'il vente, c'est un temps de chien

Vitupèrent des passants sous un parapluie

Quand à cestui-là, toujours un peu chafouin

C'est un caractère de chien pour la compagnie

 



S'il se contente d'un panier et d'une niche

Recroquevillé pour supporter les frimas

Il découvre que ceux qui se montrent chiche

Dorment en chien de fusil sur un matelas




Ce n'est sans doute pas qu'une simple histoire

On prétend même ce qui n'est guère sage

Qu'on le jetterait volontiers dans la Loire

S'il survenait une épidémie de rage

 




S'il se sent contrarié et fait grise mine

La queue basse et les oreilles tombantes

Tout ces curieux qui ramènent leur trombine

Glosent sur ce chien battu qui les tourmentent




Tous ces gens qui, sans cesse, évoquent les chiens

À propos de quilles ou encore de faïence

Changent d'attitude quand ce n'est pas très malin

On affirme qu'ici les chiens font alliance

 



Si autrefois la guêpe était leur emblème

Les chiens font assurément plus bel oripeau

Les ânes de Meung ne voient pas de problème

Eux qui furent fort mal reçus par ces cabots

 


 


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