Bécasse
La demoiselle fait grise mine
On devine qu'elle se tracasse
Rien qu'à regarder sa trombine
On suppose qu'elle n'est pas jouasse
Bien qu'elle monte sur ses grands chevaux
Perchée sur ce qui lui sert d'échasse
De son bec pointu comme un couteau
C'est le vers de terre qu'elle pourchasse
Qu'on veuille lui mettre du plomb dans l'aile
Quelle vilaine pensée qui l'agace !
Pire encore, qu'on dise du mal d'elle
Voilà plus odieuse menace
On se gausse, on se moque sans cesse
Déclarant, mon dieu quelle audace
Que cette adorable drôlesse
N'est hélas qu'une pauvre bécasse.
Que toutes ces langue de vipère
Se rangent du côté des limaces
Défendent ceux qui rampent à terre
La condamne à faire des grimaces
Prenant soudainement conscience
Qu'on la traite ainsi de connasse
L'oiseau reprenant confiance
S'autorise une folle audace
Prenant alors ses ailes à son cou
Fuyant ces odieuses pétasses
Devient migratrice par dégout
Des ces méchantes de la classe
Mauvaise idée que cette fuite
Il lui fallait solide carcasse
Quand en Russie elle s'invite
En pleine saison de la chasse
Il est parfois des évidences
Où la réalité se fracasse
Aux travers de nos déviances
Et propos si peu perspicaces
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