jeudi 29 octobre 2020

Le mot du jour pour les maux de l'année

 

L'étymologie a du bon






Nous n’avons plus qu’un mot en tête, une obsession qui tourne à la folie, à la plus parfaite crise de nerf. Il est utile d’aller puiser dans l’histoire, ses origines, sa construction pour mieux comprendre la dimension prémonitoire de ceux qui l’ont mis en avant. Naturellement, tout ceci s’est passé, vous devez vous en douter, à l'insu de leur conscience pour peu qu’ils disposent encore de cette ressource rare qui ne s’achète pas…


Nous voilà donc placés aux confins ! De quoi au juste, la question mériterait d’être posée s’il y avait encore des gens au cœur de ce que nous devons fuir en prenant la tangente. Mais puisque toute la population est évacuée sur la périphérie de ce vieux monde délirant, le cœur radioactif d’un système en décomposition n’est-il pas justement le système capitaliste ?


Nous retrouver ainsi ensemble - puisque le préfixe CON porte cette merveilleuse valeur - à la FIN de ce qui se trouve désormais derrière nous serait une formidable occasion de repenser cette marche en avant vers l'apocalypse à laquelle nous invitent les principaux dirigeants de la planète. Hélas mille fois hélas, si nous sommes confinés, eux sont bornés, ancienne signification de cet état dans lequel ils nous enferment.


Le glissement sémantique a donc pleinement joué son rôle. De la claustration à l’enfermement, du mouvement entravé à la privation de libertés, ils n’ont pas osé affirmer clairement leurs intentions, jouant d’un terme qu’ils pensaient plus neutre, moins choquant sans doute, plus aseptisé en tout cas, pour répondre à une attente sanitaire. Mais ils ont le doigt dans l’engrenage, ils nous ont placés au bout du bout, démontrant que notre maison commune se portait bien mieux quand cessaient nos turpitudes de l’intérieur.


En prenant cette distance imposée par l’urgence, nous entendons le chant des oiseaux, retrouvons le sens de la vie, découvrons éberlués que le temps n’est pas que frénésie. Bien sûr, il y a de lourdes contreparties car en nous privant du lien social, ils tentent de nous pousser à bout, de réduire notre capacité de compréhension et de sédition alors même qu’ils nous ouvrent les yeux sur notre aliénation passée.



Les confins de l’âme humaine sont mis à mal, c’est sans doute là que le terme est le plus adapté. Nous perdons pied avec ce réel factice dans lequel ces représentants de la machine infernale, monstre enfanté par une succession de révolutions industrielles, technologiques, numériques, nous ont attachés par une multitude de liens invisibles : emprunts, habitudes de consommation, forfaits en tous genres, désirs d’évasion onéreux, bougeotte, déplacements, goûts de luxe…


Nous étions devenus par leur bienveillante entremise des individus contaminés par la fièvre acheteuse, n’ayant pour seul modèle d'identification que le monde des paillettes. La rudesse de l’introspection présente atteste à quel point tout ceci est factice, dérisoire, misérable. Ce confin nous ouvre les yeux, nous permet de considérer que nous nous sommes enfin évadés d’une prison dorée qui nous grignotait de l’intérieur.


En attendant, il nous appartient de retrouver le vocabulaire le plus adapté à la situation. Nous sommes sans nul doute et pour nos décideurs en situation de claustration. C’est d’ailleurs pourquoi, ils ont besoin de chiens de berger pour veiller à ce que les moutons restent dans leurs enclos. Point de morsure du reste pour les contrevenants mais la seule punition qui vaille dans le système de pensée absurde : l’amende.


Tondre plus encore les moutons surtout quand ils sont pauvres, à la rue ou bien incapables de comprendre. Les ratiboiser avec une somme délirante de nature même à compromettre leur survie, conçue par des gens qui n’ont aucun souci financier. L’injustice permanente de ce mode de répression qui ne tient jamais compte des revenus du contrevenant. L’égalité devant la sanction mise en avant pour justement créer une faille, un gouffre d’iniquité devant ce système honteux. Ça confine à la plus absurde ignominie d’une caste dépourvue d’empathie.


Nous revenons au point de départ, le centre du pouvoir ignore tout de la vie de ceux qui progressivement par une effroyable force centrifuge sont rejetés sur les bordures. En imposant à tous de partager le sort des exclus en nous plaçant aux confins de leur monde, le risque est grand de nous retrouver tous en fraternité et qu’au bout de la crise, ce soit le pouvoir central qui découvre les joies de l’éjection d’un cœur qui n’a plus lieu d’être dans un monde totalement décentralisé qui retrouve les vertus de la proximité.


Périphériquement leur.


 

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