dimanche 11 octobre 2020

Le contexte du roman : "Pour quelques grains de folie"

 Extrait du 

PREAMBULE




Si vous souhaitez appréhender les méandres de cette aventure, un bref rappel historique s'impose. Nous sommes en 2080 ; le sable de rivière, le plus précieux pour la construction, est devenu un redoutable enjeu de pouvoir tout autant qu’une richesse rare ; comme souvent, la folie des hommes en est la cause.

Attachons-nous à son parcours sur le bassin de notre rivière. La Loire, de tous temps, a charrié des quantités considérables de cette matière première, fruit de l’érosion des territoires traversés et conséquence de sa force redoutable. Les hommes ont rapidement compris qu’il y avait là un gisement qu’ils eurent d’abord la sagesse d’exploiter parcimonieusement.

 

Mystère en bord de Loire

 

Les Tireux d’jard, furent jusqu’au XIXe siècle, les pourvoyeurs de gravier à la mignonnette (sable très fin) qu’ils extrayaient du lit avec une queue de singe : un long manche de bois à l'extrémité duquel se trouve une pelle percée et inversée. Ils remplissaient leur bateau, allaient sur la berge déverser leur récolte et retournaient puiser dans l’eau ces premiers grains si aimables. Un travail difficile certes, mais réalisé à hauteur d’homme, sans jamais mettre en danger l’équilibre du fleuve.

Ils faisaient partie de ce vaste ensemble des métiers qui entretenaient et exploitaient la rivière sans la mettre à mal. On y trouvait les pêcheurs, les meuniers, les mariniers, les baliseurs, les producteurs de chanvre, les bergers et leurs troupeaux des rives, les haleurs, les bûcherons et leurs trains de bois flottés. Les chercheurs d’or avaient disparu depuis longtemps même si la Loire était une richesse collective que chacun se faisait un point d’honneur de respecter.

 

Le roman est sorti

 

Puis la mécanisation et la vénalité des hommes ont fait leur œuvre. Les tireux de sable laissèrent la place à des suceuses à vapeur qui furent elles aussi détrônées par des dragues. Au XXe siècle, l’espace d’une trentaine d’années, que l’on nomma bien maladroitement les trente glorieuses, le lit de la Loire fut creusé, vidé de son sable, modifié profondément. La cupidité des uns, les besoins des autres, le progrès firent des ravages. La vitesse du courant doubla, la profondeur moyenne des eaux perdit de un à deux mètres suivant les endroits.

Un siècle plus tôt, la Marine de Loire, avec l’arrivée du train, avait totalement disparu. En conséquence, durant cette période de dragage intense, plus personne ne songea à crier au loup ou bien au fou. Les ligériens avaient tourné le dos à leur dame Liger d’autant plus aisément que les levées étaient parcourues sans cesse par des camions transportant du sable. Ceux-ci laissaient un filet d’eau derrière leur passage, ils allaient à vive allure et leurs rondes perpétuelles rendaient la circulation touristique impossible en dépit de la beauté du paysage.

à suivre en parcourant le livre

 


 

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