lundi 13 juillet 2020

Sully-sur-Loire

Suivez le guide



C'est un village lové au creux de ce Fleuve impétueux que j'ai toujours chéri. Un Château fort qui s'est paré de la délicatesse d'une renaissance discrète, célèbre la Loire en s'en protégeant par des douves paisibles. Un pont qui ne fut pas le mien, remplace son prédécesseur, suspendu au- dessus de l'eau jusqu'à un jour de trop grand gel !

La belle demeure de Maximilien, le Duc de ces lieux, héberge chaque année un festival de musique prisé du mélomane. Le lundi, le canton se presse sur les foirails pour un marché foisonnant, grand Capharnaüm de tissus, de bibelots et de nourritures variées. Rien n'empêcherait les gens du Sullias de se rendre à ce rendez-vous inscrit dans les gènes locaux.

Le village est devenu petite ville, il a grandi autour de cet ovale enserré par ces boulevards et sa grande rue commerçante. Le Château et son parc constituèrent l'échappée sage des autochtones en mal de sortie. La Loire se réservait les plus aventureux, son amont y est sauvage, inquiétant et le plus souvent abandonné des hommes.

Porte d'une Sologne toute proche et d'un Berry pas si éloigné, il ouvre le bal à ce Val langoureux qui vous conduira par Saint Benoît et Germigny des Prés jusqu'au plus lointain de notre passé médiéval. La levée se dresse, fierté de ce Ministre Royal qui prit le nom de sa bonne ville, elle protège des colères de ces crues soudaines et violentes, elle accueille maintenant le cycliste itinérant, sur un terrain si plat, que le grand vent de galerne devient col infranchissable.

Il ne faut pourtant pas lui tourner le dos. Vous apercevriez alors de vilaines tours crachant la fumée d'une fission nécessaire à une modernité qui a, en ses premiers temps, mis nos mariniers à quai. De trop rares fûtreaux lancent la grand voile carrée pour commémorer la lenteur d'un Monde allant encore à son pas.

J'ai grandi au cœur de ce village, avec une fois par mois par les cris stridents des cochons qu'on négoce. Souvent, c'était la cardeuse paternelle qui réveillait le voisinage pour qu'avant le soir, le matelas de laine puisse accueillir le sommeil des siens. Je n'imaginais pas alors devoir quitter ce bonheur simple, ce village où le temps prenait la vie à l'endroit.

Depuis, j'ai intégré celle qui était alors l'austère Cenabum. Cette préfecture souvent inhospitalière aux nouveaux venus se rêve encore capitale d'un royaume déchu. La Loire y est prisonnière des exigences commerciales, un dhui détourne son cours, un canal s'enfuit vers la capitale réelle, un chemin de fer confus, termine sa voie au cœur des embouteillages inextricables.

En mon village, le dimanche était jour d'activité, de commerce ou de messe. La ville s'éveillait et jusqu'à l'heure apéritive, elle bruissait des conversations, des rencontres espérées ou des plus occasionnelles. Les gens s'y mélangeaient sans souci des couches sociales, des fonctions ou des origines qui n'étaient pas encore barrières infranchissables.

En notre grande ville, le dimanche est jour de morosité, un désert dépressif balayé par le vent qui s'engouffre jusqu'à la cathédrale. On ne discute pas, on ne se rencontre pas, on ne se mélange pas. Chacun chez soi ; Dieu reconnaîtra les siens et brûlera les autres ! Même l'héroïne inévitable de ce lieu figé à jamais en son passé glorieux eut droit à ce traitement fâcheux !

Je ne suis pas certain que mon village d'antan soit demeuré le même. Je redoute que la belle harmonie de notre enfance ne soit plus. Pourtant mon cœur bat toujours pour ce village d'en-France et ceux qui partagèrent alors mes émois.

Sulliassement vôtre.

C’est mon pays d'en France


C'est mon pays d'en France
Petit coin de bonheur
Berceau de mon enfance
À jamais dans mon cœur
Au creux de son château
Monument de l’histoire
Se reflète en ses eaux
Notre divine Loire

De ses tours majestueuses
On découvre le Val
Lumières somptueuses
Pour écrin médiéval
Ce gardien précieux
Pour Sologne voisine
Et Berry mystérieux
Au-delà des collines

Un très grand du Royaume
A illustré son nom
Après qu'un enfant des chaumes
Lui octroya son renom
Le Duc Maximilien
Aménagea les levées
Maurice le bon chrétien
En sera la fierté

Dans le creux de ses douves
Se lovent les amants
Entre chien et louve
Admirent ce diamant
Forteresse éternelle
Conserve leurs secrets
Caché dans ses tunnels
Tel un trésor discret

Un ciel aux mille couleurs
L'inonde de ses nuances
Qu’un soleil enchanteur
Lui donna en créance
Quand ses pierres blanches
Se font tendre reflet
C'est une douce revanche
Pour un somptueux ballet

Ici est un château
Le joyau de Sully
Au milieu de l'eau
Perle de mon beau pays
Dans mon village d'en France
Petit coin de bonheur
Berceau de mon enfance
À jamais dans mon cœur


Mardi 14 juillet


Vous êtes tous les bienvenus


C’’Nabum au récit

&

Gégé à l'harmonica


à Sully-sur-Loire

Balade contée


départ 16 h entre le château et la Loire

Chemin de la salle verte



16 h – 18 h

Contes à la sauvette


Itinéraire
Sully
Château – pont routier
Saint-Père
croix saint Nicolas – Cale du passeur – Passerelle
Sully
Quartier des mariniers Saint Germain - Château


Pour la sortie du livre

Pour la réédition prochaine de
Qui se déroule en grande partie dans le sullias
en attendant la sortie prochaine de

à commander chez votre libraire

Sans passer par Amazon




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les anodontes pour quelques grains de folie

  L'anodonte. Loin de n'être que coquille vide Elle fut jadis prisée par les humains Lorsque les cours d'...