jeudi 30 avril 2020

Mes créations du Confinement - 8 -

Voyage en pays de Loire



Il était une Oie
Histoire vraie









La chèvre qui danse
Orléans










La vieille aux deux fagots
La fin du voyage









Les ronds dans l'eau
Histoire de poisson







Mieux vaut rester bredouille
Farce lavandière








mercredi 29 avril 2020

Mes productions du confinement - 7 -

Voyage jusqu'au bout de l'ennui

Il a perdu la tête
Le déconfit dans toute sa splendeur








Mon pays d'en-France
Sully-sur-Loire








Le petit Meaulnes
Jusqu'au bout des rêves







Les oiseaux migrateurs
Ode à notre Loire







Pour qu'il s'en revienne dans sa maison
Fable du retour tant espéré






mardi 28 avril 2020

Mes contes du confinement - 6 -

Embarquement immédiat

L'heure endettée
Fantaisie horaire








Ses habits de Lumière
à la Loire








Coco
L'abominable virus







Trois doigts
à Dan Grall 





Le Cabinet vert
Bon appétit








lundi 27 avril 2020

Mes contes du confinement - 5 -

Pour le plaisir de l'évasion

La Fontaine aux papillons
Que vos amours durent toujours






La Chaîne
Brisons la au plus vite






Le pays enchanté
Loin d'être le nôtre en ce moment






Bataille navale
Histoire vraie







Une fantaisie lexicale et musicale
En noir et blanc avec JB Sans Nom






dimanche 26 avril 2020

Mes contes du Confinement - 4 -

À déguster avec les yeux ou les oreilles

Sous les sabots d'un cheval
Conte de l'espérance






Les petits pois magiques
Fable légumière






L'arbre aux oiseaux
Féérie animalière







Le Renard et son Maître
Conte de la liberté







La Fabuleuse histoire du LIVRE
Loin de l'hérésie AMAZON






samedi 25 avril 2020

Mes contes du Confinement - 3 -

À écouter avec les yeux ou les oreilles

Le Poulailler flottant
Conte gourmand




Le Héron et le Cormoran
Fable animalière




Ne voyez-vous rien venir ?
Conte historique





Cailloute
Extraits d'un roman incontournable





La Ballade de la Fille LIGER
Féérie des lumières de Loire




vendredi 24 avril 2020

Mes Contes du Confinement -2 -

À écouter sans modération

Le Grand Pardon
Conte historique



Le cimetière de nos vieux bateaux
Allégorie de la colère



L'agent infectieux
Fable de la fin d'un Monde




Les chemins de la vie
Conte de l'espérance




Le Bateau-Livre
Conte des lumières



jeudi 23 avril 2020

Mes Contes du Confinement

À écouter sans modération

Un trou dans la rivière
Fable 


Le banc des souvenirs
Conte de la mémoire


Un mouton différent
Fable de notre époque



L'arbre et l'enfant
Conte de tous mes contes




Les écureuils économes
Fables animalière


mercredi 22 avril 2020

L'Agent Infectieux


  
Fable de l'après Confinement




L’agent infectieux




Un agent infectieux se mit en demeure
De prendre l’avion pour découvrir le monde
Sans son passeport, cet encombrant voyageur
Se glissa dans une soute pour mener sa fronde




Il atterrit au hasard d’une commande
Qu’importe la cible, il lui fallait nuire
Il investit l’Europe sans payer d’amende
Le commerce est un dieu qu’il faut entretenir




La rumeur se répandit de son arrivée
De bouches à oreilles, comme une traînée de poudre
Cela suffit pour un tel esprit aux aguets
C’est par là même qui allait en découdre




Le fourbe entra par tous les orifices
Pour mener à bien sa terrible mission
La maladie ferait ainsi son office
Pour un combat sans aucune rémission




Jugeant qu’il devait s’infiltrer plus encore
Il se mit en quête de trouver d’autres chemins
Les deux yeux et le nez lui donnèrent leur accord
Par là aussi il s'insinuerait le gredin




Sa funeste entreprise connut le succès
La population tout entière en alarme
Devait dans l’instant lui interdire ses accès
Pour mettre un terme à ce terrible drame




Obéissant aux injonctions du chef de guerre
Sans tarder se couvrirent bouche, nez, oreilles et yeux
L’immense troupeau aux réflexes grégaires
Privés de tous ses sens vit son berger heureux




Rien ne sera plus facile que de gouverner
Ces infâmes gueux, tous aveugles, sourds et muets
Le brave agent infectieux fut décoré
Pour service rendu aux danseurs de menuet




L’aimable bal ne sera pas interrompu
Mettant à la raison toute récrimination
Les puissants de la planète, tous corrompus
Sauvaient ainsi leur mortelle mondialisation





Alertement vôtre




mardi 21 avril 2020

Le cimetière de tous nos vieux bateaux

À tous nos anciens abandonnés





Ils sont couchés sur le flanc
Avec du vague à l'âme
Un adieu à l'Océan
Des regrets et des larmes



Plus personne ne viendra
Y respirer les embruns
Finis les coup de tabac
La pêche au petit matin



C'est le cimetière
De tous nos vieux bateaux
Un petit coin de terre
Mouillé de bien peu d'eau



Une décharge honteuse
Pour ces épaves oubliées
La mort insidieuse
Des navires échoués



La rouille pour maîtresse
Dans un désordre englué
L’effrayante détresse
D’une aventure achevée



Plus de marin sur le pont
Ni de vagues sur la coque
La quille touchant le fond
Du capitaine haddock



Le vent s'engouffre encore
En de lugubres plaintes
En un sinistre décor
Pour ma pauvre complainte



De leur fierté d'alors
Il ne reste plus rien
Égarés loin de leurs ports
Pour un ultime chagrin



Ces cadavres sans amour
Aux squelettes désossés
Déposés là pour toujours
Dans un lugubre fossé



Eux qui se rêvaient jadis
Comme de magnifiques coursiers
Faisaient alors le délice
De tous leurs bateliers


À tous nos anciens abandonnés honteusement

 par le pouvoir dans les EHPAD

lundi 20 avril 2020

Fulbert ou Le grand pardon.

La liberté, pas à n'importe quel prix.









Il s'appelait Fulbert et l'histoire ne lui a pas rendu grâce. Il est mort, oublié de tous sans jamais avoir pu retrouver la paix. Son histoire est liée à la plus grande abjection à laquelle notre Marine de Loire a participé, peu ou prou. Fulbert ne s'en remettrait jamais et je me dois de vous conter sa triste aventure.


C'était un adolescent épris de liberté, qui jamais ne se lassait de regarder les grands bateaux passer sur la Loire. Lui, le fils d'un modeste portefaix n'avait qu'une ambition : trouver un engagement sur un chaland et devenir marinier. Il avait seize ans quand la bonne fortune lui sourit. Il remplaça au pied levé un équipier qui venait de se briser la main lors d'une manœuvre aux arronçoirs. Le malheur de l'un fait parfois le bonheur de l'autre, c'est du moins ce que pensait alors notre ami Fulbert.

Fulbert vécut heureux ainsi quelques années dans cette corporation où il avait fait son trou. Il y était respecté et reconnu dans de nombreux ports de la rivière. Bien vite pourtant, le garçon se sentit des fourmis dans les jambes. Il lui fallait aller encore plus loin, connaître de nouveaux horizons. Chaque fois qu'il passait à Nantes, il avait les yeux de Chimène pour ces grands bateaux aux destinations mystérieuses.



Fulbert ne s'inquiétait pas du silence qui entourait ces bateaux étranges, armés de canons et qu'on chargeait de marchandises aussi diverses que luxueuses. Il ne s'étonnait pas plus du nombre considérable des membres d'équipage qui embarquaient au départ de la ville. Il n'était pas rare que ce nombre dépassât du double celui ordinairement requis pour la conduite de ces frégates.

Fulbert fut étrangement attiré par le mystère qu'entretenaient ceux qui revenaient de ces expéditions, parfois longues de presque deux années. Il avait des envies d'ailleurs, d'aventure et de grand large. La Loire avait fini par lui livrer, du moins le croyait-il, tous ses secrets. Il franchit le pas un jour de septembre 1763.

Fulbert trouva engagement à bord du « Prudent », un grand navire de commerce appartenant à l'armateur Mosneron-Dupin. L'homme lui avait semblé digne de confiance : petit-fils d'un capitaine de barque de Saint Gilles Croix de Vie, le bonhomme qui vivait dans un bel hôtel particulier qui donnait sur le quai de la Fosse, avait su apparemment mener sa propre barque et sa fortune. Voilà un armateur auquel Fulbert aurait donné le bon dieu sans confession.

D'autant plus rasséréné sur les buts de ce voyage que son patron avait embarqué un de ses jeunes fils : Joseph, âgé de 15 ans, pour lui apprendre le métier de pilotin (élève-officier), Fulbert ne se posait guère de question ; il avait signé les yeux fermés son engagement. Les marchandises qu'il eut à charger lui semblèrent cependant bien curieuses : étoffes luxueuses, eaux-de-vie, armes, bibelots et objets hétéroclites. Il fut intrigué également par les nombreuses chaînes et les étranges bracelets qui semblaient destinés à une prison lointaine.

Ce fut le 13 septembre que notre Fulbert embarqua en compagnie de 33 autres hommes d'équipage. Curieusement, mis à part le capitaine, un certain James, homme de 34 ans et son second Virdet, la plupart des partants étaient des novices qui effectuaient pour la première fois ce long voyage dont ils ne savaient rien. Il y avait à bord également deux chirurgiens. Le navire était tellement encombré de vivres et de marchandises diverses, que la place manquait un peu dans la grande chambre …

Le bateau, de construction hollandaise, avait été rehaussé et ne paraissait ni très jeune, ni très fiable à vrai dire. Notre marinier voyait bien que la marchandise avait bien plus de valeur que ce rafiot ancien, armé à la hâte et il se rendit compte bien vite qu'il était un des rares matelots de métier en dépit de son ignorance totale des choses de la mer. Un peu d'inquiétude le gagna quand il doubla Paimbœuf.

En décembre le Prudent fit sa première escale au Cap-Vert et en janvier 1764, arriva à Bisseau. C'est alors que Fulbert découvrit les véritables raisons de ce commerce étrange. Le capitaine était descendu à terre pour payer la coutume à un roi qui semblait plus attiré par les cadeaux des Européens que par le soin à donner à son peuple, les Papels. Il y avait là des navires portugais et anglais, occupés au même commerce, si ce mot peut convenir à ce qui se tramait à terre. Se trouvait sur place également le Phœnix, parti de Nantes cinquante jours plus tard que le Prudent et qui avait dû être mené de bien meilleure manière..

Fulbert observa ces hommes et ces femmes enchaînés, forcés de monter dans le navire sous les coups de fouet des matelots qui étaient bien plus des monstres que des marins. Il comprit enfin la destination de toutes les chaînes, les colliers et les bracelets étranges que lui même avait livrés à Nantes en provenance de la région de La Charité. Ainsi donc, c'était pour ça !

Il lui fallut participer à cette horreur quand la cargaison (puisque c'est ainsi qu'il fallait dire) du « Prudent » arriva à son tour après avoir été échangée contre tout ce que transportait alors ce bateau de l'enfer. Cela prit du temps, d'autant que la marchandise, composée surtout d'armes à feu, avait subi bien des dommages. L'équipage se fit armurier pour réparer ce qui pouvait l'être et satisfaire ainsi le roi afin que l'abominable échange puisse se faire.

La mauvaise saison arriva avant que tout ne fût réglé. Le séjour se prolongea et, pour Fulbert, chaque jour était un supplice. Il trouva refuge dans la prière, lui qui jusqu'alors, n'avait que très modérément songé à la paix de son âme. C'est seulement en avril 1765 que le « Prudent » leva l'ancre avec 140 « nègres » à son bord ( une petite cargaison qu'il avait fallu surpayer compte tenu de l'état désastreux des produits de l'échange).

Que dire de la longue et douloureuse traversée ? Fulbert n'était pas au bout de ses macabres découvertes. La maladie et la mort rôdaient sur ce navire. Le scorbut dévorait indistinctement noirs et blancs, la maladie se fit épidémie. Voilà pourquoi l'équipage était si nombreux au départ ; il fallait qu'il en reste encore à l'arrivée ! Les conditions à bord étaient épouvantables, la maladie certes mais encore la tempête, les hommes enchaînés qui baignaient dans leurs vomissures et leurs déjections. L'horreur et la faim, la honte et l'abjection quand les corps, les uns après les autres passaient par- dessus bord. En ces instants, à jamais gravés dans sa mémoire, Fulbert fit un vœu …

Arrivé au Fort Royal en Martinique, le « Prudent » était en piteux état. Pire encore était la marchandise ou du moins ce qu'il en restait. La traversée ayant duré près de 4 mois, il fallut tenter de rafraîchir les esclaves du mieux possible afin d'en tirer le meilleur prix mais quelques jours à terre ne firent pas de miracle. Le capitaine James se chargea seul de ce maudit commerce. Fulbert rongeait son frein et n'avait qu'une hâte, rentrer en France et tenir sa promesse.

Le « Prudent » quitta enfin la Martinique en octobre et rentra à Paimbœuf le 25 décembre. Sitôt à terre, Fulbert, sans même exiger sa solde, prit son maigre baluchon et quitta ce navire du diable et cette ville qu'il ne voulait plus voir. Il ne chercha nul embarquement pour remonter chez lui : il lui fallait obtenir la paix et le pardon par une longue marche à pied. Ainsi entreprit-il son pèlerinage intérieur le long de cette Loire qu'il chérissait tant mais qui trempait, elle aussi, dans un des plus grands crimes que l'humanité ait jamais commis.

Sa longue pérégrination le conduisit à l'abbaye de Fleury. C'est là qu'il s'était juré de finir sa vie en prière et en piété pour que toute la marine de Loire fût lavée de cet effroyable péché. Fulbert devenu moine, porta à lui seul le lourd fardeau de ce commerce honteux. Sa liberté se restreignait désormais aux quatre murs de sa modeste cellule et parfois à quelques promenades méditatives le long de la Loire, si proche et si belle.

On dit qu'il devint un moine respecté et que de nombreux visiteurs vinrent écouter son témoignage qui prenait une toute autre dimension en un tel lieu. Il aurait même influencé les membres de la Constituante qui abolirent l'esclave en 1794. Hélas, la mesure fut bien vite effacée parce que le commerce est toujours plus puissant que la morale. Il fallut attendre bien des années encore pour que cesse enfin ce voyage en enfer. Quand enfin fut signé le décret final, le 27 mai 1848, Fulbert n'était plus de ce monde !

Mémorial de Nantes

Abolitionnistement sien.

À quoi rêvent les bateaux qui restent à quai ?

  Partir À quoi rêvent les bateaux qui restent à quai ? Ces éternels prisonniers de leurs entraves Ils ont pour seules v...