Victor
et Marguerite
Victor, le
pauvre cordonnier
Ne trouvait
pas chaussure à son pied
Toutes les
jeunes filles du pays
Lui
tournaient le dos avec mépris
Promettant
des souliers tous neufs
D’un
magnifique cuir de bœuf
À la belle
qui voudra bien danser
Avec ce
piètre cavalier
Tourne
tourne brave cordonnier
Un jour,
tu seras le plus comblé
Laisse ces
demoiselles mal chaussées
Elles qui
n’ont pas voulu t’inviter
Se
présentaient devant le garçon
Dans
l’offrande glissaient leurs petons
Puis la danse
achevée, les diablesses
Le fuyaient à
toute vitesse
Il renonça à
ce stratagème
Car aucune ne
lui dit « je t’aime »
Pour son
malheur sera vieux gars
Sans la
moindre fille dans ses bras
Tourne
tourne brave cordonnier
Un jour,
tu seras le plus comblé
Laisse ces
demoiselles mal chaussées
Elles qui
ne t’ont jamais regardé
Lors d’une
nuit de festivité
À l’écart,
il s’était retiré
Quand tout
près du pauvre solitaire
Marguerite
surgit de l’éther
Elle lui
réclama quatre souliers
Lui promit
son cœur en entier
Le cordonnier
se mit à l’œuvre
Ne croyant
pas à une manœuvre
Tourne
tourne brave cordonnier
Un jour,
tu seras le plus comblé
Laisse ces
demoiselles mal chaussées
Elles qui
n’ont pas voulu t’embrasser
L’homme au
comble de l’émotion
La chaussa à
la perfection
Marguerite
resplendissante
Devint dans
l’instant son amante
Le soleil
pointa à l’horizon
Après que
fut scellée leur union
Soudain
blanche biche elle devint
Encore un
vilain tour du destin
Tourne
tourne brave cordonnier
Un jour,
tu seras le plus comblé
Laisse ces
demoiselles mal chaussées
Elles qui
n’ont pas souhaité t’aimer
Le cordonnier
tout a son bonheur
Disparut aux
premières lueurs
Il suivit la
biche sur la Loire
Pour
poursuivre leur belle histoire
Toutes les
nuits brûle sa flamme
Pour sa
délicieuse dame
Le jour venu
tous deux s’enfoncent
Au secret des
épaisses ronces
Tourne,
tourne brave cordonnier
La nuit,
tu seras le plus comblé
De cet
amour pour l’éternité
Avec ta
blanche biche bien aimée
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