Le
grand naufrage.
C’est
un matin comme on les aime bien
Le
soleil s’invite à notre sortie
Le
p’tit vent de galerne ne gâche rien
Pour
naviguer sur la Loire entre amis
Oh
qu’il est joli mon petit bateau
Quand
il se prend pour un fier coursier
Il
défie le courant comme un oiseau
Moi
qui veux passer pour un marinier
Affublé
de mon magnifique chapeau
Je
me prends pour un grand capitaine
Défilant
devant nos vieux châteaux
Vers
de belles destinations lointaines
Nous
avons débouché quelques bouteilles
Le
vin d’ici nous donne à croire
Que
sur l’eau nous ferons des merveilles
Comme
les flibustiers de l’histoire
C’est
alors que l’effroi survint des nues
Le
ciel se chargea de lourds nuages
L’orage
claqua, ne l’avions pas prévu
Nous
allions tout droit vers le naufrage
Une
grande panique s’imposa à bord
Certains
se mirent à prier les cieux
Les
plus couards se voyant déjà morts
Quand
tous les autres ne valaient guère mieux
Dans
un grand vacarme effroyable
Le
rafiot se retourna d’un seul coup
Mes
passagers, tous aussi minables
Pleuraient
avec de l’eau jusqu’aux genoux
Mon
galurin perdu dans la bataille
Je
me retrouvai aussi mouillé qu’eux
Ne
riez pas, ce n’est pas un détail
Le
seigneur n’était plus qu’un pauvre gueux
Pour
votre serviteur quelle décadence
Me
voilà perché sur une bérouette
Il
me faut me rendre à l’évidence
Je
ne suis qu’un marinier d’opérette
Heureusement
que personne n’a rien vu
Je
retourne à mon quai pour parader
Ne
pensez jamais que tout est fichu
Mon
prochain jouet est subventionné
Viens
sur mon bateau faire des ronds dans l’eau
La
rivière redevient navigable
Pour
satisfaire notre immense ego
Toujours
aux dépens du contribuable
Duconneau !
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