lundi 28 mai 2018

Le grand naufrage.


Le grand naufrage.




C’est un matin comme on les aime bien
Le soleil s’invite à notre sortie
Le p’tit vent de galerne ne gâche rien
Pour naviguer sur la Loire entre amis
Oh qu’il est joli mon petit bateau
Quand il se prend pour un fier coursier
Il défie le courant comme un oiseau
Moi qui veux passer pour un marinier

Affublé de mon magnifique chapeau
Je me prends pour un grand capitaine
Défilant devant nos vieux châteaux
Vers de belles destinations lointaines
Nous avons débouché quelques bouteilles
Le vin d’ici nous donne à croire
Que sur l’eau nous ferons des merveilles
Comme les flibustiers de l’histoire

C’est alors que l’effroi survint des nues
Le ciel se chargea de lourds nuages
L’orage claqua, ne l’avions pas prévu
Nous allions tout droit vers le naufrage
Une grande panique s’imposa à bord
Certains se mirent à prier les cieux
Les plus couards se voyant déjà morts
Quand tous les autres ne valaient guère mieux

Dans un grand vacarme effroyable
Le rafiot se retourna d’un seul coup
Mes passagers, tous aussi minables
Pleuraient avec de l’eau jusqu’aux genoux
Mon galurin perdu dans la bataille
Je me retrouvai aussi mouillé qu’eux
Ne riez pas, ce n’est pas un détail
Le seigneur n’était plus qu’un pauvre gueux

Pour votre serviteur quelle décadence
Me voilà perché sur une bérouette
Il me faut me rendre à l’évidence
Je ne suis qu’un marinier d’opérette
Heureusement que personne n’a rien vu
Je retourne à mon quai pour parader
Ne pensez jamais que tout est fichu
Mon prochain jouet est subventionné

Viens sur mon bateau faire des ronds dans l’eau
La rivière redevient navigable
Pour satisfaire notre immense ego
Toujours aux dépens du contribuable



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