La bête
Lorsque du plus profond de nos peurs, il surgit
L'époque est alors aux drames et aux malheurs
Les humains voient en lui l'unique ennemi
Contre lequel se prémunir avec ardeur
L'enfant isolé ou la gentille bergère
Sont les victimes de ses attaques sournoises
Semant dans le pays effroi et colère
Pour les gens du peuple courbés sous la toise
Ses attaques focalisent les inquiétudes
Tandis que les injustices se généralisent
Laissant aux ci-devants toute latitude
De maintenir une oppression qui divise
Parfois, pour dissimuler un odieux crime
Il héritera d'une responsabilité
Devenant lui aussi l’innocente victime
De cet assassin, monstre de duplicité
Le pauvre loup est l'accusé bien pratique
Une bête immonde rejetée de tous
Qui dissimulera l'acte d'un sadique
D'un vagabond, d'un détraqué ou bien d'un fou
Sa chasse comme dérivatif idéal
Unira un temps manants et louvetiers
Lors de la traque du terrible animal
Que décrivent les récits des échotiers
Le chasseur héritera de tous les honneurs
Recevant grande dotation de son roi
Aux paysans les souffrances et les pleurs
Dans une insolente monarchie aux abois
L'iniquité use désormais d'autres leurres
Pour assujettir le joug de sa tyrannie
Des hordes sauvages qui feront le bonheur
Des chaînes d'information, ses précieux amis
La bête d'Orléans ou celle du Gévaudan
Ne sont plus à la mode médiatique
Pour effacer les lacunes des gouvernants
Rien de mieux que émeutes erratiques
L'humain seul, capable de falsification
Inventera toujours d'adroits subterfuges
Des bêtes immondes ou d'affreuses contagions
Et des sauvages sortis de leurs refuges
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