dimanche 30 mai 2021

Le Guide du Roublard à l'honneur

 Mag Centre

Le bel article

Première partie



Livres-raisons à bon conte pour C”Nabum









0

Entre croyances et réalités, fadaises et vérités fallacieuses, seul un bonimenteur expérimenté saura vous conter fleurette sur un chemin bordé d’épines. Ainsi en est-il de Bernard Ringuet, dit C”Nabum, livreur à bons contes de deux récents opuscules jubilatoires propres à nous embarquer savamment au fil de l’histoire et de la Loire.

En toute immodestie, baragouineur et débonnaire, l’homme aime parler de la Loire, de ses amis les mariniers, et un peu de lui. C”Nabum est un individu au pas tranquille et à la plume acerbe autant qu’au parler imagé. Un curieux ligérien faisant son miel de la grande Histoire et des légendes de jadis, ne reculant devant aucune menterie, dit-il, pour “broder à sa fantaisie d’incroyables tissus de mensonges ourlés de quelques vérités qui finissent par se grimer en contes ou en fables en prenant les habits de la farce“. Sans conteste, voilà un beau programme, qu’il égraine avec compères et comparses au fil des fêtes et des festivals (1), mais aussi dans quelques ouvrages vendus en ligne, peu avares de poissons d’eau douce certainement nés un premier avril.

Le dernier en date est un recueil de contes des plus jobards, judicieusement intitulé “Val d’Orléans, le guide du roublard“, paru chez Book Editions, et nous offrant en quelques 342 pages et moults contes ou chapitres toute une épopée fantastico-humoristico-mélancolique de l’histoire de la Loire, de ses villes et de ses habitants. Au hasard des pages, dans un langage fleurant bon le parler médiéval et le patois local, on y retrouvera quelques gaulois, quelques romains constructeurs et quelques mécréants navigateurs, sans oublier, bien entendu, bourgeois et nobliaux autant qu’adorateurs d’une certaine Jehanne d’Arc, dont on ne déflorera pas ici l’histoire.

A l’unisson de ses harangues publiques, en cet ouvrage sauvage et impétueux, l’auteur “se fait, tour à tour, compagnon de Merlin, barde gaulois, ermite de la grotte Béraire, jeune mousse partant à l’aventure, marin revenant de l’enfer, historien approximatif ou tourneur de phrases alambiquées“, comme il aime à l’écrire sur son blog éponyme. Alambiquées jusqu’à l’ivresse, pourrait-on ajouter, saluant itou les hommages rendus à Maurice Genevoix et Annick Sénotier, pour ne citer qu’eux. Et notant un étrange clin d’oeil à la Bamboche, l’un des derniers grands carnavals d’Orléans, parait-il, en 1639, Louis XIV s’empressant ” d’interdire de tels évènements susceptibles de servir d’exutoire à un peuple qu’il convenait d’asservir“. C’est fou comme l’histoire peut aimer à se répéter.

 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Le loup et le castor.

  Le loup et le castor. Un loup venu de l'arctique Posa ses valises à Cerdon Trouva le pays sympathique Avec cinq...