lundi 7 septembre 2020

La catin et le marin

Seuls au monde ...






Une catin dans un port de Bretagne
Y racolait, dans l’espoir d’un client
Un marin en quête d’une compagne
Le cœur en rade, vint à elle sans argent



À l’angle d’une ruelle déserte
Se croisèrent ces deux âmes en peine
D’un sourire il fit sa conquête
La pauvrette n’était pas si vilaine




Celle qui se savait en plein naufrage
Cherchait vainement une main tendue
Quand on a le cœur à l’étiage
Le destin, c’est peut-être cet inconnu



N’en pouvant plus d’un métier dégradant
Tout au bout de la honte et du dégoût
Elle se confia au gentil passant
Qui avouons-le était à son goût



Ce matelot au bout du voyage
Voulait enfin poser son baluchon
Rester en mer, se mettre en ménage
Prendre femme, avoir de gentils lardons



La putain jeta son passé à l’eau
Saisissant cette nouvelle chance
Tous deux montent dans le même bateau
Pour qu’un voyage scelle leur alliance



Les voilà qui larguent les amarres
S’embarquent pour une grande épopée
Ils deviendront les gardiens du phare
Pour un amour le cœur bien accroché



Ils fondèrent ainsi un curieux foyer
Toutes les nuits avec ce grand fanal
Ils montrent la route aux navires égarés
Le jour se passe en joyeuses bacchanales 

 

Brille ce signal pour trouver le chemin
Loin de la terre, se trouveront alors
La lumière illumine deux destins.
Dans la tempête s’aimeront encore 

 

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