*Le
cahier d'écolier.*
Quand
Georges et Josette eurent terminé de me raconter les faits marquants
de deux existences parsemées de difficultés, je voyais bien qu'un
petit secret faisait briller les yeux de Josette et rosir notre ami
Georges.
Je
sentais une envie de me montrer quelque chose. Non pas que je fus
devenu leur ami mais ils voyaient aussi en moi, l'instituteur que je
me plais à rester. Je n'ai jamais goûté l'appellation ronflante et
dénuée de crédibilité de « Professeur des écoles ! ». Quand on
me demande mon métier, je revendique toujours ce merveilleux titre
(qu'on des esprits forts) -à revoir- ont relégué pour toujours.
Depuis
que nos décideurs ont débaptisé nos maîtres, je crois bien qu'ils
ont destitué l'éducation nationale. Pour mes deux interlocuteurs,
la fonction est encore auréolée de la gloire d'antan. Georges a
voulu voir quelques-uns de mes écrits. Sur la table de cuisine, j'ai
sorti mon ordinateur et lui ai fait lire des textes à ma façon.
Georges
ne cessait de répéter : « Ah, vous, vous savez écrire ! ». Il
dissimulait ainsi une belle coquetterie. Josette n'y tenant plus
m'apporta un grand cahier d'écolier sur lequel, depuis toujours,
Georges conservait précieusement ses dix-neufs chansons,
scrupuleusement numérotées.
Une
petite écriture serrée, presque pas penchée. Les espaces se
perdaient entre les mots qui semblaient se presser les uns contre les
autres pour se tenir au chaud. Une plume d'encre noire avait tracé,
sans faute ni rature, le bien le plus précieux de cette vie.
J'avoue
avoir eu beaucoup de mal à déchiffrer cette écriture dense,
appliquée au delà du possible. Il y avait là, le jardin secret
d'un Georges qui aurait rêvé d'embrasser une autre carrière. Il a
chanté lors des radios -crochets qui avaient lieu à l'époque.
Il
eut même quelques heures de gloire en se produisant à Cahors et
même à l'hôtel Méridien de notre lointaine capitale. Josette
reprenait en chœur les couplets et les refrains que m'offrait
l'auteur. Elle était et restera toujours la plus fervente
admiratrice de son chanteur de mari !
J'eus
l'autorisation, après bien des réticences il me semble, de vous
offrir un couplet et un refrain de notre parolier discret. Josette ne
veut pas voir piller le trésor de son époux. Je lui certifiai que
je n'en ferai d'autre usage que de vous offrir ce cadeau. Soyez, vous
aussi, garants de ce don.
Le
Lot
Le
Lot, la terre des merveilles
À
chaque pas, un nouveau décor
Chaque
jour, une joie nouvelle
Et
nous t'aimons toujours très fort
Cahors
est notre Capitale
Gambetta,
le bon vin, le pont Valentrée
À
deux pas Figeac, ville médiévale
Sous
ton ciel, Champollion y est né
*®*
*C'est
le pays de notre enfance*
*Ici
est notre destinée*
*C'est
sous ce ciel, celui de France*
*C'est
dans ce Lot si envié*
*Lorsque
vient le temps des vacances*
*Tant
de touristes, oh oui, sont là*
*Pour
nous prouver qu'on a de la chance*
*De
vivre dans le Lot, croyez-moi.*
Respectueusement
leur.
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