Cabots
Se promenant en laisse, il s'interrogeait
Sur l'étrange analogie qui court ici
Son maître et ses comparses orléanais
Se targuaient volontiers d'être de ses amis
Sans qu'il lui fut besoin de muselière
Il mordait dans l'existence à pleine dents
Dans la cité, au bord de sa rivière
Être chien passait pour un grand compliment
Soulevant la patte le long d'une porte
D'un caractère aimable, sacré nom d'un chien
Il s'étonnait qu'on l'affubla de la sorte
De tous ces travers n'appartenant qu'aux humains
Qu'il pleuve ou qu'il vente, c'est un temps de chien
Vitupèrent des passants sous un parapluie
Quand à cestui-là, toujours un peu chafouin
C'est un caractère de chien pour la compagnie
S'il se contente d'un panier et d'une niche
Recroquevillé pour supporter les frimas
Il découvre que ceux qui se montrent chiche
Dorment en chien de fusil sur un matelas
Ce n'est sans doute pas qu'une simple histoire
On prétend même ce qui n'est guère sage
Qu'on le jetterait volontiers dans la Loire
S'il survenait une épidémie de rage
S'il se sent contrarié et fait grise mine
La queue basse et les oreilles tombantes
Tout ces curieux qui ramènent leur trombine
Glosent sur ce chien battu qui les tourmentent
Tous ces gens qui, sans cesse, évoquent les chiens
À propos de quilles ou encore de faïence
Changent d'attitude quand ce n'est pas très malin
On affirme qu'ici les chiens font alliance
Si autrefois la guêpe était leur emblème
Les chiens font assurément plus bel oripeau
Les ânes de Meung ne voient pas de problème
Eux qui furent fort mal reçus par ces cabots
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