Au nom de cette oie
Au nom de cette oie que vous avez occise
D'un fort misérable trait de flèche assassin
Pour la déguster avec votre marquise
En un curieux banquet de Saint Valentin
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Recevez donc pour le prix de votre outrage
La riposte indignée d'un ligérien
Trempant sa plume dans le sang du carnage
Afin de torde le cou à des vauriens
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Point n'est hélas besoin de se prendre de bec
Avec ceux qui tirent ainsi les marrons du feu
Quoique la Loire ne coule pas à Québec
Notre oie du Canada va nourrir quelques gueux
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Sachez que ce prélèvement indigeste
Fait déplorable mixture sur mon estomac
Ma bile et mes rimes feront le reste
Pour dépeindre ces seigneurs sur l'eau en Judas
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Je choisis le camp de celle que vous mangez
Pour vous éviter, je prends mes ailes à mon cou
Vous abandonnant à votre excellent dîner
Pour narrer ce forfait en propos aigre-doux
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En enfreignant ainsi les règles d'usage
De gourmands vous endossez l'habit scélérat
Des gougnafiers, des malotrus et des malfrats
Qui avilissent ce merveilleux rivage
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Même loin du Capitole, l'oie montait la garde
Ne se doutant pas que des gaulois affamés
D'une humeur exagérément revancharde
Pour cet antique affront, la ferait griller
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Voilà flétrissure dont on ne se remet pas
Vous vous en prenez ainsi à un symbole
Je vous laisse à votre délicieux repas
Tout en le pimentant d'une faribole
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