Si tu me payes un verre.
Si
tu me payes un verre, je n'te demand'rai pas
Où tu vas, d'où tu
viens, si tu sors de cabane
Si ta femme est jolie ou si tu n'en as
pas
Si tu traînes tout seul avec un cœur en panne
Je ne te
dirai rien, je te contemplerai
Nous dirons quelques mots en
prenant nos distances
Nous viderons nos verres et je
repartirai
Avec un peu de toi pour meubler mon silence
Si
tu me payes un verre, tu pourras si tu veux
Me raconter ta vie, en
faire une épopée
En faire un opéra... J'entrerai dans ton
jeu
Je saurai sans effort me mettre à ta portée
Je
réinventerai des sourir' de gamin
J'en ferai des bouquets, j'en
ferai des guirlandes
Je te les offrirai en te serrant la main
Il
ne te reste plus qu'à passer la commande
Si
tu me payes un verre, que j'ai très soif ou pas
Je te regarderai
comme on regarde un frère
Un peu comme le Christ à son dernier
repas
Comme lui je dirai deux vérités premières
Il faut
savoir s'aimer malgré la gueul' qu'on a
Et ne jamais juger le bon
ni la canaille
Si tu me payes un verre, je ne t'en voudrai pas
De
n'être rien du tout... Je ne suis rien qui vaille
Si
tu me payes un verre, on ira jusqu'au bout
Tu seras mon ami au
moins quelques secondes
Nous referons le monde, oscillants mais
debout
Heureux de découvrir que si la terre est ronde
On est
aussi ronds qu'elle et qu'on s'en porte bien
Tu cherchais dans la
foule une voix qui réponde
Alors, paye ton verre et je t'aimerai
bien
Nous serons les cocus les plus heureux du monde
Paroliers : Bernard DIMEY / Christiane Kauffmann
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